François Chérèque, cet éducateur ancien « patron » de la CFDT qui « n’aimait pas les assistantes sociales »

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On l’oublie parfois, François Chérèque  avant d’être le leader de la CFDT, fut éducateur, son premier métier. Un métier qu’il exerça dans 2 centres hospitaliers.  Il commença à travailler à l’hôpital de jour du Centre Jean-Wier à Puteaux, puis deviendra éducateur spécialisé et interviendra dans un service de pédopsychiatrie au centre hospitalier de Digne-les-Bains.

François Chérèque était réapparu dans le champ du travail social après avoir quitté ses fonctions de secrétaire général du syndicat CFDT. Nommé inspecteur général des affaires sociales, le 3 janvier 2013, il avait été chargé du suivi du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté. Il avait comme mission de « surveiller les avancées » du plan quinquennal de lutte contre l’exclusion. il devait ainsi se positionner sur la revalorisation du RSA, l’élargissement de la complémentaire santé universelle, ou encore la recherche de nouvelles solutions d’hébergement pour les sans-abri. 

En janvier 2015 il avait remis lundi a Premier ministre Manuel Valls, un rapport que vous pouvez trouver ici. Il s’alarmait dans ce document de  la hausse de la pauvreté des enfants.  Il estimait que le gouvernement devait davantage aider les familles pauvres, en particulier monoparentales. Il avait d’ailleurs demandé que des mesures soient prises pour mieux les aider. (Il avait rédigé ce rapport avec Christine Abrossimov et Mustapha Khennouf, également membres de l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales)

Un acteur qui souhaitait une réduction du nombre des métiers du travail social

Sa dernière mission a consisté à présider l’agence du service civique. Rappelons en 2 mots que ce service civique avait été créé par la loi du 10 mars 2010, par Martin Hirsch, Haut commissaire à la jeunesse sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il permet aux 16-25 ans d’effectuer une mission d’intérêt général de six à douze mois, auprès d’associations, de collectivités ou de services publics (hôpitaux, écoles…).

François Chérèque avait aussi contribué aux travaux relatifs aux Etats Généraux du travail social. Il avait déclaré à cette occasion que « les travailleurs sociaux ont du mal à se retrouver dans un maquis administratif. Il y a une demande du terrain de le simplifier, que les droits soient plus simples, mais aussi qu’il y ait de meilleures relations entre les différents niveaux de décision ». Il avait aussi plaidé pour une réduction du nombre de professions et de diplômes : « Il faut se poser la question de ces 14 professions et 140 diplômes qui existent. » avait-il évoqué.

Un éducateur qui n’appréciait pas les assistantes sociales

Enfin pour conclure, je garde pour ma part une opinion mitigée sur ce grand syndicaliste adepte du compromis. J’ai en mémoire la façon dont il avait répondu à une assistante sociale  au cours d’une réunion nationale avec des propos la disqualifiant non pas sur le contenu du sujet qui était abordé mais sur sa profession même ainsi que sur son âge ce qui n’avait pas lieu d’être. Bref, son coup de colère avait démontré la piètre représentation qu’il se faisait de cette profession. Il préférait de loin le métier d’éducateur, celui qu’il avait connu au tout début de sa carrière.

Il fut certes, un syndicaliste controversé, mais il fut aussi un homme engagé adepte du compromis. Certains disent qu’il allait au delà de ces compromis c’est à dire  jusqu’à des compromissions dénoncées par des syndicalistes de son propre camp. Il faut aussi reconnaitre que ses prises de position en tant que syndicaliste provoquèrent la colère d’une partie des membres de la CFDT alors qu’il en était le dirigeant. 15 000 adhérents avaient à l’époque rendu leur carte. Il passa ensuite plusieurs mois à essayer de ressouder le syndicat, mettant en avant l’importance de la culture de la négociation, plutôt que de tout rejeter en bloc2.

François Chérèque a fait partie de ceux qui ont défendu les valeurs du travail social, celles de la solidarité, du respect des plus pauvres et des plus fragiles. Il convient de s’en souveniir.

 

 

Photo : Parti socialiste François Chérèque ©photo Philippe Grangeaud  Prise le 14 octobre 2014 Certains droits réservés

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