Les femmes oubliées des violences conjugales / Plus aucune place d’accueil d’urgence à Paris / 93 : les travailleurs sociaux se mobilisent

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Les femmes cadres, victimes oubliées des violences conjugales

La sociologue Johanna Dagorn, a mené  une enquête en 2018 dans le département de la Gironde, financée par la mairie de Bordeaux. Elle vient d’en publier le résultat sur l’excellent site The Conversation. Contrairement à de nombreuses idées reçues, son équipe a mis en évidence une population relativement peu présente des statistiques officielles des violences conjugales : les femmes cadres et épouses de notables. Ces dernières sont ainsi avocates, cheffes d’entreprise, femmes d’élus, de grands chefs d’entreprise ou présidents d’associations caritatives…

Plus de la moitié de ces femmes (53 %) interrogées ont déclaré subir ou avoir subi des violences conjugales. Près de 85 % des répondant·e·s connaissent une femme victime de violence dans leur entourage (principalement une amie, un membre de la famille ou une voisine). Le type de violences les plus fréquemment relevées sont (les réponses dépassent 100 % car une même femme peut cumuler les types de violences) : les violences psychologiques (61 %), les violences physiques (55 %) et les violences sexuelles (29 %).

Pourquoi sont-elles invisibles des statistiques ? une part importante de femmes cadres et d’étudiantes aisées victimes n’appellent pas les centres d’accueil ou les institutions du fait de leurs ressources matérielles ou en raison de la proximité de leur entourage. Autonomes financièrement, elles quittent le domicile conjugal sans porter plainte, ni saisir la justice autrement que pour signifier la séparation ou demander le divorce.

« Ne pas accompagner ces femmes, c’est les laisser sans suivi avec les risques post-traumatiques afférents, mais c’est aussi permettre à ces auteurs d’agir en toute impunité » explique Johanna Dagorn dans son article  Et enfin, d’un point de vue social et sociétal, cela continue à circonscrire les violences à l’homme pauvre et/ou racialisé. Ces phénomènes d’essentialisation que l’on retrouve également dans le harcèlement de rue permettent d’éviter de parler des violences exercées dans les sphères de pouvoirs. alors qu’elles sont bien présentes.

(lire l’article publié sur le site The Conversation)

À Paris, il n’y a plus aucune place d’hébergement pour les familles qui sont à la rue, du jamais vu

L’hébergement d’urgence pour les familles est saturé à un niveau « inédit » : c’est une info révélée par France Inter. Chaque jour, près de 400 familles appellent le 115 pour avoir un hébergement, mais il n’y a plus aucune place. C’est du jamais vu dans la capitale. Le président du Samu Social de Paris explique que cela représente environ 1.300 personnes pour qui aucune solution ne peut être proposée. Cette saturation, le Samusocial l’explique simplement par un manque de places d’hébergement. Celles qui existent sont saturées et totalement obstruées. Faute d’être orientées vers un logement, la plupart des familles ne quittent pas ces hébergement. « Les gens ne sortent pas de ce dispositif parce qu’on manque de logements accessibles », détaille Éric Pliez. « Il y a 25% de travailleurs pauvres , qui ne seraient pas chez nous avec des logements accéssibles mais ce n’est pas le cas (lire l’article de France Bleue)

Les travailleurs sociaux à nouveau mobilisés en Seine-Saint-Denis

« Travailleurs sociaux au rabais, Société en danger » explique une banderole des manifestants. Le Parisien a suivi la manifestation : « Plusieurs dizaines d’assistantes sociales, éducateurs spécialisés ou de jeunes enfants se sont mobilisés à l’appel des syndicats FSU, Sud, CFDT, CGT. Pour réclamer la « reconnaissance de leurs métiers » et la revalorisation de leur régime indemnitaire – différent selon les postes occupés.

Sonia, assistante sociale décrit « un travail chronophage ». Les heures passées à « chercher une solution d’hébergement, à accompagner des femmes victimes de violences conjugales au commissariat », mais aussi à évaluer si un enfant est en danger dans son cadre familial. « Nous avons une expertise, elle doit être reconnue », glisse-t-elle.

La journaliste rappelle qu’il y a quelques mois déjà, «  les travailleurs sociaux du 93 avaient manifesté pour réclamer des moyens supplémentaires. Sujet récurrent, dans un département confronté à des besoins croissants. Le président PS du conseil départemental, Stéphane Troussel, en appelle lui-même régulièrement à l’Etat sur le sujet ».

(lire l’article du Parisien)

et aussi

Petite enfance: le gouvernement prépare une «offre 1000 jours»

Le gouvernement veut lancer en 2020 une «offre 1000 jours» pour accompagner les parents et leur bébé durant les mille premiers jours de la vie de l’enfant, dès le 4e mois de grossesse, a indiqué ce  le secrétaire d’Etat à la Protection de l’Enfance Adrien Taquet.

Il s’agira, selon Adrien Taquet, de proposer aux parents un «parcours d’accompagnement» dès le 4e mois de grossesse et jusqu’au deuxième anniversaire de l’enfant environ, avec des services et conseils dans plusieurs domaines tels que la nutrition, l’exposition aux écrans des enfants, l’impact de l’arrivée de l’enfant sur le couple, la naissance d’un bébé prématuré ou en situation de handicap, la place du père… (lire l’article de l’AFP publié par le Figaro)

 

photo : Kat Jayne  Kat Jayne sur pexels

La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre (merci à elle pour sa veille professionnelle)

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Une réponse

  1. Lorsque l’on examine avec attention et un peu de sérieux les mesures précises prévues par le « Grenelle sur les violences faites aux femmes » on est surpris par leur indigence.La plupart des mesures existaient déjà.Les montants annoncés sont très largement surévalués c’est-à-dire faux.Mais il y a mieux et cela interroge à plus d’un titre.Il s’agit des salaires versés aux enseignantes du 1er cycle et du second cycle,comptabilisés dans ces crédits prétendument alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes.Les enseignantes auraient été recrutées afin de lutter contre les violences faites aux femmes ?De qui se moque-t-on ?On tombe du placard en lisant la fine analyse des mesures constitutives du « Grenelle sur les violences faites aux femmes »réalisée par Caroline De Haas.Qu’est-ce que ce plan de Mme Schiappa ?S’agit-il d’une escroquerie en bonne et due forme ou bien de l’énième sketch de Cyril Hanouna ?Peut-être les deux.

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