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Expérience, science et lutte contre la pauvreté / Le renoncement aux achats de Noël / De qui se moquent-ils ?

Expérience, science et lutte contre la pauvreté

Esther Duflo, professeure du Collège de France et titulaire de la chaire « Pauvreté et politiques publiques », nous explique, lors de sa leçon inaugurale, les leçons à tirer des succès et des échecs de la lutte contre la pauvreté. La titulaire du prix Nobel de l’Économie indique de prime abord que les trente dernières années présentent un paradoxe étonnant : alors que les plus riches ont vu leurs fortunes se multiplier et leur part dans la distribution des revenus mondiaux devenir de plus en plus écrasante, les plus pauvres du monde, eux aussi, ont connu une période de progrès remarquable. Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême a été divisé par deux.

Cette réalité par les chiffres va à l’encontre de certaines idées reçues, mais c’est aussi un trompe-l’œil. En effet, selon la communauté internationale, les ménages pauvres sont ceux qui disposent de moins de 1,90 euro par personne et par jour pour leur consommation de base. Dans les pays riches, être pauvre ne recouvre pas tout à fait les mêmes réalités. Vous le savez aussi, la pauvreté recouvre d’autres facettes. Par exemple, dans le cas des femmes, ce serait “ne pas pouvoir réaliser ses ambitions”. Pour beaucoup d’entre elles, installées dans des pays en développement, c’est même “ne pas pouvoir travailler”.

Il ya aussi un sujet plus d’actualité, frappant, dans les pays riches, nous dit Esther Duflo : l’accès à l’énergie y est devenu difficile pour de nombreuses personnes. Selon ses observations et analyse, ne pas pouvoir se chauffer suffisamment par exemple  ou devoir faire des sacrifices pour se chauffer fait partie de la pauvreté. » Elle défend la nécessité de lutter contre des idées préconçues comme celle qui consiste à croire que le revenu de base favoriserait l’inactivité. C’est à partir de multiples expériences qu’elle ponctue son propos  Vous pouvez écouter ici la leçon inaugurale

Mais nous dit Esther Duflo, éradiquer la pauvreté reste illusoire. Il n’y aura jamais de réponse globale à la pauvreté alors que celle-ci est multidimensionnelle et présente de nombreuses facettes. D’ailleurs, pendant très longtemps a été faite l’erreur de vouloir trouver la solution pour en finir la pauvreté. Très souvent lorsqu’on pense avoir trouvé la solution, on s’embarque dans des choses un peu illusoires, dit-elle. Il n’empêche, lutter contre la pauvreté reste nécessaire au regard des réalités économiques des différents pays du globe.

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Les parents sont plus nombreux qu’en 2021 à craindre de ne pas pouvoir offrir de cadeaux

On savait déjà que les Français appartenant aux catégories pauvres de la population sont plus nombreux qu’en 2021 à renoncer par manque d’argent à chauffer leur logement. Mais une étude de l’IFOP va plus loin. Elle indique que les festivités de fin d’année sont aussi synonymes d’inquiétudes (30%) ou de tristesse (28%) pour une part substantielle de la population. Les résultats de l’enquête montrent que c’est parmi les catégories « pauvres » (46%) et les familles monoparentales (45%) que l’inquiétude est la plus marquée.

Plus d’un parent sur deux prévoit un budget cadeaux en baisse par rapport à 2021 (51%, + 4 points). Ils ne sont désormais plus que 41% à indiquer qu’ils vont pouvoir acheter ce qu’ils veulent (- 7 points en un an). Les résultats de l’étude montrent que pour pouvoir gâter leurs enfants, les parents vont devoir se livrer à des arbitrages et faire évoluer leurs pratiques de consommation. En témoigne l’importante progression de l’achat de cadeaux d’occasion qui est désormais envisagé par près d’un parent sur deux (49%, + 11 points en un an)

Autre tendance mise en lumière par l’étude, l’augmentation des cadeaux dits « utiles ». Certes, les parents privilégient toujours les cadeaux qui font « plaisir » (68%), mais ils devraient être plus nombreux cette année à se tourner vers des cadeaux « utiles » tels que des vêtements (32%, + 13 points en un an). Ils prévoient aussi de se serrer la ceinture sur d’autres dépenses et Le budget sorties constitue la principale variable d’ajustement (49%). (lire l’étude de l’IFOP en partenariat avec l’association Dons Solidaires).

 


« Économiser ils disent ? Je le faisais déjà ! »

Cet article rédigé par Bob, éducateur spécialisé dans « Mouais, le journal dubitatif » nous rappelle quelques évidences. Que nous dit-il ? « Cette mère, dont j’accompagne un des enfants en tant qu’éduc’, laisse ostensiblement tomber ses bras. Elle n’en peut plus : le col roulé, les astuces du gouvernement pour économiser l’énergie, c’est une gifle pour elle ».

Peut-on dire qu’il y a une certaine violence dans les propos et les mesures gouvernementales qui demandent aux personnes qui se privent déjà de continuer de se serrer la ceinture encore un peu plus ? « Ses bras tombent : elle ne mettait déjà pas le chauffage, alors le baisser… Ses mains claquent bruyamment sur ses cuisses, elle y ajoute un soupir, expirant ce qui lui reste de vigueur, manifestant son manque d’espoir. Et puis, un large sourire et une invitation ».

Cette femme seule avec trois enfants en veut beaucoup à Elisabeth Borne et plus largement au gouvernement. «Économisez, ils disent, sous peine de coupures d’électricité ! En plus, ils nous menacent ! Pourtant, tout ça, je le faisais déjà, et même plus ! Des trucs auxquels ils ne penseraient pas, de la débrouille pour économiser des centimes, je suis une professionnelle ! Une pro de la pauvreté. Ils n’ont rien à m’apprendre. Vous savez combien je gagne avec les ménages ? À peine six cents euros, en travaillant tous les jours. Et j’élève trois enfants. La Bonne, [Elisabeth Borne] je ne suis pas sûre qu’elle y arriverait. Col roulé, encore moins. Une pro de la pauvreté face à des pros de l’entourloupe.» (lire l’article de Mouais, le journal dbitatif sur son blog Médiapart)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

Photo : Esther Duflo capture d’écran vidéo de sa conférence inaugurale de la chaire « Pauvreté et politiques publiques » au Collège de France

 

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