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Pourquoi les travailleurs sociaux sont-ils les oubliés de la crise ? / retenues CAF : une lettre ouverte d’avocats / « Le coronavirus, un an après »

Pourquoi les travailleurs sociaux sont-ils oubliés de cette crise ?

Dans une tribune publiée par Libération, Vanessa Julien, psychologue clinicienne à la la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) explique que les services sociaux contiennent la détresse de personnes très isolées depuis la crise sanitaire. Pourtant, écrit-elle, les travailleurs sociaux continuent de les accompagner dans l’ombre sans protections ni moyens supplémentaires. Pourquoi n’en parle-ton pas ?

Dans les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les pouponnières, les foyers de l’enfance, les associations d’aide aux sans domicile fixes, etc. les travailleurs sociaux n’ont cessé d’accomplir leur mission. Rien que pour l’Aide sociale à l’enfance, ce sont 350 000 enfants en danger qui continuent d’être accompagnés. Sans masques, sans tests, et sans possible distanciation sociale. Personne n’a envisagé une seconde que les détenus, les bébés placés en pouponnière, les enfants en danger, les psychotiques, les adolescents sous-main de justice se retrouvent abandonnés sans professionnels pour prendre soin d’eux.

Tous ces êtres en survie, ces corps abîmés, ces âmes torturées qu’ils accompagnent  incarnent dans notre imaginaire «les étrangers radicaux», ceux auxquels on se convainc que l’on ne ressemblera jamais.Ils mis au ban de la société et oubliés. Ceux qui les aident aussi précise la psychanaliste.  « On évitera soigneusement de les approcher de trop près de peur d’être contaminés par leurs étranges destinées. » et de conclure : « Derrière le spectre porté par le Covid-19, c’est le corps abîmé de notre société qui agonise ». (lire l’article publié par Libération)

Covid-19 : Lettre ouverte au Ministère des Solidarités et au Défenseur des Droits

Un collectif d’avocats en droit des prestations sociales et familiales,alerte les autorités sur les pratiques de la CAF en matière de recouvrement. Ces avocats constatent, en pleine crise de coronavirus, que les CAF continuent de pratiquer des retenues sur les prestations dues à leurs allocataires, pour obtenir le remboursement de dettes souvent contestables : les indus.

Alors que la plupart des associations caritatives ont dû fermer leurs portes, ces retenues aggravent la précarité des familles. De nombreux foyers se trouvent privés d’une partie ou de la totalité de leurs allocations familiales, de la prime d’activité, du RSA, d’une aide au logement ou d’une allocation aux personnes handicapées.

Les allocataires des CAF ont, eux aussi, des besoins immédiats de trésorerie. Fragilisés, dépendants des prestations sociales, leur situation financière s’est fortement dégradée. Dans ces circonstances exceptionnelles, les CAF doivent, sans retenues, verser aux allocataires et à leurs bailleurs l’intégralité des prestations.

David Bapceres qui a rédigé cette lettre ouverte apporte des arguments juridiques que les travailleurs sociaux peuvent aussi utiliser en aidant les personnes dans leurs recours.  Il rappelle qu’ « en application des articles L. 262-46 du Code de l’action sociale et des familles et L. 553-2 du Code de la Sécurité sociale, les CAF sont tenues de suspendre immédiatement toute retenue, dès qu’un recours a été formé par un allocataire. Nous déplorions déjà, avant la crise épidémique, des retenues illégales, mises en place alors même que nos recours étaient en phase d’examen par les CAF. A ce jour, ces retenues illégales continuent, et laissent sans prestation des dizaines de milliers de foyers. Aujourd’hui plus qu’hier, ces retenues doivent cesser ». (lire cette lettre ouverte sur le site village de la justice)

N’hésitez pas à soutenir cette démarche, et si les personnes que vous accompagnez rencontrent ces même difficultés avec la CAF, alertez vous aussi le Défenseur des Droits qui annonce continuer son travail avec ses délégués en période de confinement.

Le coronavirus, un an après – Les enseignements du travail social en temps de confinement

Nous vivons une situation inédite qui impacte les travailleurs mais aussi les bénéficiaires de l’intervention sociale. Certains travailleurs sociaux sont placés en télétravail ou au chômage partiel, d’autres sont soumis à des astreintes, un grand nombre se rend encore à temps plein, voire davantage, dans les structures employeurs.

La Revue française de service social souhaite  publier un numéro tout à fait singulier destiné à tirer les enseignements de cette situation inédite, mais avec le recul d’une année. La Revue cherche donc des contributeurs concernés et impactés par le travail social en temps de confinement. Contraints de travailler à domicile, de ne plus travailler, de travailler à l’extérieur malgré les risques, comment s’y prennent les services et les travailleurs sociaux pour assurer au mieux (ou a minima) leur mission dans des conditions difficiles,

Pour ce faire, il faut que les personnes et auteurs intéressées consignent dès maintenant leurs observations, leurs réflexions, leur colère, leur créativité… La revue compte sur vous ! alors à vos stylos et claviers pour consigner dès à présent votre travail en cette période de confinement (lire l’appel à contribution de la Revue Française de Service Social)

et aussi

Violences intrafamiliales : « On se prépare à la découverte de situations extrêmement difficiles »

Depuis le début du confinement, les interventions à domicile des forces de l’ordre ont augmenté de 48%, a précisé Christophe Castaner le 16 avril devant la commission des lois du Sénat. Or les plaintes pour violences intrafamiliales ont diminué de près de 39% depuis le 16 mars, estimait le ministre de l’Intérieur, le 14 avril dernier sur France Inter.  Plusieurs associations enregistrent elles une hausse des appels émanant souvent de femmes victimes de violences au sein du couple, d’enfants victimes ou de voisins inquiets.

France Culture se penche sur ce sujet en donnant la parole aux associations dont celles qui ont tendance à mettre en cause les service sociaux. Mais là ce n’est pas le cas (cela viendra surement après). L’inquiétude est générale. Le confinement « C’est un terreau favorable aux violences psychologiques et physiques. Les instants d’intimité se font rares, surtout quand on habite un petit appartement » explique Annie Guilberteau, directrice générale du Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (CNIDFF)

Le CIDFF a publié une enquête intitulée « Impact du confinement sur les demandes des femmes victimes de violences informées par les CIDFF » que vous pouvez télécharger ici.

« En résumé, » écrit l’association, « une hausse ou une baisse des demandes de la part des femmes victimes de violences ne saurait être interprétée comme une hausse ou une baisse des violences subies par les femmes pendant cette période de confinement. De plus, si le confinement a un impact certain sur les situations de violences conjugales et intrafamiliales et l’activité des CIDFF, il n’est pas le seul facteur explicatif.

L’accompagnement des femmes victimes de violences est forcément plus compliqué en cette période de confinement et de réorganisation de l’activité des services, des structures et des dispositifs.Néanmoins, le travail partenarial se poursuit, et les transmissions des appels par le 3919 et les informations envoyées aux partenaires favorisent la poursuite des suivis communs des femmes victimes de violences.

quelques liens

 

photo : freepik.com

Sélection des articles réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre

 

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Une réponse

  1. Bonjour,
    J’ai pris connaissance de votre blog à la suite de l’article dans lequel vous avez relayé ma lettre ouverte au Ministre pour les retenues. CAF.
    On bataille toujours, mais ça avance.
    La Croix a relayé le problème.
    J’ai réussi à faire relayer par Médiapart ce problème hier en conférence de presse.
    La secrétaire d’Etat DUBOS a répondu de manière très vaseuse.
    Nous poursuivons donc le combat.
    Vous pouvez suivre nos actions ici : https://dbkm-avocats.com/covid-19-litiges-caf/
    Vous pouvez relayer notre pétition, c’est important : https://www.change.org/CAF-Suspension-Retenues
    N’hésitez pas à me contacter.
    Cordialement.
    David BAPCERES
    Avocat
    06 15 53 16 33

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