Aide alimentaire : les pauvres doivent-ils se contenter des restes ?
Voilà un titre qui ne peut que faire réagir. France Culture a interrogé Bénédicte Bonzi doctorante en anthropologie à l’EHESS. Elle nous rappelle que « L’aide alimentaire est constitutive d’un système. Elle permet de décrire ce qu’on pourrait appeler un marché de la faim. Quand on doit répondre à la pauvreté et qu’on développe un nouveau marché, on assiste à la perpétuation d’un système d’inégalités ».
« Quand on s’intéresse à l’aide alimentaire on se retrouve face à des personnes qui sont dans un état de vulnérabilité avancée, alors qu’on est dans un pays qui a les moyens de faire autrement. Il y a de l’abondance, il y a de la nourriture de partout donc ce n’est pas normal. Et comme le disait si bien Coluche : »J’en ai marre de voir les pauvres crever de faim dans le pays de la bouffe. »
À l’heure du salon de l’agriculture où l’on vous propose de déguster de bons produits du terroir, n’y a-t-il pas une contradiction ? En 2021, près de 3,5 millions d’individus ont eu recours à des associations pour se nourrir. Les banques alimentaires accueillaient 820.000 personnes en 2011. Aujourd’hui, elles sont 2 millions 400 mille, soit trois fois plus nombreuses en 10 ans. Ne faudrait-il pas mettre en place un service public de l’alimentation pour les plus fragiles, mais aussi ceux qui sont prisonniers de la malbouffe ? Voilà un sujet d’actualité. (écouter le Podcast de France Culture)
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- « Mieux manger pour tous » : le plan d’aide alimentaire du gouvernement pour les plus précaires | RTL
- L’aide alimentaire, encore plus incontournable avec l’inflation | Localtis
Energie : les coupures d’électricité et de gaz seront limitées pour les plus précaires (mais pas tous)
Un décret publié le 24 février au Journal Officiel renforce la protection des consommateurs en cas d’impayé de facture d’énergie. Alors que les factures d’électricité et de gaz ont augmenté de 15% depuis le début de l’année, la trêve hivernale prend fin le 31 mars. À partir du 1er avril , il impose aux fournisseurs une période minimale de 60 jours après le premier impayé avant de pouvoir couper l’approvisionnement en énergie et eau aux ménages bénéficiaires du chèque énergie et du Fonds de solidarité pour le logement. Pendant cette période, le fournisseur peut réduire la puissance disponible dans le logement jusqu’à 1 kVa pour les clients équipés d’un compteur Linky. Cette mesure est critiquée car à 1 kVa, la consommation d’électricité est très limitée et ne permet pas de chauffer le logement ou d’utiliser l’eau chaude.
Pauline Guibert du Journal Capital, nous apprend que désormais nous avons des aides et des règles à plusieurs vitesses. Pour bénéficier du délai supplémentaire avant une coupure, il est obligatoire d’être éligible au chèque énergie et de posséder un compteur Linky. (!) Les foyers non éligibles ou non équipés d’un boîtier intelligent resteront cantonnés à la loi de 2008. À savoir un délai légal de 14 jours pour payer la facture à compter de son échéance, auquel s’ajoute une rallonge de 15 jours avant de voir son approvisionnement coupé. Soit un total de 29 jours. (Cette inégalité de traitement à de quoi poser question, non ?) (lire l’article de Capital)
La médiation numérique est-elle soluble dans la médiation sociale ?
Le projet baptisé « lost in médiation » auquel je participe, va vous proposer, dans les jours qui viennent, une série d’articles publiés sur Framablog susceptible de vous intéresser. Ce projet est né de la volonté de Yann Vandeputte ingénieur de formation à l’AFPA. Il est très actif dans l’accompagnement aux usages numériques depuis 2004. Acteur de terrain pendant une douzaine d’années dans le secteur associatif, il a été en charge de la certification « responsable d’espace de médiation numérique » du ministère du Travail.
Il s’agit avec ce projet de mettre en lumière les différents acteurs de la médiation, terme un peu utilisé à toutes les sauces. « Lost in médiation est né il y a plusieurs années d’une gêne personnelle » explique Yann Vandeputte. « Médiation » par-ci, « médiation » par-là, pour ci et pour ça. Le pouvoir d’attraction de la blanche colombe lui a un jour « donné le vertige et l’envie de lui tordre le cou ».
Un autre concept interroge dans son article : celui de « l’aller-vers ». Comme le terme médiation, cette expression est devenue désirable, car véhiculée à tour de bras. Elle est passée de mains en mains : du travail social à la médiation sociale qui l’a même inscrite dans sa norme AFNOR NF X60-600 conçue en 2016 et entrée en vigueur en 2021. À titre d’exemple, l’aller vers est mentionné à plusieurs reprises dans l’Observatoire de l’inclusion numérique 2022 de la MedNum. Il faisait aussi l’objet d’un atelier au dernier Numérique en Commun[s] (NEC) 2022 à Lens et la Base du numérique d’intérêt général lui consacre la fiche Comment favoriser le « aller vers » dans mon quotidien ? destinée aux conseillers numériques France Services (CNFS).
« L’heure est donc au démarchage tous azimuts. Il faut aller chercher les isolés à la force des jambes et du poignet, dans les moindres recoins. Les non-recours ne doivent plus avoir cours ! Est-ce à dire que les pratiques des professionnels de la médiation numérique ont radicalement changé ? Que la majorité d’entre eux sillonnent les routes de France, de Navarre et des îles pour aller au contact des usagers les plus éloignés, montent les étages des immeubles et font du porte-à-porte, arpentent les rues en faisant des maraudes ? Nous n’y sommes pas encore ». (lire l’article sur Framablog)
Bonus
Santé : un nouveau réseau pour mieux intégrer les autistes à l’école et dans l’entreprise
Gwenola Beriou et et Martial Codet-Boisse nous présentent sur France 3 Nouvelle Aquitaine, le réseau des Villes Amicales pour l’Autisme. Il a été créé à Limoges par une quinzaine de bénévoles. Il a pour objectif de faciliter l’intégration des personnes autistes et de développer des initiatives au niveau d’un territoire. Plusieurs communes de Haute-Vienne sont d’ores et déjà intéressées…
Parmi les membres fondateurs du réseau : des personnes autistes, des médecins, psychiatres, des artistes et des chefs d’entreprises. Philippe Mazière, gérant d’une société de services numériques, met depuis plusieurs années un point d’honneur à embaucher des personnes autistes ou neuro-atypiques. Il n’hésite pas à faire quelques aménagements, notamment en plaçant des variateurs de lumière dans des bureaux pour ne pas perturber ses salariés. Ne manquez pas ce reportage vidéo qui nous montre ce qui devrait se développer sur tout le territoire si la logique et les finances étaient là (lire l’article et découvrir la vidéo de France 3)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser