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Gériatrie : on ne vieillit pas bien en France / le secteur privé associatif, pilier de la solidarité / Seule avec enfants : la galère

« C’est archifaux de dire qu’on vieillit bien en France » : l’alerte des gériatres sur les soins aux personnes âgées

La gériatrie est sans doute la discipline la plus touchée par la crise de l’hôpital : au manque de personnel et de moyens s’ajoute un déficit de considération qui rend les recrutements encore plus compliqués, alors que les besoins sont plus importants. Les lits ferment, et les conséquences sur ces patients sont délétères, nous explique dans le journal Le Monde.

La déshérence d’un service public incapable de pourvoir des postes, à la différence des Ehpad privés, marqués notamment par le scandale Orpea, provoque une situation similaire : le risque d’une dégradation significative de l’espérance de vie en bonne santé, alors même que la France obtient déjà des résultats médiocres en comparaison avec d’autres pays occidentaux. « On vieillit, c’est une très bonne nouvelle. Mais c’est archi-faux de dire qu’on vieillit bien, en France. L’espérance de vie en bonne santé est plus mauvaise, car tout le système est fondé sur l’urgence et la réanimation », explique Antoine Piau, professeur de gériatrie au CHU de Toulouse.

Les gériatres de tous horizons, de tous âges, multiplient les alertes, indique le journaliste du Monde. Un article relayé sur Facebook par mon ami Yves Faucoup qui, dans un post détaillé, explique ce qu’a vécu son père hospitalisé. Il a eu la douleur de le perdre quelques jours après son passage à l’hôpital. Il détaille les circonstances de ce qui s’est passé : « …/… Quand au bout de 10 jours, sa famille a pu à nouveau l’approcher, il était vraiment très affaibli : manifestement, on ne lui avait pas donné à boire ou si peu (alors que chez lui, il buvait de lui-même régulièrement), ni à manger (il n’avait pas été aidé pour s’alimenter) ». J’ai pour ma part recueilli un témoignage éprouvant d’une amie dépendante hospitalisée dans un EHPAD public. Je prépare un article à son sujet, car ce qu’elle a vécu révèle l’état de délabrement de ces services qui manquent de personnel au point d’en oublier des gestes techniques simples nécessaires à ce travail. (lire l’article du Monde) (lire le post d’Yves Faucoup)

 


Santé : « La solidarité peut être le pilier d’un modèle économique »

Dans une tribune publiée par le journal La Croix, Marie-Sophie Desaulle, présidente de la FEHAP – la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires –, défend le modèle du secteur privé associatif, au sein duquel « aucun bénéfice n’est distribué à des actionnaires ». « Alors que le gouvernement au pouvoir se targue d’avoir investi massivement pour sortir de l’ornière creusée un peu plus par la crise du Covid, les inégalités demeurent et les métiers de la santé n’ont jamais été autant rejetés par les professionnels eux-mêmes et les futures générations » explique-t-elle.

L’auteure rappelle que le secteur privé associatif existe depuis le XIXe siècle. « Il est né de la volonté des personnes de s’impliquer dans la cité, de prendre soin des plus faibles et d’accompagner avec dignité nos anciens. Il fut pensé et créé au sein de fondations et de congrégations, dans une logique d’engagement bénévole, dévouée au bien commun et dans l’acceptation de tous. Forte d’une organisation qui s’affranchit de toutes les contraintes du public et du privé, se démarquant par sa souplesse et sa réactivité »

« Ce secteur développe une solidarité qui se soustrait à toute considération économique : aucun bénéfice n’est distribué à des actionnaires. Tous les surplus sont investis au profit des bénéficiaires. Et ce n’est pas un vain mot » dit-elle. La présidente de la Fehap conclut son propos disant que la solidarité peut être le pilier d’un modèle économique et même de tout notre système de santé. « Il suffit pour cela d’ouvrir les yeux, de faire des choix délibérés, bref de prendre les bonnes décisions : traiter équitablement tous les acteurs et s’inspirer des meilleurs d’entre eux pour faire de ce modèle une référence ». (lire la tribune dans La Croix)

 


L’histoire du jour : À Brest, la galère d’une mère face à son ex-mari installé en Espagne

Voilà une situation embarrassante : « La caisse d’allocations familiales (Caf) me demande un certificat prouvant que mon ex-mari n’a pas fait appel de sa condamnation à un an de prison ferme, avec mandat d’arrêt, prononcée le 12 février 2022 par le tribunal de Brest. Mais il m’est impossible d’obtenir un tel document » explique cette mère de famille séparée qui témoignage dans le journal Le Télégramme. « Les huissiers n’interviennent pas en Espagne, le pays où il s’est réfugié pour ne pas payer la pension alimentaire ! »

La journaliste Catherine Le Guen explique pourquoi obtenir une condamnation pour abandon de famille n’est pas synonyme de fin des problèmes quand le conjoint est parti à l’étranger. Cela provoque un imbroglio administratif. Dans cette histoire, l’aide juridictionnelle a été refusée à cette mère de famille, alors qu’elle est seule avec ses enfants. Elle doit payer ses frais d’avocat, soit 600 €. La situation bloque aussi l’intervention du service d’aide au recouvrement des victimes d’infractions (Sarvi). Ce fonds d’indemnisation des victimes peut verser 30 % du montant de la condamnation. Dans cette situation, l’ex-mari doit lui verser près de 50 000 €. correspondant à la pension alimentaire de 300 € par mois non payée, plus 5 000 € de dommages et intérêts en réparation du préjudice moral. Mais il faut pour cela qu’il soit interpellé à l’étranger… Bref, ce n’est pas gagné ! (lire l’article du Télégramme)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

Photo credit: Marmotte73 on Visual Hunt / CC BY-NC-SA

 

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Une réponse

  1. Oui, nous constatons avec effroi le rejet considérable de la population envers les professionnels du grand âge.
    Toutes les aides attribuées que ce soit pour l’accompagnement à l’emploi ou par les subventions sont distribuées aux gens qui n’ont rien à voir avec ce métier.
    Je suis confrontée régulièrement à des démissions et des abandons de poste aussi certains pensent que ces métiers ne devait pas exister .
    Que ferons-nous quand nous deviendrons âgés à notre tour ?

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