Le « Grenelle des violences conjugales » a généré une multitude d’articles dans la presse écrite et en ligne. Certains « enfoncent des portes ouvertes », d’autres sont particulièrement intéressants. En voici une sélection que je laisse à votre appréciation.
Comment vraiment aider les professionnels sur le terrain des violences conjugales ?
La perplexité des professionnels engagés sur le terrain et l’expression de leur impuissance à sortir les victimes des situations violentes dans lesquelles elles sont prisonnières ont amenées deux universitaires (Anne Thévenot et Claire Metz) à participer en 2016 à une recherche pluridisciplinaire pour la Mission droit et justice en 2016. Elles on élaboré des préconisations utiles à prendre en compte. Tout cela est publié sur le site The Conversation.
Quand les enfants reproduisent les comportements…
Anne Thévenot et Claire Metz on également écrit sur ce sujet. « Notre hypothèse principale est que l’exposition aux violences conjugales peut entraîner chez l’enfant une identification à l’agresseur, notion étudiée par la psychanalyste Anna Freud et son confrère Sandor Ferenczi. Il y a un risque conséquent de transmission transgénérationnelle. écrivent-elles. Leur méthodologie a consisté à faire passer après consentement éclairé, le test projectif « Patte Noire » à des enfants témoins de ces violences. Elles apportent le résultat de ces test et c’est particulièrement instructif (lire leur article)
Mesurez le niveau des violences conjugales grâce au «violentomètre»
« A l’aide de cet outil, les femmes peuvent désormais mesurer le degré de toxicité dans leur couple. Humiliations, manipulations, coups… Cette échelle graduée énumère de nombreuses situations permettant de prendre conscience de la violence de son conjoint ». (publié par le dossier familial.com)
Les applications d’alerte aident-elles vraiment les femmes victimes de violences ?
Sur le papier, elles semblent partir de la meilleure des intentions. Certains de leurs choix peu avisés de conception peuvent pourtant se retourner contre leurs utilisatrices. C’est un marché en plein développement : « Depuis quelques temps déjà florissent les apps visant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Sur les réseaux sociaux, leurs opérations de communication battent leur plein, au point d’agacer certaines militantes« … « Le problème, ce n’est pas qu’il y ait une offre large en matière d’applications luttant contre les violences sexistes et sexuelles, commente Emma, militante féministe de 27 ans. C’est surtout que la plupart de ces applis ne connaissent même pas le fond de leur sujet et nous font prendre des risques supplémentaires en nous mettant en contact avec de parfaits inconnus ou en remettant l’analyse d’une situation sexiste entre les mains de personnes inexpérimentées.» (lire l’article sur slate.fr)
Violences envers les femmes : faire face
France Culture avait invité Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne et fondatrice de la Maison des femmes, une structure qui accueille les femmes victimes de violences dans l’enceinte de l’hôpital de Saint-Denis.
« Ça vous arrive souvent, ça ? » : en visite au centre d’appels du 3919, Emmanuel Macron assiste au refus d’un gendarme d’aider une femme battue
« Lors d’une visite à la plateforme d’accueil téléphonique des victimes de violences conjugales, mardi à Paris, le président de la République a entendu un gendarme refuser son assistance à une femme en détresse qui venait de porter plainte contre son mari. Une enquête a été ouverte. (lire l’article defranceTV)
Des propos sur les violences conjugales tenus par des hommes dans les années 70 sont glaçants
L’INA (Institut National de l’Audiovisuel) a compilé des micro-trottoirs réalisés à la télévision dans les années 70. “Attention, certains propos tenus dans cette vidéo peuvent choquer”, prévient l’Ina. C’est une compilation de témoignages d’hommes qui, dans les années 70, assumaient face caméra de battre leur femme. Face à la caméra, le visage non flouté, ces hommes semblent ne pas être gênés le moins du monde par ce qu’ils soutiennent. “Y a des femmes qui aiment ça, par habitude peut-être”, avance l’un d’entre eux. “Et si je vous disais que moi je bats ma femme, pour qu’elle soit plus gentille et plus amoureuse de moi (…) Si je veux taper ma femme, je suis sûr qu’elle fera mieux l’amour”, affirme sans sourciller un autre homme. (lire l’article du Huffingthon Post)
« Grenelle violences conjugales » : le communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes
le collectif national analyse une à une les mesures déjà annoncées et rappelle que « Nulle part il n’est fait état non plus des difficultés qu’ont les femmes à déposer plainte, des nombreux non lieux et classements sans suite qui montre la difficulté de l’appareil judiciaire à recevoir la parole des victimes ». Ce collectif n’a pas été invité au Grenelle et se déclare « blacklisté ». Il attend la suite avec scepticisme (lire le communiqué)
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre (merci à elle pour sa veille professionnelle)
image : CoWomen sur pexels