Vous êtes relativement nombreux à taper dans le moteur de recherche de ce blog les termes « d’usure professionnelle » ou encore le mot anglais « burn-out ». C’est donc l’occasion de vérifier de façon assez simple si finalement vous êtes en risque de stress lié à une usure professionnelle. Mais auparavant il est nécessaire de préciser de quoi vous parlez quand vous rentrez le soir chez vous après une dure journée de travail et que vous vous sentez littéralement épuisé(e). Cela peut tout simplement être de la fatigue et c’est normal. Pour autant cela peut aussi être un premier signe d’un stress professionnel qui s’installe. La période de Covid-19 a amplifié ce stress, car vous avez eu sans doute à gérer des situations rendues encore plus difficiles dans une incertitude permanente.
Qu’est-ce que le stress ? Le stress, terme anglais est une pression émotionnelle. Ce mot vient de l’ancien français destresse, qui est aujourd’hui nommé un syndrome général d’adaptation. C’est l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement. Dans le langage courant, on parle de stress positif (eustress en anglais) ou négatif (distress).
Le burn-out est tout autre chose et cela est bien plus inquiétant, car il provoque des dégâts avec souvent une impossibilité de revenir rapidement sur son poste de travail. À ce niveau-là, on n’en peut plus et on n’en veut plus.
Le burn-out est un état dépressif lié au milieu professionnel. Au départ associé aux catégories professionnelles aidantes (travailleurs sociaux, travailleurs médicaux…), il est désormais reconnu qu’il touche tous les types d’emplois. Les premières recherches sur le syndrome d’épuisement au travail sont attribuées au psychiatre et psychothérapeute Herbert Freudenberger, en 1974. Cependant, le concept de burn-out est posé dès 1959 par le Français Claude Veil. La « maladie » se déclenche suite à une exposition constante et prolongée du stress au travail.
Il existe une littérature importante sur ce phénomène qui a pénétré tous les secteurs du travail. C’est quand même LA maladie professionnelle qui touche principalement les professionnels de l’aide que sont les travailleurs sociaux.
Alors comment vérifier si vous êtes dans une situation de risque de burn-out ?
Nos collègues, notre hiérarchie, mais aussi le système institutionnel dans lequel nous évoluons peuvent contribuer à créer de la tension et du stress notamment si celles-ci engagent les professionnels dans des voies qui contribuent à mettre une distance importante entre le travail « prescrit » et le travail « réel » ainsi que le travail « idéalisé » à partir de nos propres normes. La question du sens est alors posée.
Au final « le principe de base, c’est de ne pas focaliser sur ce qui est stressant et usant, mais sur la façon dont on peut prendre soin de soi ». Soyez un peu « égoïste » si vous êtes victime de stress professionnel. Ne doutez pas de vous et faites vous un peu plaisir même au travail. Fuyez ou évitez autant que vous le pouvez celui ou celle qui vous est « toxique » et ménagez-vous des « petit temps de bonheur professionnel » avec vos collègues qui vous font confiance. Voilà juste quelques conseils sans prétentions qui ne peuvent que vous faire du bien !
Photo : Pixabay
Note : J’avais initialement rédigé cet article le 12 janvier 2020. Il reste d’actualité…
3 Responses
Bonjour et merci pour cet article intéressant et ce questionnaire utile.
Pour ma part, j’ai senti cet épuisement au mois de juin: j’accompagnais 6 jeunes et avais en particulier le poids de deux familles sur les épaules. J’ai vu le dernier jour de mon accompagnement arriver avec soulagement, et un petit sentiment de culpabilité. J’ai hésité à continuer la même voie: aurai-je la force mentale de faire ce métier « seule », en libérale? Même si je travaille en partenariat avec les psychologues et les CPE des collèges, je me suis sentie seule et épuisé à la fin de ce mois de juin.
Mais, après un mois de vacances totales, famille, zénitude, soleil et sérénité, je me suis rechargé les batteries et ai aujourd’hui repris, avec le même enthousiasme qu’au départ.
Je suis donc bien d’accord avec vous Didier, il faut prendre le temps de s’occuper de soi, prendre le temps de prendre conscience de difficulté de notre travail.
« gouverner, éduquer et soigner sont les métiers les plus difficiles, » dixit xx?
Belle journée à tous!
Merci aussi à vous pour votre témoignage fort éclairant
bien cordialement
D.Dubasque