Sentiment de pauvreté : 2022, l’année des tristes records
Le Secours populaire français a présenté son baromètre annuel sur le vécu et la perception des Français de la pauvreté et de la précarité, réalisé par l’Ipsos. Des chiffres alarmants témoignent d’une forte dégradation de la situation, liée notamment à la crise énergétique nous explique Rouja Lazarova dans la Gazette des Communes.
« C’est l’année des tristes records, que ce soit sur les difficultés rencontrées par les Français, sur l’estimation du seuil de pauvreté, sur les inquiétudes concernant l’avenir des enfants », a constaté Etienne Mercier, directeur du département « opinion » d’Ipsos Public Affairs.
Le rapport publie plusieurs tableaux pour le moins inquiétants sur cette difficulté qu’ont nos concitoyens de faire face au quotidien :
En 2022, 85 % des Français craignent que les générations futures ne connaissent davantage de situations de pauvreté : un niveau record, avec une hausse de 7 points par rapport à 2021.
lire
- Sentiment de pauvreté : 2022, l’année des tristes records | La Gazette des Communes
- Télécharger les résultats du 16e baromètre de la pauvreté et précarité | Ipsos / Secours populaire français
- Le Secours populaire français met en lumière la difficulté pour une grande partie de la population de subvenir à ses besoins | SPF
- Les bas revenus, en première ligne face aux coûts de l’énergie | Le Média Social (« Les plus modestes subissent plus fortement le renchérissement de l’énergie », observe l’Insee dans une étude sur la « Flambée des prix » du gaz, de l’électricité et des produits pétroliers depuis 2021.)
- «À tout moment, on peut devenir comme eux» : la pauvreté inquiète les enfants | Europe 1
- Moselle. Précarité : « Près d’une famille sur deux ne parvient pas à joindre les deux bouts » estime le Secours populaire de Moselle | Le Républicain Lorrain
L’école au défi de la grande pauvreté : « Je n’avais jamais vu des lycéens mettre de côté de la nourriture pour les copains »
La journaliste du Monde Violaine Morin nous alerte sur une augmentation du nombre d’élèves en grande difficulté sociale. Après une rentrée placée sous le signe de l’inflation et de la crise énergétique, les enseignants et personnels de l’éducation habitués à accompagner les familles les plus démunies s’inquiètent.
« À partir du moment où les besoins fondamentaux – comme dormir suffisamment, manger à sa faim, se laver et avoir un toit – ne sont pas satisfaits, l’enfant n’y arrive plus », remarque Raphaël Vulliez, enseignant en CE1 dans une école de la Croix-Rousse, à Lyon. La « résilience » de certains élèves continue à sidérer les professeurs les plus aguerris. « J’ai eu dans ma classe une petite fille qui travaillait très bien et était toujours bien habillée alors que la famille vivait dehors, rapporte l’instituteur. L’école, c’est aussi leur endroit à eux. Ils mettent leur énergie dans les apprentissages et leurs difficultés ne se voient pas forcément. »
À Grigny (Essonne), une ville où le taux de pauvreté atteint 50 %, les « kits de rentrée » contiennent l’intégralité de la liste des fournitures demandées par les écoles. Ils ont été distribués aux 2 500 élèves scolarisés en élémentaire, pour un coût total de 55 000 euros. Un exemple à suivre. (lire l’article du Monde)
« Quand on n’a pas les moyens, on ne pense qu’à ça » : la précarité des seniors augmente
Des centaines de milliers de Français, seniors et précaires, voient leur situation aggravée par la hausse du coût de la vie, des courses du quotidien aux dépenses d’énergie. La journaliste du journal La Vie, Enola Richet, donne la parole à une personne âgée de 74 ans. Ce retraité vit avec 697 € de pension par mois. Bien en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1 102 € par mois pour une personne célibataire.
En France, un million trois cent mille retraités vivent sous ce seuil, selon une étude de la DREES fondée sur des chiffres de 2018. Comme souvent, le poste de dépense le plus important est le logement. « Mon loyer s’élève à 515 € par mois, mais j’ai le droit à une aide au logement de 110 €. Ça veut dire qu’il reste 405 € à ma charge »
Une fois le loyer payé, le retraité dispose donc d’un peu moins de 300 € par mois pour subvenir à ses besoins. « Il y a l’électricité, la mutuelle de santé, l’abonnement de téléphone pour regarder la télé, l’assurance pour ma voiture, liste-t-il. Le reste, c’est pour les courses et l’essence. » Autant dire qu’à la fin du mois, il ne lui reste rien. Ce retraité ne se plaint pas. Heureusement, son fils l’aide à payer les réparations de sa voiture. La journaliste nous fait toucher du doigt la galère au quotidien de ceux qui n’ont pas le minimum décent pour vivre. (lire l’article de La Vie)
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Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser