Les vacances sont des moments propices pour faire le point et se dire que l’on va changer ses habitudes que ce soit chez soi ou au travail. Je ne retiens pas l’idée de faire un régime ou d’arrêter de fumer, c’est trop commun. Non, quand on est travailleur social, il existe plein de bonnes résolutions pour vous permettre de « tenir le coup » au travail et même de s’épanouir Si, si vous allez voir !
Profitez-en, la rentrée est cette période de l’année où tout semble possible, où l’air est chargé de promesses et d’opportunités. Mais pour le travailleur social, la rentrée est souvent synonyme de montagnes de dossiers et de défis à relever. Alors, comment aborder cette « nouvelle saison » avec le sourire ? Voici quelques idées pour vous aider à naviguer dans les eaux parfois tumultueuses de votre vie au travail.
1. Faire le plein d’énergie… et de café ou de thé !
Avant de plonger dans le grand bain des dossiers et des rendez-vous, assurez-vous d’avoir fait le plein d’énergie. Et par énergie, nous entendons bien sûr… du café ! Car soyons honnêtes, entre les réunions interminables et les dossiers qui s’empilent, une bonne tasse de café peut occasionnellement être votre meilleur allié. Je sais que l’abus de café peut être néfaste.
Mais derrière cette tasse de thé ou de café, se profile un temps de pause vous permettant de décompresser, d’échanger avec des collègues. Ce temps de respiration peut vous permettre d’alléger une atmosphère parfois un peu pesante si elle est plombée par des réflexions désagréables de votre hiérarchie, d’un usager énervé ou même d’une collègue stressée. Les temps de pause sont essentiels pour votre équilibre. Ne l’oubliez pas
2. Organiser, Organiser, Organiser !
La charge de travail peut vite devenir accablante. Entre les visites à domicile, les réunions d’équipe et les rapports à rédiger, il est facile de se perdre. Et puis, vous le savez, il y a ces 200 mails qui se sont accumulés pendant votre absence (je dis 200, mais dans certains cas cela peut même être bien plus). Prenez-les à bras-le-corps du plus récent au plus ancien (ce qui permet d’éviter à lire les ordres et les contre-ordres) Classez les en 3 catégories : la première est ce qui est urgent et important. Ce sont les messages que vous allez traiter en priorité, la seconde est celle qui peut attendre sans souci (mettez-les de côté et attendez que ça bouge !). La troisième est ma préférée Ce sont les messages inutiles qui iront directement à la poubelle. Vous risquez d’en avoir pour la matinée voire la journée. Mais une fois que c’est fait vous serez à peu près tranquille de ce côté-là.
Mais ce n’est pas fini ! Prenez une grande respiration et continuer de vous organiser. Un agenda bien tenu peut être votre bouée de sauvetage dans ce tourbillon d’activités qui s’annonce. Là aussi, cet outil est essentiel. Bloquez tout de suite un quart d’heure après chaque rendez-vous. Cela permet de réaliser les tâches immédiatement après vos entretiens pour éviter d’être submergé(e) par les tâches à faire. (Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il y a des personnes qui ont une capacité remarquable de mettre sur votre bureau leurs problèmes et les tâches qu’elles-mêmes devraient faire. À vous de savoir refuser poliment ce qui ne vous revient pas !)
3. Ne pas oublier de sourire et de rire
Être travailleur social est loin d’être une sinécure. Vous êtes confronté à des situations difficiles, parfois même déchirantes. Mais n’oubliez pas que l’humour est une arme puissante pour faire face à l’adversité. Un sourire peut non seulement égayer votre journée, mais aussi celle de la personne que vous aidez. Certes l’humour est à manier avec une grande précaution avec les personnes accompagnées, mais bien placée, une bonne réplique peut vraiment contribuer à détendre une atmosphère pesante. C’est plutôt à tenter avec des personnes que vous connaissez déjà et qui connaissent votre sens de la répartie.
Le saviez-vous ? L’humour en travail social a été théorisé ! Alors n’hésitez pas à lire cet article ou celui-ci et lancez-vous (d’abord auprès de collègues bien intentionnées. Si le résultat fait régulièrement un « flop », n’hésitez pas à réfréner vos ardeurs. Tout le monde ne s’appelle pas Blanche Gardin. Ce n’est pas grave, ne manquez pas de continuer à sourire, ça se partage si bien !
4. Prendre du temps pour soi
Oui, votre travail est important, mais vous l’êtes aussi. Prendre du temps pour soi n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Dans la catégorie travailleur social, il y a sans cesse celles et ceux qui se sacrifient. Qui acceptent des tâches pour dépanner. Certes, c’est sympa, mais ce sont ces professionnels-là qui ont tendance à ne pas s’écouter. Ils arrivent le soir chez eux littéralement épuisé (si cela vous arrive, faites attention, c’est un signe.)
Les « fantassins du social » restent attachés aux activités domestiques de loisirs tel le bricolage, le jardinage (50%) que l’on pratique chez soi. Viennent ensuite les activités manuelles (peinture, sculpture, couture…). Par contre, (est-ce surprenant ?), les pratiques extérieures de sociabilité intéressent beaucoup moins les professionnel(le)s qui ont apparemment leur dose de rencontres sociales dans le travail. Ainsi, sachez que vous aurez peu chance de rencontrer une assistante sociale en discothèque, 70% d’entre elles n’y allaient jamais selon une étude d’étudiantes en formation. Mais cela n’enlève en rien cette nécessité : que ce soit pour lire un bon livre, faire une promenade ou simplement méditer, ces moments de détente vous aideront à être plus détendue dans votre travail.
5. (Se) poser des limites
Il est très facile de se laisser submerger par les besoins des autres, surtout dans les métiers aussi exigeants que ceux qui relèvent du travail social. Poser des limites claires vous aidera à mieux gérer votre temps et votre énergie. N’oubliez pas, vous ne pouvez pas aider les autres si vous ne vous aidez pas vous-même. Savoir dire non peut être salutaire. C’est reconnaitre que nous avons tous des limites à ne pas dépasser sans risque de « dérailler ». Vous n’êtes pas « taillable » et « corvéable » à toute heure par qui que ce soit.
Vous avez sans doute suffisamment de dossiers pour ne pas en prendre de nouveaux. Je suis souvent impressionné par ces professionnelles qui en prennent encore et encore comme si cela n’avait aucun impact. Nous ne pouvons continuer de travailler comme si nous creusions un puits sans fond. S’engager dans une nouvelle situatioin que quand on en a clôturé un, voilà qui devrait permettre de revenir à des « files actives » raisonnables.
6. Se former encore et encore
C’est vrai, les travailleurs sociaux sont généralement demandeurs et prêts à s’engager dans des formations. Mais à la condition qu’elles leur soient utiles et bénéfiques pour leur quotidien. Le monde évolue, et les défis auxquels ils sont confrontés ne sont pas mineurs. Je pense par exemple à l’impact du numérique chez les personnes qu’ils accompagnent. Prenez le temps de se former, que ce soit en présentiel, en ligne, avec des séminaires ou des lectures spécialisées. Vous serez ainsi mieux armé pour faire face aux nouvelles problématiques qui se présentent à vous. La mise à jourv de ses connaissances est aussi une bonne chose.
7. Cultiver l’empathie sans S’épuiser
L’empathie, c’est-à-dire cette capacité de se mettre à la place de l’autre pour mieux le comprendre est une qualité essentielle dans le travail social, mais cette pratique peut aussi être épuisante. Notamment si elle est mal gérée. Les travailleurs sociaux ont dans leur grande majorité « le gout des autres ». Ils apprécier la compagnie des gens, sont intéressés de façon sincère par leurs histoires, leurs cultures, leurs opinions et leurs expériences de vie. Cette expression englobe une certaine ouverture d’esprit, une curiosité envers autrui. Elle suggère également une certaine générosité d’esprit, une volonté de comprendre et d’accepter les différences. Il faut aussi savoir se protéger et se ressourcer notamment émotionnellement sans pour autant perdre cette précieuse disposition à se mettre à la place des autres. Ce n’est pas aussi simple qu’il n’y parait.
8. S’entourer de positivité
Le travail social peut être émotionnellement épuisant. À force de ne rencontrer que des personnes en détresse ou faisant face à la misère, on risque de sombrer dans une forme de catastrophisme ou du moins dans une vision négative des rapports humains et sociétaux. C’est pourquoi il est bon de pouvoir s’entourer de personnes qui sont positives pour soi, qui vous envoient de « bonnes ondes » que ce soit des collègues, des amis ou de la famille. Cela peut faire toute la différence. Un bon rire ou un mot d’encouragement permet souvent remettre les choses en perspective.
9. Savoir sans cesse s’adapter
Une chose est certaine dans le travail social, c’est que rien n’est certain. Les situations peuvent changer rapidement. Apprenez à vous adapter aux nouvelles circonstances sans perdre votre cap. Je ne sais si vous l’avez remarqué mais au travail, les ordres et les contre-ordres se succèdent souvent. Quel que soit ce qui vous est demandé, ne vous tracassez pas. Cultivez l’optimisme et voyez le bon côté des choses car évidemment toute décision a ses avantages et ses inconvénients : Ce sont les faces opposées d’une même pièce.
Je vous avoue être tout autant admiratif de certaines collègues qui font preuve d’optimisme même quand la situation des personnes qu’elles aident peut paraitre parfois désespérée. Cet optimisme permet non seulement de se protéger, mais a une fonction rassurante pour la personne en face de vous. Car à y regarder de près, une vision du verre plein plutôt que du verre vide a un effet stimulant sur votre interlocuteur. Tout est question de mesure, évidemmment
10. Célébrer les petites victoires
Je suis désolé de souvent constater que dans nos professions nous avons tendance à ne voir que ce qui ne va pas. Nous ne voyons plus nos réussites et pourtant il y en a bien plus qu’on le croit. Dans un métier où les défis sont nombreux et les succès parfois rares, il est important de savoir célébrer ces petites victoires. Chaque petit pas en avant est une réussite qui mérite d’être soulignée. Alors, n’hésitez pas à vous féliciter, même pour les petites choses.
Si à la fin de chaque journée vous faites la liste non pas de ce qui vous reste à faire mais de tout ce que vous avez réglé et arrangé depuis le matin, vous verrez combien votre travail a du sens. Si vous avez le sentiment de n’avoir pas servi à grand chose, il vous reste à vous rattraper le lendemain. Ce sont toutes ces petites humanités déployées auprès des personnes que vous recevez pour aider, soutenir, conseiller et même consoler parfois qui vous rappelle combien votre métier est utile et intéressant. Ne dévalorisez pas ce travail quotidien qui je le conçois manque vraiment de reconnaissance.
La rentrée est une occasion uniqiue de se renouveler. Pour le travailleur social, elle est souvent synonyme de charge de travail accrue et de situations complexes à gérer. Mais avec un brin d’humour, une bonne organisation et ces dix résolutions en poche, vous serez prêt(e) à affronter cette rentrée avec dynamisme et efficacité. Alors, enfilez votre plus beau sourire et lancez-vous dans cette aventure qu’est la rencontre, l’écoute et l’entraide. Bon courage à vous !
Une réponse
Attention aux coquilles dans votre texte mon cher Didier ! J’avais une prof à la Fac qui disait souvent : « relisez-vous avant de cliquer »
🙂
Et sur les réunions d’équipe, j’invite vos lecteurs à consulter le site de M. Louis VAREILLE (visible entre autres sur LINKENDIN), « réuniologue » de son état
Bien à vous. J-Fr