Mais que fait l’assistante sociale de secteur ?…

[current_page_url]

Quelle professionnelle n’a pas déjà entendu cette question ? Certes les interventions des assistantes sociales de « polyvalence de secteur »  semblent très différentes  selon  les départements, mais il existe des pratiques instituées liées à l’essence même de cette profession ainsi qu’à sa réglementation.. Rappelons d’abord le cadre d’intervention défini par le code d’action sociale et de la famille « l’article L. 123-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles : « le service public départemental d’action sociale a pour mission générale, d’aider les personnes en difficultés à retrouver ou à développer leur autonomie de vie ». D’autre part, « le service public départemental d’action sociale assure, à la demande et pour le compte des autorités compétentes de l’État, les interventions et les enquêtes qui sont nécessaires à l’exercice des missions de celles-ci ».

La mission est large aussi est-il utile de préciser que les assistants sociaux de secteur ne peuvent être ceux qui, susceptibles d’accueillir tous les publics, répondraient à toutes les demandes. Chacune des institutions, chacun des partenaires intervenant dans le domaine social doit assumer ce qui relève de sa responsabilité, dans le cadre d’une cohérence centrée sur le service rendu à la personne, sur un territoire donné. Depuis plusieurs années certains services ont la fâcheuse tendance à oublier cela et à envoyer allègrement les personnes voir l’assistante sociale de secteur pour qu’elle fasse ce que leur services ne font plus.

Les assistantes sociales dans les Départements sont des professionnelles généralistes. Elles ne peuvent être les spécialistes de tout. De l’insertion sociale à la protection de l’enfance aux femmes victimes de violences en passant de l’accès aux droits, à la gestion du budget, l’accès à un logement ou les services à mettre en œuvre auprès d’une personne âgée ou handicapée, il leur est demandé d’intervenir sur toutes les problématiques que peuvent rencontrer  quelqu’un à tous les âges de la vie… Cela fait beaucoup dans une société où tout ou presque est réglementé. En tout cas, elles ne font pas le travail à la place des personnes mais avec elles. Dans le respect des textes elles les accompagnent mais ne font pas à leur place. En fait la personne garde la maîtrise de ses choix de faire ou de ne pas faire.

Elles apportent aussi de précieux conseils sur une multitude de sujets relatifs à la « vraie vie » non pas celles des textes mais celles de la réalité du quotidien. Cela leur permet d’agir de façon stratégique en tentant d’apporter des réponses susceptibles d’aboutir.

Quels principes fondamentaux pour la polyvalence  ?

 Le 1er principe consiste à rappeler que la personne est actrice de son devenir. L’intervention de l’assistante sociale se détermine en premier lieu à partir d’elle et de sa demande. Mais il existe une exception : celle liée à  la protection. Dans certains cas, en l’absence d’une demande des intéressés, l’évaluation d’un risque fait partie des missions qui lui sont confiées par son employeur.

Au-delà cette exception, le second principe est que l’assistante sociale s’adresse à tous avec une approche globale de leur situation  sur tous les champs du travail social en appréhendant la personne ou le groupe dans son contexte de vie.  C’est sa dimension de « généraliste »

3ᵉ principe, leurs interventions s’articulent avec celles d’autres acteurs, internes ou externes, institutionnels ou associatifs.

Cela peut faire un peu « langue de bois » d’écrire cela alors plus précisément

Que peut faire une assistante sociale de secteur avec la personne qu’elle reçoit ? Elle peut l’accueillir, l’écouter, l’orienter, la conseiller, l’accompagner, négocier…

Elle élabore un diagnostic social global de la situation. Elle peut négocier un plan d’aide rencontrer selon un rythme défini la personne pour évaluer avec elle ce qui est fait et ce qui reste à faire. Elle  peut aussi engager une médiation mais dans certaines limites. Elle  accompagne en individuel ou en collectif, mais elle peut aussi  informer de leurs responsabilités  et fixer les limites de son intervention

Il est utile de préciser aussi ce qu’elle ne fait pas. En effet le propre d’un professionnel est d’agir avec discernement, de ne pas s’engager dans des pratiques contraires aux finalités de leur travail : Ici l’autonomie de la personne mais aussi sa protection.

Ainsi une assistante sociale ne peut pas ou ne doit pas :

Communiquer des informations sur la personne en dehors du cadre légal (secret professionnel). C’est une obligation inscrite dans la loi et cela n’a pas à voir avec la déontologie même si elles peuvent y faire appel. Il s’agit de  respecter l’intimité et la vie privée de la personne car elles sont considérées par le législateur comme des « Confidents nécessaires ». De nombreux partenaires souhaitent souvent connaitre certains aspects de comportements d’attitudes, de paroles de la personne aidée.  Tout cela dans l’intérêt de la prise en compte de la situation évidemment… Et bien un assistant social n’est pas un informateur ni un contrôleur. Si contrôle il y a de sa part, c’est toujours dans une finalité d’aide. Le contrôle pour une autre finalité est l’apanage des…  contrôleurs.  C’est un métier à part entière et ces professionnels sont assermentés pour cette mission.

L’assistante sociale ne peut ni ne doit agir à la place de la personne si celle-ci est autonome. Je me répète mais combien de personnes viennent avec leurs papiers, leurs factures, et déposent le tout sur le bureau comme si l’assistante sociale était sa « petite main » sa comptable ou son agent de gestion. Certains ne comprennent pas ce que veut dire « faire avec dans une visée d’autonomie ». Il est certes plus simple de « faire faire » à l’assistance sociale mais désolé, là non plus ce n’est pas son travail.

Rappelons aussi qu’en « polyvalence de secteur » l’assistante sociale n’a pas de mandat. Elle ne peut imposer sa présence auprès des personnes si celles-ci n’en veulent pas sauf s’il s’agit de protéger une victime si le péril est identifié et imminent.. Dans la même logique, elle ne peut rédiger des écrits concernant une personne pour le compte de tiers hors cadre légal et réglementaire. Cela va mieux en le précisant. Mais chaque institution ou association  a sa propre autonomie d’administration et n’a pas à faire appel à des tiers pour ensuite prendre une décision. Par exemple il est fréquent de voir une assurance ou une mutuelle demander un rapport social en vue de décider d’un secours ou d’une aide. L’assistante sociale d’un Département n’est pas une sous traitante de services éloignés qui ont souvent fait le choix de supprimer leurs agents de proximité..

Alors direz-vous finalement que font elles ? Tout le reste bien évidemment ! Et croyez-le ou pas, je peux vous assurer que ce n’est pas de tout repos…. Quant à la photo pour présenter cet article, c’est vraiment un cliché !

 

 

 

Photo created by wayhomestudio – www.freepik.com

Articles liés :

5 réponses

  1. Elles ne servent à rien. Il ne faut pas être suicidaire quand on se retrouve au rsa et qu’on a affaire à ces gens sinon on est mal barré. A l’époque, je pensais qu’une AS était une personne empathique, qui se dévoue pour sortir les autres de leurs problèmes, qui donne des conseils. Je pensais qu’elles contactaient les maires, les bailleurs, qu’elles nous dirigeraient vers des associations, qu’elles nous aideraient si on veut changer de région, ou pour trouver une formation. On ne leur demande pas de remplir nos papiers ni de faire le boulot à notre place mais au moins nous AIDER, nous TENDRE LA MAIN quand on a essayé et qu’on arrive pas à se sortir de la.
    En vrai, elles posent des questions, nous juge et font leur rapport. C’est tout. Envoyer un mail pour nous aider c’est trop demander. Elles ne font absolument rien, elles n’orientent pas les gens pour les sortir de leur m****. Je les trouve indifférentes et blasées, manque de psychologie et d’empathie flagrant. Elles le voient qu’on est mal et au bord du gouffre mais ça ne les inquiète nullement. Elles ne posent que des questions idiotes. Dans leurs têtes, on est juste des personnes feignantes qui ne voulons pas travailler, mais ce serait bien qu’elles comprennent dans leur micro crâne de piaf que nous non plus on est pas magiciens (elles aiment bien sortir cet argument « je ne suis pas magicienne! » , si on ne se bouge pas c’est parce qu’on a tout essayé et que rien n’a marché. On se retrouve bloqué et on est en DEPRESSION et quand on est mal, quand on accumule échec sur échec on a plus envie de tenter quoi que ce soit ! Et si on est handicapé, elles n’en tiennent pas compte, elles disent que ce qu’on a ce n’est pas grave. Si on ne trouve pas de logement depuis plus de 10 ans, elles s’en fichent complètement. Si on a pas de voiture, pareil. Si on a une famille toxique, pareil. Peu importe le type de problème qu’on a , ce n’est jamais assez grave. A quoi ça sert qu’on leur demande d’avoir bac+3 et passer un concours si à la fin, elles n’ont aucun moyen d’aider les gens ??? Franchement quand je vais les voir, j’ai l’impression d’avoir affaire à une personne aussi démunie que moi. On a l’impression de déranger quand on les sollicite. Je ne comprends pas ce terme « assistante sociale », elles assistent en rien. Et « sociale », pareil ça ne leur va pas. Il n’y a que le nom qui l’est.
    Des sorcières sans empathie. Certaines, ça se voit que ça les soule d’aider. Certaines, je suis sûre qu’elles ont un plaisir sadique de voir les gens sombrer. Elles sont plus intéressées par leur petit café de la pause que le reste. Leur rdv dure une heure, tout ça pour nous dire qu’elles ne peuvent rien faire et que c’est à nous de nous débrouiller. Je ne me suis jamais sentie aidée ou conseillée, ni soutenue. Elles font juste acte de présence. On est bien plus utiles pour elles que l’inverse, sans nous, elles n’ont pas de salaire, par contre, nous, si on ne va plus les voir, le problème reste strictement identique. J’espère que ce métier finira par disparaître, puisqu’il ne sert à rien. Autant parler à chatgpt. Je ne vais pas mettre tout le monde dans le même panier, certaines aident vraiment. Je connais des personnes de mon entourage qui sont vraiment soutenus, qui ont pu déménager maintes fois. Le problème étant que les AS vraiment gentilles et dévouées sont extrêmement rares.

  2. L’assistante sociale de secteur ne sert à rien et c’est le pire truc qui existe quand tu touches le fond.

    Je suis à l’aah mes proprios vendent mon appartement en fin de bail et je vais me retrouver à la rue. Réponse de l’assistante sociale « on peut rien faire, fait attendre pour un HLM » je veux bien, c’est pas comme si ça faisait 8 ans que j’attendais et que rien ne bougeait… Et évidemment AS de secteur = y a rien d’autres et si elle n’est pas compétente et s’en fou royalement c’est tant pis pour vous…

  3. Pour moi, la mienne n’a pas fait grand chose en tout cas à chaque fois c’était « on y peut rien ». Je vais essayer et toujours rien de ce côté. il y a ceux qui veulent bosser et aider et d’autres qui servent absolument à rien.

  4. Cela fait la deuxième fois que nous sommes à la bdf, mais là, je n’ai plus la force de confronter ceci car financièrement, je ne peux plus suivre ce rythme, quels sont mes droits ? nous avons encore un garçon de 14 ans à la maison et je suis invalide mais au quotidien combien doit-il nous laisser ? il me harcèle financièrement et moralement et je subis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.