L’IGAS révèle des failles majeures dans les crèches françaises : le SNPPE exige des actions immédiates

Le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) est sans appel. Il avait été commandé par le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combes, met en lumière les problèmes majeurs dans les Établissements d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE) en France. Il fait suite au décès d’un enfant dans une micro-crèche l’été dernier. L’IGAS révèle des conditions d’accueil insatisfaisantes, voire dangereuses pour les enfants et les professionnels qui y travaillent.

Ce rapport a été élaboré grâce aux retours massifs d’expériences des familles (environ 27.000 réponses) et des professionnels de terrain (environ 17.000 réponses). Il est accompagné d’enquêtes de terrain et d’immersions dans des crèches de différentes tailles et localisations. Le collectif « Pas de bébés à la consigne », dont la Fédération Nationale des Éducateurs Jeunes Enfants et le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance sont membres actifs, dénonce également depuis plusieurs années la déréglementation constante du secteur d’activité.

Des constats particulièrement inquiétants

Il est difficile de résumer un tel rapport en quelques lignes, mais on y retrouve :

  • Une surreprésentation des établissements avec des sections aux effectifs « entre 20 et 30 enfants dans une même pièce », soulignant la pénibilité et la dureté de ces environnements de socialisation.
  • Le non-respect des taux d’encadrement, avec des normes actuelles ne correspondant ni au consensus scientifique ni aux témoignages des professionnels.
  • Des risques d’embaucher des professionnels en manque de connaissances sur le développement global des jeunes enfants.
  • Des critères structurels et institutionnels qui induisent une baisse de la qualité d’accueil et des maltraitances, notamment les grandes amplitudes horaires (entre 8 et 10h/j).

 

Le bâti est, lui aussi, mis en cause, avec des structures vieillissantes, mal adaptées à l’organisation du quotidien.  Parfois ils ne permettent pas la sécurité affective et les besoins de motricité. Les modèles de financement des structures ont atteint leur limite et l’IGAS recommande de revoir es modalités pour garantir la qualité plutôt que la rentabilité.

L’IGAS demande de réformer la Protection Maternelle et Infantile (PMI). Il s’agit de chercher à améliorer la qualité du relationnel et du bien-être, en embauchant plus d’Educatrices Jeunes Eenfants et en harmonisant les normes de base.

Satisfaction et mécontentement

Le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) réclame des actions immédiates. Il plaide une nouvelle fois pour la revalorisation des salaires et demande aussi des programmes de formation adaptés. D’autres mesures plus technique sont évoquées avec l’abrogation de l’arrêté du 29 juillet 2022. Les salariés demandent  des conditions de travail décentes et une reconnaissance des métiers de la petite enfance comme étant exigeants émotionnellement et physiquement.

Le rapport de l’IGAS est salué par la quasi-unanimité des acteurs concernés. Pour autant, certains craignent une « tempête » de réactions des familles inquiètes ce qui fait dire au syndicat que le secteur de la petite enfance est à un tournant crucial. « il est temps pour le gouvernement de prendre en compte les recommandations de l’IGAS et des professionnel.le.s qui œuvrent au quotidien pour le bien-être des jeunes enfants ». Les enjeux sont importants, et il est essentiel de mettre en place des solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail des professionnel(le)s, la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance.

Le SNPPE précise que la prise en compte de ces enjeux ne doit pas se limiter aux structures d’accueil collectif. Le sujet concerne aussi  les crèches familiales et à l’accueil individuel, où les professionnel.le.s sont également confronté.e.s à des défis similaires.

La question du manque de moyens une nouvelle fois posée

Les professionnels avec d’autres organisations  continuent de plaider pour une véritable prise de conscience des enjeux et des défis liés au secteur. Le SNPPE attend des réponses concrètes de la part du gouvernement. La balle est désormais dans le camp du ministre Jean-Christophe Combes et du gouvernement, qui doivent saisir l’opportunité offerte par ce rapport pour engager un véritable changement de cap et montrer leur engagement en faveur de la qualité de l’accueil et du bien-être des jeunes enfants et des professionnel(le)s qui les accompagnent.

En conclusion, le rapport de l’IGAS met en lumière les nombreuses difficultés et problématiques rencontrées dans le secteur de la petite enfance déjà dénoncés par les professionnels. Il est dorénavant de la responsabilité du gouvernement et du ministre Jean-Christophe Combes de prendre en compte ces constats et de mettre en place des mesures concrètes pour améliorer la situation. Tout cela nécessitera des engagements financiers conséquents. Il n’est pas sûr que les décisions budgétaires soient au rendez-vous comme c’est aussi le cas ailleurs dans de multiples autres domaines.

 

 

Photo issue de Freepik

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