Vous le savez, le travail social, essentiel à la cohésion et au bien-être de notre société, traverse une crise d’attractivité sans précédent. Ce n’est pas anodin. Le premier intérêt du Livre Blanc du Haut Conseil du Travail Social (HCTS) qui a été publié officiellement aujourd’hui est de mettre des mots sur ce qui ne va pas. Il met en lumière une situation de rupture inquiétante et pose un diagnostic partagé réaliste. Les difficultés de recrutement, touchant autant les employeurs que les centres de formation, révèlent un écart croissant entre les ambitions des politiques publiques et la réalité du terrain.
Cette crise se manifeste par un nombre significatif de postes vacants, environ 30.000, avec à la clé, une dégradation de la qualité des accompagnements et une profonde désillusion professionnelle. Aujourd’hui, 71 % des établissements du secteur rencontrent des difficultés de recrutement. Cet article tente d’extraire les éléments essentiels de ce rapport conséquent de 146 pages si l’on retire les fiches d’illustration jointes et les apports des organisations (la totalité du rapport, annexes incluses, s’élève à 314 pages).
Le travail social au cœur de la société : des femmes « invisibilisée »
Le travail social, avec plus d’un million de professionnels intervenant quotidiennement, est un pilier de notre système de protection sociale et de solidarité. On l’oublie souvent. Ces travailleurs qui sont dans leur très grande majorité des femmes, (Le rapport utilise de préférence le terme de travailleuse sociale au féminin et explique ce choix dans un « avertissement au lecteur »). Ces femmes jouent un rôle essentiel dans la vie des personnes en situation de vulnérabilité, assurant protection, insertion et promotion sociale.
Cependant, malgré cela, notre secteur souffre d’un profond manque de reconnaissance sociale et financière. Le Livre Blanc appelle en toute logique à une revalorisation de nos métiers afin de leur redonner du sens et les inscrire dans un projet sociétal ambitieux. Nous reviendrons en détail sur l’ensemble des recommandations à la fin de cet article.
Vers une transformation du secteur : de multiples propositions
Face à cette crise sans précédent, le Livre Blanc propose une série de transformations. Après avoir rappelé qu’il est nécessaire de revaloriser les salaires des professionnels, il souligne la nécessité d’une amélioration des conditions de travail pour attirer et retenir « les talents ». Cette valorisation des métiers passe aussi par une réforme des organisations de travail, favorisant l’autonomie et l’expertise des salariés qui manque aujourd’hui. La recherche-action est mise en avant comme un moyen d’innover et d’évoluer dans les pratiques professionnelles. On ne peut qu’être en accord sur ce sujet maintes fois abordés.
Le rapport va jusqu’à dire que le travail social est aujourd’hui « empêché ». Apprécions cette formule qui à mon sens représente bien cette réalité documentée par le rapport. Plusieurs têtes de chapitres ont des titres significatifs : « L’invisibilité du travail social bien fait », « Revalorisation des salaires et amélioration des conditions de travail comme fondamentaux de l’attractivité des métiers », « Passer du management par le chiffre aux organisations participatives », « Développer les ressources et les démarches éthiques du travail social » etc. Tous ces points sont développés, explicités.
De l’impuissance au pouvoir d’agir
Le deuxième chapitre du rapport entre dans le « dur ». Il s’intitule « De l’impuissance au pouvoir d’agir : retrouver le cœur de métier et les conditions d’une autonomie d’action professionnelle ». Ce chapitre met l’accent sur la nécessité de repenser l’accompagnement des personnes en réhabilitant la notion de temporalité. Il souligne l’importance de séparer l’accès au droit de l’accompagnement proprement dit, en intégrant pleinement le temps relationnel dans l’activité. Cette approche vise à consolider et développer les fondamentaux de « l’accueil inconditionnel » pour garantir une présence humaine effective. L’objectif est de redonner toute sa place au temps de l’accueil, de l’écoute, de l’accompagnement et de la coopération.
Il est aussi proposé de sortir le travail social de certaines impasses de l’aide individuelle en adoptant des approches plus préventives et collectives, telles que le développement social. Il encourage la promotion des démarches d’« aller vers » et des interventions collectives, soulignant leur importance de les voir apparaitre sur les fiches de poste des employeurs.
Une partie importante du chapitre est aussi consacrée à l’importance de favoriser le pouvoir d’agir des personnes accompagnées. Cette approche vise à renforcer l’autonomie et la participation active des individus dans le processus d’accompagnement, en les impliquant davantage dans les décisions qui les concernent. Le chapitre aborde également la question du genre dans le travail social, le considérant comme un travail de « care ». C’est ce travail de « prendre soin de l’autre » dans toutes ses dimensions.
Le chapitre III vise à trouver les moyens de « Susciter l’intérêt, attirer les jeunes (et moins jeunes) vers les métiers du social ». toute cette partie s’appuie sur un constat très alarmant : On observe un vieillissement important des acteurs du secteur, qui va engendrer une vague de départs à la retraite dans les années à venir alors que les besoins sont déjà criants. Il s’agit donc d’attirer et de former une nouvelle génération de travailleurs sociaux. C’est un véritable défi, qui implique de savoir rendre nos métiers désirables.
Le chapitre IV aborde des points moins abordés traditionnellement. Il s’intitule « l’attractivité des métiers dans les transitions numérique, démographique et écologique ». Ce dernier chapitre se centre sur trois transitions majeures que connaissent notre époque : écologique, démographique et numérique . Elles ont chacune des impacts déterminants en matière d’évolution des besoins sociaux et de mutation des métiers. Ce chapitre ne sera pas abordé dans le détail ici, il y a trop à dire et à écrire. Cela justifie un article à lui tout seul.
Des constats clairement établis
« Les professionnelles aspirent à un travail bien fait et de qualité » est-il écrit. Il est souligné que « les conditions de travail auxquelles elles peuvent être soumises empêchent de tenir le cœur de métier et font perdre le sens, cause principale de la défection accélérée aujourd’hui. Les deux premières journées d’audition (les entretiens du Livre Blanc) ont particulièrement souligné ce point ». Cinq constats sont posés (extraits) :
- « Le management par les chiffres est une source principale de perte de sens. Ce mode de gestion du travail social s’est imposé avec des outils de suivi centrés sur des indicateurs de gestion des « files actives » conduisant à inscrire les travailleuses sociales dans des exigences de « reporting ». Ce thème est récurrent depuis des années et s’est accentué
- La « bureaucratisation » du travail social, l’emprise croissante des normes, des procédures et des dispositifs, modifient l’activité quotidienne des professionnelles, au détriment de leur cœur de métier qu’est l’accompagnement. « Les professionnelles finissent par occuper plus de temps à gérer la complexité administrative, qu’à être présentes avec les personnes afin de les accompagner »
- Passer de la perte de sens au pouvoir d’agir implique de rétablir les conditions d’une autonomie d’action professionnelle retrouvée. Cette autonomie passe aussi par la réaffirmation des principes éthiques et déontologiques qui soutiennent la pratique. Une nouvelle relation d’équilibre avec les politiques publiques est nécessaire. Il est aussi précisé qu’il ne peut y avoir de développement du pouvoir d’agir des personnes accompagnées sans les conditions d’appui et de valorisation du pouvoir d’agir des travailleuses sociales.
- L’incontournable problématique des conditions de travail ne doit pas occulter une réflexion sur les approches du travail social. Les méthodes d’intervention et la nature des pratiques professionnelles doivent pouvoir répondre à l’évolution radicale des problématiques sociales et environnementales et des besoins des populations qui se révèlent plus exigeants. Ce point est particulièrement détaillé dans le rapport
- La question des savoirs (pas seulement des compétences) et en particulier l’articulation des savoirs académiques, professionnels et expérientiels, a connu une attention croissante. « La solidité et l’attractivité du travail social ne peuvent s’envisager sans la valorisation des activités de recherche sur le travail social et tout particulièrement leur diffusion dans la conception des politiques publiques. C’est là où la question de la création d’une discipline académique « travail social/intervention sociale » dans le champ des sciences humaines et sociales prend tout son sens. Il est précisé que la « question disciplinaire » devrait opportunément franchir une étape, comme de nombreux pays européens l’ont déjà fait.
Le document insiste sur l’importance de redonner aux travailleurs sociaux des marges d’initiative et de sortir des tâches administratives pour se concentrer sur l’essence de leur métier. C’est essentiel. Cela demande aux directions et aux encadrements de modifier leurs pratiques. Il appelle également à une campagne de communication pour renouveler l’image du travail social. Enfin, il est aussi préconisé des évolutions dans la formation initiale et continue. Il est à noter qu’à chaque rapport publié, ce point est abordé alors que de profondes évolutions de la formation se sont déjà opérées au fil des ans.
Répondre aux enjeux contemporains : un choix de société
Le Livre Blanc innove sur plusieurs sujets. Les évolutions liées à la transition numérique, démographique et écologique sont pris en considération. Il souligne l’importance d’adapter les métiers du travail social à ces évolutions, en faisant appel aux opportunités offertes par le numérique tout en restant vigilant face aux questionnements éthiques soulevés par leur utilisation. C’est un sujet là aussi tout aussi important.
« La crise d’attractivité est systémique. La valorisation des métiers implique des mesures structurelles et un choix politique de société » indique le rapport. « Elle appelle une approche de court et de long terme et l’activation de différents leviers faisant système. Relever le défi de l’attractivité suppose une prise de conscience collective face à une situation de rupture du travail social et une volonté politique substantielle pour la reconnaissance de ces métiers ». C’est bien la difficulté. Les leviers sont tout autant économiques que politique. C’est sur ces points que l’on peut s’interroger sur la volonté d’agir des décideurs institutionnels.
Quelles propositions et recommandations ?
Venons-en maintenant aux préconisations élaborées par le Haut Conseil. je me permets d’ajouter en italique mes commentaires.
Le premier point est essentiel et ne passe pas à côté de ce problème majeur. Le HCTS appelle l’État à s’engager financièrement pour construire un cadre conventionnel lisible et équitable, harmonisant les conditions de rémunération dans le secteur social. Cette démarche inclut une hausse des salaires pour compenser le décrochage lié à l’inflation et l’introduction d’un mécanisme d’indexation du financement public en matière de rémunération. Est-ce suffisant au regard du retard accumulé ? Il me semble que le diable se cache dans les détails d’une telle mesure et que cela ne peut suffire.
Le Haut Conseil recommande aussi une concertation sur les ratios d’encadrement, précédée d’une mission spécifique pour documenter le sujet. Il suggère également de réinterroger les modes de financements des structures sociales et médico-sociales, en considérant le temps humain comme un élément inconditionnel de chaque accompagnement. C’est, à mon avis, une recommandation essentielle.
Puis nous passons à des demandes déjà connues que l’on trouve dans les rapports précédents : Le HCTS veut valoriser les démarches « d’aller vers » et les interventions collectives pour une action sociale plus préventive et inclusive. Il met l’accent sur la nécessité de renforcer la coordination entre professionnels et de favoriser le pouvoir d’agir des personnes accompagnées, tout en valorisant le rôle du « care » dans le travail social.
Il est proposé la création d’un observatoire des emplois et des compétences dédiées au secteur social et médico-social. Il engage une réflexion sur les compétences nécessaires à l’exercice des métiers, en tenant compte de l’évolution des besoins des personnes et des enjeux économiques et sociaux. Personnellement je reste méfiant face à la création d’observatoires qui peuvent vite devenir des « comités Théodule » qui n’ont pas d’impact sur le réel.
Pour améliorer l’employabilité, le HCTS recommande de déployer un dispositif généralisé d’aides à l’installation pour les personnels au moment du recrutement. Il suggère également de garantir un nombre de jours de formation continue obligatoire et de développer et mutualiser les temps de formation inter-institutions. C’est une mesure intéressante et innovante qui n’avait pas été, il me semble, développée par le passé.
Le Conseil insiste sur l’importance d’organiser et de consolider les correspondances entre les diplômes du travail social et ceux des secteurs approchants. Il recommande de renforcer les liens entre les différentes parties prenantes de la formation pour assurer des interconnexions durables. Vu la situation, cette demande me parait bien vue et bienvenue.
Le HCTS préconise aussi d’intégrer le temps relationnel dans l’activité en séparant accès au droit et accompagnement. Il demande aussi de consolider les fondamentaux de l’accueil inconditionnel. (je vote à 100% ! En effet la pratique du travail social a dans certains secteur été réduite à la gestion administrative de situations sociales, ce qui n’est pas du même ordre)
Pour la promotion des métiers, il est suggéré de concevoir et de diffuser une information claire et accessible sur les métiers et les trajectoires possibles, en utilisant des médias attractifs et diversifiés. On ne peut qu’être d’accord (qui voudrait d’un information peu claire et mal accessible)
Le HCTS recommande de passer du « reporting » au « pilotage par les données » et de prévenir les bouleversements liés au développement de l’Intelligence Artificielle. J’y souscris à 100% Cela pourrait même à l’avenir être un objet de travail du HCST, même si ce sujet a été abordé en son temps par sa commission éthique. Les bouleversements à venir sur ce sujet sont considérables.
Le HCTS appelle à documenter les impacts de la transition écologique sur la population vulnérable. Il demande à intégrer les données environnementales comme des facteurs de vulnérabilité sociale. Voilà une mesure pertinente également (les travailleuses sociales ne sont pas climato-sceptique). Elles sont déjà à l’œuvre face aux catastrophes liées aux intempéries quand elles surviennent sur le terrain – par exemple récemment dans Le Pas-de-Calais. Il faudrait documenter les pratiques en cours sur ce sujet.
Enfin, le HCTS souhaite développer son ancrage territorial. Il souhaite (comme les professionnels) être consultés pour produire un avis consultatif systématique pour toute évolution des politiques sociales. Il appelle aussi à être mandaté pour élaborer un texte de référence définissant des repères éthiques et déontologiques. Sur le premier point cela demande des moyens humains qui manquent et un investissement conséquent des membres du Haut Conseil. Sur le second, c’est un sujet de travail utile pour la commission éthique et déontologie chère à mes yeux.
Pourquoi le livre blanc est plus qu’un simple rapport ?
Plusieurs aspects sont à prendre en considération pour mieux mesurer ce en quoi ce rapport diffère des autres.
- Il pose clairement la question du genre : Il questionne la féminisation massive de nos métiers avec le souci de valoriser les compétences professionnelles des travailleuses sociales, qui sont loin d’être des qualités inhérentes à leur genre. Rappelons que l’ensemble des métiers de l’action sociale sont occupés par des femmes.
- Il appelle à une revalorisation financière des salaires : là aussi ce sujet a été jusqu’à présent rarement abordés de façon aussi détaillée. Le rapport met en lien cette réalité financière et le fait que les femmes sont toujours les premières victimes des inégalités salariales. Ce n’est pas un hasard.
- Il identifie ce qui ne va pas dans les conditions de travail qui conduisent à la perte de sens : » la revalorisation salariale, préalable nécessaire et incontournable, ne suffira pas » est-il écrit « La crise que traverse le travail social se traduit par un sentiment collectif de perte de sens, renvoyant aux conditions de travail (management par le chiffre, isolement, bureaucratisation, empilement des dispositifs, modalités de financement, ratios d’accompagnement…) »
- Tout une dimension du rapport valorise la nécessité de développer la recherche. Il est souhaité la pratique de la recherche – action. Le travail social doit, comme c’est le cas dans les autres pays, être reconnu en tant une discipline universitaire à part entière. La recherche en France est prête au Doctorat en travail social.
- Il est aussi réaffirmé une conviction forte : celle du développement des actions collectives. Contrairement à ce qui est souhaité depuis longtemps cette pratique professionnelle ne se développe pas. Notre secteur reste encore trop centré sur l’approche individuelle. Il y a là une révolution des pratiques à engager. Le travail social ne peut se résumer à l’aide à la personne.
Conclusion : Un appel à l’action pour un avenir solidaire
Le Livre Blanc du HCTS représente un travail conséquent de synthèse, de rédaction et de collectes d’information sur tout ce qui touche le travail social et ses problématiques d’avenir. On ne peut que saluer le travail de son rédacteur (Cyprien Avenel) mais aussi des multiples groupes de travail qui ont apporté leurs contributions. Les interventions dans le cadre des entretiens en ligne ont été intégrées tout comme les avis des structures membres du HCTS. On retiendra aussi les différents apports des comités locaux du travail social. Tout cela représente une somme de contributions assez impressionnante. En ce sens, le travail de synthèse est remarquable quand on mesure la charge de travail que cela représente.
Finalement, ce rapport est un appel à l’action pour reconnaître et revaloriser le travail social, un secteur fondamental pour notre modèle de solidarité. Il souligne la nécessité d’une approche à la fois immédiate mais aussi à plus long terme pour sortir le travail social des logique de la simple réparation.
Un rapport de plus diront certains. Ce n’est pas vraiment ça. Le livre blanc tente à sa façon d’impulser un nouvel élan collectif. Ce document est un plaidoyer pour une prise de conscience collective en faveur de la reconnaissance de nos métiers. Le travail de clarification est fait.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement et de la ministre des Solidarités Aurore Bergé. Si le cabinet de la ministre a montré son intérêt pour la démarche, la ministre qui a fait quelques annonces lors de la remise officielle du rapport a plutôt lu un discours assez convenu. C’est pourquoi il reste une interrogation : plusieurs ministres saluent le contenu du rapport, C’est bien, mais vont-ils réellement traduire leurs paroles par des actions opérationnelles via leurs administrations ? Seront-elles efficaces et opérationnelles sur le terrain ?
On peut souhaiter que ce document ne suive pas le même chemin que celui sur la politique de la ville de Jean Louis Borloo. En tout cas, son contenu a été salué par tous. C’est désormais au Gouvernement d’agir. Et là il est quand même permis de s’interroger voire de douter.
4 réponses
Votre travail se synthèse est précieux. Merci.
Je souscris à l’analyse faite quand à la pression administrative, au malaise des jeunes générations, à la désaffection du métier. Pour l’essentiel, je soulignerais volontiers l’existence d’une distinction entre travail social et travail du social, distinction introduite avec brutalité par les organes de contrôle du travail social. Travailler le social supposerait éffectivement qu’on s’intéresse aux causes de l’exclusion, dans un champ balisé par la politique et la technocratie. Le travail social comme l’ensemble des métiers de l’humain gêne.
Ainsi les dialogues de gestion imposés aux structures d’insertion par l’économique et à quantité d’autres, où le dialogue obligatoire, comme le bonheur et la liberté obligatoires, les concepts de Pilotage, de Gouvernance, savoir être – savoir faire, quantités d’ injonctions paradoxales conduisent à des faux semblants, à des pratiques comportementalistes héritées d’une pensée anglo-saxonne très éloignée de l’héritage des sciences humaines et des sciences sociales. Un corset qui conduit naturellement à la désaffection des nouvelles générations et à la stérilisation des pratiques. Il est éffectivement necessaire de développer l’idée d’une chaire du travail social, d’un doctorat, comme cela se fait ailleurs, pour défendre chez les travailleurs sociaux, le droit à penser et à proposer. Des jalons ont été posés en France par le CNAM.
Bel état de lieux de ce qui est et de ce qui devrait être.
La réaction gouvernementale ? Obnubilé par la réduction des dépenses sociales, on pourra la résumer par la célèbre formule de Coluche : »dites-moi ce dont vous avez besoin, je vous dirai comment vous en passer » !!!