En France, les aides sociales font reculer le taux de pauvreté d’un tiers
Vous le savez, les Français dénoncent les aides sociales (il y en aurait trop pour les autres et jamais pour soi). Une étude de la Direction des statistiques des ministères sociaux (Drees), reprise par le journal La Tribune, explique que les quelque 9,2 millions de personnes pauvres en France ont perçu en moyenne 335 euros par mois d’aides sociales en 2019, ce qui a permis de diminuer de 7,6 points le taux de pauvreté. Autrement dit, les prestations sociales réduisent le taux de pauvreté d’un tiers.
L’impact sur la pauvreté de certaines catégories de la population est significatif :
(Tableau de la DRESS)
Au total, en incluant les conjoints et enfants à charge, 7,1 millions de personnes sont couvertes par ces minima, soit une personne sur dix en métropole et une sur trois dans les départements d’Outre-mer (hors Mayotte). Les parcours des bénéficiaires du RSA sont très hétérogènes : 20% sortent des minima sociaux d’une fin d’année à la suivante, mais à l’inverse 22% (parmi la tranche d’âge 35-64 ans) « ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux ». Et quelque 40% font des « allers-retours » vers et hors le RSA.
On apprend aussi (ou du moins c’est une confirmation) que les parcours des bénéficiaires du RSA sont très hétérogènes : 20% sortent des minima sociaux d’une fin d’année à la suivante, mais à l’inverse 22% (parmi la tranche d’âge 35-64 ans) « ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux ». Et quelque 40% font des « allers-retours » vers et hors le RSA.
Enfin La Tribune rappelle que le taux de pauvreté plus élevé aujourd’hui qu’au milieu des années 2000. D’où l’importance de disposer d’aides sociales conséquentes. Avec cette étude vous disposez d’un argument de choc à opposer à celles et ceux qui estiment qu’il y a trop d’aides sociales en France : « Ah oui, vous souhaitez moins d’aides sociales ? Alors vous voulez qu’il y ait beaucoup plus de familles pauvres dans le pays ? » (lire l’article de la Tribune) (télécharger l’étude de la Dress)
Ils parrainent des enfants de l’Aide sociale à l’enfance : « une expérience très riche »
L’Aide sociale à l’enfancede la Sarthe fait appel à des bénévoles pour parrainer des enfants dans la durée et les accueillir dans leur quotidien. La journaliste Célia Fournier du journal Le Maine Libre est allé à la rencontre de Chitra devenue marraine il y a deux ans. Elle partage son expérience.
Cet article est assez surprenant. Marie-Thérèse Leroux, présidente de la Commission Solidarité, Autonomie et Santé souligne le rôle clé des parrains et marraines dans la vie de ces enfants.
Sans être des travailleurs sociaux, les bénévoles proposent un accueil sécurisant et une écoute dans la durée
dit-elle. « Auprès d’un parrain, l’enfant bénéficie de repères et découvre de nouvelles choses dans un environnement sain malgré un passé parfois difficile » écrit la journaliste. Comment vérifie-t-on un environnement sain ? Et le vérifie-t-on ici ?
Aucun lien n’apparait dans cet article entre ces bénévoles et les éducateurs de l’ASE. Comme s’ils n’intervenaient pas auprès de l’enfant. Les parents sont à peine mentionnés. Bref, comme l’explique l’article, « Pour les personnes qui hésiteraient à parrainer un enfant, c’est très simple et sans prise de tête, ça consiste à partager sa routine familiale autour d’un repas par exemple ».
Si cela est aussi simple, pourquoi faut-il une mesure éducative, administrative ou judiciaire ? Ce dispositif qui fonctionne aussi dans la Sarthe peut laisser songeur. Là aussi, dans les documents transmis et les informations, l’engagement du bénévole est présenté de façon très simple, voire simpliste. Le parrain serait là uniquement pour construire une relation affective privilégiée « Ce qui fait dire à cette bénévole qu’elle s’est engagée parce qu’elle avait toujours voulu avoir une fille. Parrainage ou parent de substitution ? J’ai dû rater quelque chose pour comprendre ce dispositif (lire l’article du Maine Libre)
Le temps de l’Économie Sociale et Solidaire pour Marlène Schiappa
Timothée Duverger, Maître de conférences associé à Sciences Po Bordeaux, s’interroge dans le magazine Alternatives Économiques sur les moyens dont dispose réellement Marlène Schiappa pour promouvoir son nouveau ministère de l’Économie Sociale et Solidaire et de la Vie Associative. L’auteur souligne que les propos de la ministre sont bienvenus et assez radicaux : « il faut passer, dit-elle « l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) de la marge à la norme» et mener une «transition des modèles d’entreprise et de consommation». L’ESS apparaît pour elle centrale dans un changement de paradigme économique.
Oui, mais voilà : Si le discours est ambitieux, les finances ne suivent pas. « Le manque de moyens est visible. Marlène Schiappa ne l’a d’ailleurs pas caché lors d’une interview : « Nous sommes dans une période d’équilibre budgétaire, après la fin du “quoiqu’il en coûte” pour soutenir l’économie pendant la pandémie de Covid ». Son ministère n’occupe que le 35e rang protocolaire et se trouve privée de marges de manœuvre budgétaires. Le risque est ainsi grand que le fossé se creuse entre les discours et les actes.
Pourtant les attentes sociales sont fortes, particulièrement dans la génération climat qui trouve dans l’ESS des cadres d’action pour « bifurquer sans déserter ». Pourquoi l’ESS n’a-t-elle pas été conviée au Conseil national de la refondation alors qu’elle devrait être au cœur de la planification écologique ? » demande Thimothée Duverger. Il y a tant à faire dans ce secteur. L’heure n’est plus aux demi-mesures, mais aux changements radicaux. Et l’ESS incarne cette radicalité qui, selon son étymologie, prend les problèmes à la racine pour mettre en œuvre l’« économie de la réconciliation ». De son côté, le mouvement associatif attend une loi de programmation pour le soutien au développement de la vie associative qui n’arrive pas. Que penser de tout cela ? (lire la tribune publiée par Alternatives Économiques)
Lire aussi
- Le taux de pauvreté chez les retraités français est-il l’un des plus faibles au monde ? | TF1 (où l’on apprend que les retraités français globalement mieux lotis en moyenne que leurs voisins européens, notamment les allemands)
- Bonnes feuilles : « La précarité durable. Vivre en emploi discontinu » | The Conversation
- Revenu minimum : un soutien plus efficace est nécessaire pour lutter contre la pauvreté et promouvoir l’emploi | Commission Européenne
- Mathieu Klein : « Travail digne et rémunéré et lutte contre la pauvreté sont deux faces d’une même gauche » | Le JDD (une tribune signalée par la lettre de l’ANDASS – Mathieu Klein est rappelons le résident du Haut Conseil du Travail Social)
- Les formations du social à l’épreuve des réformes | Colloque du Rufs (un rendez-vous à ne pas manquer sur un sujet essentiel : la formation des travailleurs sociaux)
- La Commission européenne diffuse sa « care strategy » | Nexem
- Dans cette association de Clermont-Ferrand, des salariés exclus du Ségur de la santé réclament des revalorisations salariales| France 3 Région (C’est à l’UDAF : « On a aussi besoin de vivre » )
- Le Social Business reste du business | Le Club Médiapart
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
photo : pch.vector freepik.com
2 Responses
Je vous rejoins sur la manière dont l’article est rédigé et dont le le département de la Sarthe en parle: très caricatural. Je suppose que c’est pour « appâter » de potentiels candidats. J’espère qu’ensuite, les explications autour du parrainage, la place des parents et des professionnels, le respect de la Charte etc; sont bien explicités et compris.
C’est en tout cas selon ces principes que fonctionne l’association Horizon Parrainage de Lyon que je vous invite à découvrir. Cordialement
À propos des parrains et marraines bénévoles à l’ase. On peut le comprendre et il faudrait l’étudier. Dans les centres sociaux, dans les activités d’accompagnement à la scolarité, certains enfants réussissent mieux avec des bénévoles qu’avec des instituteurs… « bien vouloir « n’est peut-être pas équivalent à « faire bien… » mystères de l’instituant / institué …