Pour les familles précaires, C’est une «fracture alimentaire»
« Les parents font face à des difficultés pour nourrir leurs enfants de manière variée et équilibrée » résume Kim Hullot-Guiot dans son article publié par Libération.
Le journaliste est allé à la rencontre de plusieurs associations qui aident des famille en Maine et Loire, dans le Morbihan et les Bouches du Rhône. Toutes explique que la fermeture ce centre de distribution alimentaires posent d’importantes difficultés. Sans la cantine, «certaines familles se retrouvent avec trois ou quatre enfants de plus à alimenter le midi», avec des revenus extrêmement limités.
à Marseille , des enseignants ont lancé des cagnottes en ligne pour venir en aide aux familles. «Nos élèves de la cité des Rosiers ont faim ! ../.. La cantine, gratuite pour les familles les plus pauvres, était parfois le seul vrai repas de la journée pour les enfants »
« La sécurité alimentaire de ces enfants est fragile. Le rallongement de la durée du confinement ne peut qu’aggraver leurs conditions de vie.» une bénévole a reçu récemment un appel téléphonique d’une femme qui «n’avait pu donner à déjeuner à ses enfants de 6 et 10 ans qu’un bouillon de légumes». Elle lui a composé un colis de denrées en urgence. (lire l’article)
Mais il n’y a pas que les familles qui souffrent de malnutrition. Libération dans un autre article explique que certains étudiants confient « ne pas avoir mangé depuis deux ou trois jours ». Eva Fonteneau, correspondante pour Libé à Bordeaux. nous parle d’un collectif bordelais qui a distribué plus de 700 colis à des étudiants précaires coincés sur le campus et affamés par la fermeture des restos U.
Marqués par «leur détresse», une quinzaine de doctorants, d’étudiants et d’enseignants – un noyau dur de militants contre la réforme des retraites – ont monté un collectif citoyen. Baptisé «Solidarité : continuité alimentaire Bordeaux» il intervient sur le campus depuis le 18 mars. Les bénévoles se relaient chaque jour pour préparer des «colis de survie» dans un local prêté par l’université. (lire l’article)
École à la maison : Qui sont les 800 000 élèves “perdus” ?
C’est Pascal Plantard, professeur d’anthropologie des usages des technologies numériques à l’Université Rennes 2 qui pose la question dans le journal Le Monde. La fracture numérique ne peut pas à elle seule expliquer le décrochage d’entre 5 % et 8 % des élèves depuis le début du confinement, écrit-il
L’éloignement vis-à-vis des technologies numériques est tout autant éducatif, social et culturel. Selon les définitions et les études, « il y aurait entre 5 et 18 millions de Français éloignés, voire exclus, du numérique en France. Ce qui crée à l’intérieur des familles et entre elles des facteurs multiples d’inégalités qui apparaissent d’autant plus pendant lé période de confinement.
Les foyers de l’ASE au bord de l’explosion
Le huis-clos explosif imposé par le confinement confronte 90 000 mineurs enfants et leurs éducateurs à un enfermement 24 h sur 24 ensemble, sans école, sans visite ni activités…
« Il y a des éducateurs qui sont au moins autant sous pression que des soignants dans les hôpitaux »reconnaît l’un d’entre eux qui explique : « quand il faut séparer deux gamins en train de se battre ou quand il faut faire un câlin à un enfant angoissé parce qu’il ne voit pas ses parents, on ne peut pas être à un mètre de distance »
Selon le cabinet du secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, entre 20 et 40% du personnel qui travaille avec les enfants de l’ASE sont absents en ce moment. Certains sont malades, d’autres doivent garder leurs enfants. Pour ceux qui restent, c’est plus de travail et un gros risque d’attraper le virus. (lire l’article de FranceTvInfo)
et aussi
Un ministre « recadré »
Je vous ai parlé hier de la prise de position de Jean Michel Blanquer qui a enregistré et diffusé un message à l’attention des assistantes sociales de l’Éducation Nationale.
Le journal Lien Social lui rappelle la décision ministérielle de redéployer « progressivement les Assistants de service social du second degré de l’Éducation nationale vers le premier degré des REP+.» Les professionnels ont été contraints de quitter les lycées et de raréfier leur présence en collège pour se tourner vers l’école primaire. Bref on a déshabillé tout un secteur pour venir en aide à un autre sans moyen supplémentaire
Lien Social s’interroge sur la possibilité d’exercer ces précieuses missions, quand les postes ont été supprimés alors que dans son message, le ministre rend hommage à la « connaissance des élèves » et au « suivi au jour du jour des situations les plus complexes ». On en paie aujourd’hui les conséquences de la réductions des moyens dans le secteur social comme dans beaucoup d’autres secteurs. (lire l’article de Lien Social)
vite dit vite écrit :
- Presque 4 millions de mal-logés en confinement (le média social)
- « L’épuisement physique et moral m’envahit » : le confinement sans pause de Servane, mère de trois enfants dont deux en situation de handicap (France info)
- Maltraitances infantiles : un tabou à l’épreuve du confinement (France Culture)
- Ados confinés : comment gérer – et mieux comprendre – les crises d’opposition (The conversation)
- Revenu de base ou revenu universel, solutions efficaces face à la crise sanitaire et économique ? (France Inter)
Sélection des articles réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre
Cette revue de presse a été rédigée en partie par mon collègue Tom Léducspé… Merci à lui pour ce coup de main
Une réponse
Et oui tout ça est navrant, il ne faut pas oublié non plus tout les assistants familiaux qui eux aussi sont confinés, et au sein même de leur foyer, avec les enfants accueillis, plus de temps pour eux, au travail h24 /j7, je pense que pour la reconnaissance on pourrai de temps en temps parler d’eux et des difficultés qu’ils rencontrent.
Merci pour eux.