Les métiers les moins gratifiés sont parfois les plus utiles.
«Que voudrais-tu devenir quand tu seras grand ?» C’est la question traditionnelle que les adultes aiment bien poser aux enfants. Aux habituelles «pompier», «chanteuse» ou «footballeur», on pourrait bien voir émerger d’autres propositions bien moins classiques : «caissière», «éboueur», «routier» !
Ce sont, en effet, ces professionnels qui, avec les personnels de santé, ont reçu le plus d’applaudissements de la part de la population au cours de la pandémie du Covid-19. Leur travail a « sauvé » le pays.
Entre essentiel et accessoire
Parmi les nombreuses leçons à tirer de la crise sanitaire des derniers mois, retenons-en une. Il est des fonctions dans la société qui sont indispensables et d’autres bien moins. Pourtant paradoxalement, ce sont celles qui sont les moins primordiales qui sont les mieux payées.
Ainsi, au mois de février 1968, 10.000 éboueurs new-yorkais se mettent en grève. Neuf jours et 100.000 tonnes de déchets accumulés leur suffiront pour obtenir la satisfaction de leurs revendications salariales.
Deux années plus tard, le 4 mai 1970, les employés de banque en Belgique se mirent en grève. Six mois se passèrent. L’économie continua à se développer, grâce à un système monétaire parallèle élaborée par la population.
L’utilité sociale semble être inversement proportionnelle au prestige d’une profession. Peut-être faudrait-il modifier nos valeurs en la matière ?
Cet article fait partie de la série « un été avec Jacques Trémintin » que je vous propose en juillet et en aout avec l’aimable autorisation de son auteur que je remercie (Article paru dans le numéro 210 du Journal de L’Animation en juin 2020. A retrouver sur www.tremintin.com)
photo : drobotdean freepik