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La contribution de la Fédération des Acteurs de la Solidarité au livre blanc du travail social

Vous connaissez certainement la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). C’est, je pense, le premier regroupement d’associations et d’organisations dédiées à la lutte contre l’exclusion dans le pays. Il est composé de professionnels de l’action sociale inscrits dans une multitude de structures sociales, notamment associatives. La Fédération s’efforce de porter au plus près des personnes, la solidarité et la lutte contre la pauvreté.

En mars 2022, le Haut Conseil du Travail Social (HCTS) a présenté au Ministre des Solidarités et de la Santé le « Livre vert du Travail social« . Ce document a déjà fait état des enjeux du secteur et soulignant l’urgence provoquée par la crise des métiers de l’action sociale. Face à cette réalité, il est devenu primordial pour les services de l’État de construire une feuille de route, mettant en lumière l’importance des travaux du « Livre blanc du Travail Social » qui doit faire des recommandations réalisables à travers une feuille de route et être rendu au gouvernement à la fin du mois. L’article qui suit décline les grandes lignes des propositions de la FAS à inscrire dans ce livre.

Selon la Fédération, la feuille de route du livre blanc doit s’articuler autour de trois piliers fondamentaux pour l’action sociale : les moyens alloués à la lutte contre l’exclusion, la reconnaissance des professionnels et un engagement durable en faveur de la solidarité.

« Vers un accompagnement global »

Le travail social est au cœur des efforts pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Pour que ces efforts soient fructueux, il est essentiel d’adopter une approche globale, capable de répondre aux besoins et aux droits fondamentaux des personnes en termes de santé, de logement, d’emploi, de justice, d’éducation, de protection de la famille et de l’enfance, et d’accès à la culture.

Cependant, cette approche est déjà compromise par la crise actuelle qui affecte les métiers du travail social. Les équipes, souvent en sous-effectifs, peinent à remplir leur rôle en raison de l’augmentation constante des prises en charge. Cette situation mène à une érosion du sens et une forme d’abandon des valeurs du travail social.

Il est donc indispensable de mettre fin à la gestion palliative des situations et à la logique d’urgence. Pour cela, il est nécessaire que les professionnels retrouvent des conditions de travail qui leur permettent de placer la personne au centre de leur mission.

Pour la reconnaissance des professionnels de l’action sociale

Pour la FAS, la revalorisation salariale des professionnels de l’action sociale est indispensable. En plus d’être une marque de reconnaissance pour ces professionnels, cela contribuerait à améliorer les conditions de travail, à rendre le secteur plus attractif, et à faciliter le recrutement qui en a bien besoin.

La FAS souligne également l’importance de valoriser l’expertise et les compétences de ces professionnels. La reconnaissance du travail-pair, et l’intégration des médiateurs-pairs dans le secteur social et médico-social, serait aussi une avancée cruciale à cet égard.

Pour un investissement durable dans la solidarité

Enfin, pour la FAS, l’avenir des politiques de solidarité passe par ce qu’elle appelle un investissement durable. L’accompagnement social, qui est essentiel à ces politiques, repose sur les professionnels de l’action sociale, mais ceux-ci ne sont pas considérés et reconnus dans leurs compétences.

La nécessité de rendre le travail social attrayant se reflète également dans le besoin de repenser la manière dont l’action sociale est perçue par la société en général. En effet, il est essentiel de changer l’image stéréotypée qui colle à la peau des travailleurs sociaux, souvent présentés comme de simples exécutants de mesures d’assistance. En réalité, ils sont des acteurs clés de l’inclusion sociale, qui luttent quotidiennement pour la dignité et les droits des personnes les plus démunies.  Les professionnels ont besoin d’une reconnaissance qui soit à la hauteur de leurs engagements. D’où l’intérêt d’une campagne de communication large et positive sur leur rôle social.

La FAS dénonce au passage les carences des services publics. « Elles renvoient les travailleurs et travailleuses sociales à une dissonance illustrée par l’accumulation des situations administratives, de dispositifs et de procédures » Face à la précarité des dispositifs actuels et aux changements de méthode incessants, il est aussi crucial d’investir dans l’avenir des politiques de solidarité. Cet investissement doit passer par un soutien aux associations, souvent en première ligne dans l’aide aux personnes en situation de précarité. La FAS précise que ce soutien  doit aussi intégrer les enjeux contemporains tels que la transition écologique.

En conclusion, les recommandations de la FAS sont claires. Elles ont un caractère d’urgence : il est temps de redonner toute sa place au travail social dans les politiques publiques et de revaloriser le rôle et la mission de ses acteurs avec en première ligne les travailleurs sociaux.

Cette évolution profonde nécessite une volonté politique forte et un engagement de tous les acteurs concernés : gouvernement, collectivités locales, associations, professionnels de terrain, et bien sûr, les personnes accompagnées elles-mêmes. Seule une action concertée et résolue permettra de relever ce défi majeur. Mais il faut aussi mettre en place des moyens financiers. Sur ce sujet, le gouvernement ne peut plus aujourd’hui tergiverser. S’il refuse de mettre les moyens, une crise encore plus grave risque de survenir.

 

 

Photo : default 07 @ nakaridore sur Freepik

 

 

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