Donner aux SDF : petit guide de solidarité à usage des passants
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais j’ai toujours une hésitation face à une personne qui tend la main dans la rue. Ces quelques réflexions sur le don proposées par le site « the conversation » peut nous éclairer sur les bonnes et mauvaises raison de donner aux personnes qui font la manche. Pourtant elles sont visiblement à la rue ou en galère. Nous avons tous de bonnes raisons pour ne pas donner. D’autres sont moins avouables. Que faire ? comment agir ? Ce n’est pas parce que l’on peut être « soucieux de l’autre » que l’on donnera plus facilement.
Lorsqu’il nous arrive de leur venir en aide, nous sélectionnons souvent implicitement les personnes que nous jugeons dignes de cette aide : parce qu’untel est poli, parce qu’il présente bien, parce qu’untel ne boit pas, parce que tel autre est là, dans notre quartier depuis des années, etc. Nous définissons en fait selon des critères moraux (qui sont aussi des représentations socialement partagées) les « bons » et les « mauvais » pauvres. De plus, nous ne sommes pas forcément à l’aise pour les aider : comment se comporter ? Comment parler ? Que donner ? Comment aider ? (lire l’article de the Conversation)
le film Hors normes propose-t-il une « vision passéiste de l’autisme » ?
La sortie du film “Hors normes” provoque différentes réactions et montre la fracture au sein même des familles d’enfants autistes. Certains parents se disent enfin heureux que l’on parle enfin de “l’autisme sévère” même si le projecteur est mis davantage sur les éducateurs. Le Huffington Post dans son article nous fait part de la réaction de Danièle Langloys, la présidente de l’association Autisme France. Pour elle “les adultes autistes méritaient mieux que les bons sentiments. Il vaudrait mieux, au lieu de pleurer, parler de ces oubliés de l’autisme qui végètent dans des centres sans un encadrement bienveillant”. (lire l’article du Huffingthon Post)
Le point de vue du Collectif pour la Liberté d’Expression des Autistes est sévère. Il explique que, malgré une volonté d’inclusion dans les activités ordinaires, et des principes de diversité assumés, la réalité dépeinte dans le film semble davantage d’osciller entre le tout-thérapeutique et l’éducatif, figeant ces jeunes comme des objets de soin, et non comme des sujets de droit. Il semble faux d’affirmer que Hors-Normes veut montrer la réalité des autistes dits “sévères”. Pour l’associationce film illustre une ignorance totale des besoins particuliers des autistes et offre au grand public la vision d’un accompagnement datant des années 70. (lire l’article du Collectif LEA)
Ce petit film proposé en mars 2016 par le Huffingthon Post peut aussi nous éclairer. « Le cinéma aime parler des autistes mais sans eux » est-il précisé :
Maltraitance infantile : le silence des autres
France Inter revient sur le jugement d’un homme à Reims pour ne pas avoir dénoncé un voisin qui frappait l’enfant de sa compagne, jusqu’à ce qu’il en décède. Les journalistes reprennent les propos des personnes mises en cause à l’audience. La justice s’est ainsi intéressée à ceux qui auraient pu donner l’alerte. Il y a d’abord le médecin de famille. il y a aussi un autre médecin qui a vu l’enfant une semaine avant son décès.
La cour entendra aussi les autres : Floriane, une amie d’Isabelle (la mère), aide-maternelle. Elle a vu Marc chez lui 3 semaines avant son décès. Il y a aussi Patricia, la tante de Marc a vu l’enfant 5 jours avant sa mort. Il était couvert de bleus, le visage tuméfié. Floriane a bien failli appeler le 119. Mais… – J’ai hésité, j’ai composé le numéro et j’ai raccroché. « J’ai pensé que je n’avais pas le droit de faire ça à Isabelle parce que je pensais qu’elle saurait soigner son enfant ».
Tous présentent des raisons pour ne pas voir signalé. « Pour tous les silencieux, la cour prononcera des peines d’un à 2 ans de prison avec sursis, 45 et 60 000 euros d’amende pour les médecins » conclut l’article. (lire l’article de France Inter)
Photo : Pexels
Cette revue de presse a été réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre
Une réponse
Je suis allé voir Hors Normes. J’ai été ému par l’humanité et la dignité avec lesquelles ces personnes différentes étaient abordées et comment elles m’ont semblé respectées. La réaction du CLEA me semble très militante et idéologique. Elle me fait penser à ces diatribes lancées par les milieux gauchistes des années 1970 qui étaient fondées sur un seul registre : « je détiens la vérité et les autres sont des traitres ». Il est particulièrement excessif de parler des personnes en situation d’autisme dans ce film qui seraient objet de soins et non sujet de droit. Face à la mauvaise foi et la conviction d’avoir toujours raison, je pense qu’il n’y a pas vraiment de la place à un échange sérieux et constructifs. Que le CLEA, dont j’ignorai l’existence jusqu’à ce jour, continue à brandir son valeureux drapeau de la libération des autistes. Nous serons des centaines de milliers à prendre conscience de l’indignité du sort réservé à cette population et du travail mené par des associations qui agissent comme elles peuvent dans un contexte de pénurie de moyens.