Plus d’un Français sur trois a déjà vécu une période de pauvreté : Le 11e baromètre Ipsos-Secours populaire révèle que 57% des Français se sont déjà sentis menacés par la pauvreté. 37% l’ont même déjà connue. Le Secours populaire indique de son coté qu’il n’y a aujourd’hui « aucun signe notable d’amélioration du quotidien des plus démunis, bien au contraire ». Dans plusieurs départements, l’association a noté une hausse des demandes d’aides, variant de 15 à 50% cette année. Peur de la pauvreté, précarité croissante, notamment pour les personnes âgées.
Ce baromètre fait dire au journal « les échos » que la pauvreté prend racine en France. La situation se détériore pour les travailleurs précaires, les personnes en fin de droit, les jeunes, les personnes âgées, les déboutés du droit d’asile… l’Insee dénombre près de neuf millions de pauvres – soit un million de plus qu’il y a dix ans. plus de huit sondés sur dix pensent que leurs enfants sont davantage exposés au risque de connaître la pauvreté.
Le record de la pauvreté économique se situe en Corse et touche principalement les personnes âgées. Elle concerne 20% de la population. C’est un record que l’île partage avec le Nord – Pas-de-Calais. France Bleue a interrogé le délégué régional du secours populaire ainsi que le représentant CGT des retraités de Corse : Le coût de la vie est plus élevé dans l’île que sur le continent. « En Corse, on a beaucoup de seniors qui sont non seulement sous le seuil de pauvreté, mais aussi au minimum vieillesse qui est à moins de 900€ ».
Toujours sur ce sujet Libération insiste sur les inégalités de ressources : « Plus de pauvres (un peu moins pauvres) et des riches… encore plus riches » titre le quotidien qui s’appuie sur une étude de l’INSEE qui décomptée 8,9 millions de personnes en France vivant sous le seuil de pauvreté. Un taux qui retrouve son niveau de 2012. Seule bonne nouvelle : les personnes les plus pauvres le sont un tout petit peu moins. «Le niveau de vie médian des personnes pauvres augmente en effet davantage que le seuil de pauvreté», écrit l’Insee dans sa note. Tout va bien par contre du coté des personnes aisées : » Après une diminution de 2012 à 2014, les 10% des Français les plus riches «augmentent significativement» leurs conditions d’existence, même si elles restent inférieures à celles mesurées en 2011″.
Au final, comment doit-on nommer les allocataires du RSA quand on sait que le seuil de pauvreté selon les calculs officiels s’établit à 1015 euros par mois pour une personne seule ? Le montant de l’allocation RSA pour une personne seule s’élève à 545,48 euros. Doit on parler des « encore plus pauvres » que les pauvres ? Il serait par ailleurs utile de calculer le « reste à vivre » car le coût de la vie n’est pas le même selon l’endroit où l’on habite. Les exonérations ne sont pas les mêmes non plus selon le montant des ressources. Ainsi les bénéficiaires de la CMU ne doivent pas percevoir plus de 8723 euros par an soit 726,96 euros mensuels pour en bénéficier. Cela fait beaucoup de monde vivant sous le seuil de pauvreté qui doivent payer pour adhérer à une mutuelle. On le voit le seuil de pauvreté est relatif et une fois les charges mises en face des ressources, il est fort possible que le nombre de personnes pauvres en France soit encore plus important. Un Français sur 5 ne parvient pas à équilibrer son budget à la fin du mois. Les renoncements à des activités de loisirs et de soins médicaux sont de plus en plus fréquents.