Didier Dubasque

Des préjugés sur la jeunesse au travail / Qui veut psychiatriser les enfants placés ? / la France, championne des grèves ?

La jeunesse au travail : en finir avec les préjugés

L’observatoire des inégalités publie un texte de la sociologue Julie Couronné déjà publié dans la revue de la Ligue des droits de l’Homme. Elle souligne que les médias utilisent de plus en plus les termes « génération Y » ou « génération Z » pour décrire les jeunes d’aujourd’hui. Cela suggèrent que leur relation au travail a été fortement influencée par la technologie. Il est également avancé que les jeunes seraient moins loyaux envers les entreprises et moins attachés à la valeur du travail. Cependant, cette idée est discutable et ne tient pas compte des inégalités sociales et des différences sociodémographiques qui influencent les parcours des jeunes. Les difficultés socioéconomiques, comme le chômage et la précarité, sont aussi des facteurs importants qui influencent les parcours de vie des jeunes.

Faire des généralisations sur les jeunes est réducteur et ne prend pas en compte les nuances de leurs expériences de vie. Les jeunes sont fortement touchés par le chômage, avec un taux de 16 % en 2020, qui peut atteindre 34 % pour les non-diplômés. Ils sont aussi plus souvent en contrat temporaire que les salariés de tout âge (27 % contre 12 %). Les jeunes ont par ailleurs du mal à accéder à la stabilité de l’emploi, avec seulement la moitié des diplômés de 2010 ayant un emploi stable sept ans après leur sortie du système scolaire, contre deux tiers de la génération de 1998.

Contrairement à ce que certains annoncent, le taux de démission en France n’est pas inédit. Il est plutôt normal compte tenu du contexte de reprise progressive de l’activité après la crise de la Covid-19, selon une publication récente du ministère du Travail. Alors, arrétons de nous raconter des histoires…. (lire l’article de l’Observatoire des Inégalités)

 


Le 65ème congrès de l’ADEPAPE s’est tenu samedi à Marseille. Cette association d’entraide est en quelque sorte porte-parole des enfants et aux adultes, bénéficiaires de l’Aide Sociale à l’Enfance. Le président de l’antenne des Bouches-du-Rhône témoigne sur France 3, au travers de son histoire, de ce qui doit changer dans la prise en charge des enfants placés. Il rappelle d’abord qu’il y a 340.000 enfants avec une mesure de protection en France ce qui correspond à la population de la Corse ou de la ville de Nice, c’est énorme, dit-il.

Hamza Bensatem a subi la stigmatisation en raison de ses troubles du comportement, mais il pense que cela est dû à un manque d’amour et de repères. Les autres disaient qu’il avait vécu trop de choses difficiles pour être normal et qu’il ne pourrait jamais s’insérer ou travailler. Il avait le sentiment que les gens ne savaient pas comment l’aider et qu’ils voulaient absolument le psychiatriser, alors qu’il avait simplement besoin d’affection et d’entourage. Il a été placé dans des classes spéciales telles que la Segpa, Ulis et Clis, où les élèves sont souvent considérés comme des cas sociaux. Il pense que l’échec n’est pas une fatalité. Il a finalement réussi grâce à l’enseignement particulier qu’il a reçu après avoir été entouré.

« L’aide à l’enfance n’est pas une entreprise, avec une exigence de rentabilité », dit-il à la journaliste de France 3 Laure Bolmont « Les enfants ont besoin d’être considérés autrement que comme un prix de journée, ils demandent à être entourés d’affection. Sinon, ils grandiront avec leurs carences ». « Il est important d’harmoniser la politique au niveau national  il existe 101 départements français et autant de politiques de l’enfance. Or il faut que les enfants aient les mêmes chances partout. Et surtout il faut individualiser les parcours. La France est bien dotée par rapport aux autres pays européens en matière de moyens, mais les résultats à la sortie ne sont pas au rendez-vous » conclut-il (lire l’article de France 3)

 


La France mérite-t-elle son titre de « championne » européenne de la grève ?

Dans un entretien publié par Ouest France, Philippe Pocher, directeur général de l’Institut syndical européen (ETUI) répond aux questions de Baptiste Legrand. Celui-ci explique que les mouvements sociaux en Europe sont principalement liés à deux questions non résolus : l’avenir des systèmes de santé après la pandémie de Covid et la question du pouvoir d’achat, en particulier dans les pays connaissant des niveaux d’inflation très élevés sans mécanisme de compensation. Il précise que la mobilisation sociale peut être liée à des questions sectorielles et qu’il n’y a pas de cause directe entre l’inflation et les conflits sociaux.

Il souligne également que la fréquence des grèves varie selon les traditions, les organisations sociales et les pouvoirs politiques de chaque pays. Il cite l’exemple des pays scandinaves où la grève est peu présente dans le répertoire syndical et celui de l’Allemagne où la couverture syndicale est de 16 %, mais où une partie des travailleurs sont précarisés et vivent légèrement au-dessus du seuil de pauvreté. La France, mais aussi la Belgique, ont connu ces dix dernières années un nombre de grèves plus élevé, du moins si l’on tient compte des différences de population. Toutefois l’écart n’est pas énorme. En Espagne, le taux de grève n’est pas très inférieur.

Enfin, il note que le discours sur les inégalités sociales a changé ces dernières années. Cela rend les syndicats plus positivement perçus et plus susceptibles d’obtenir des résultats en faveur des travailleurs. « Les syndicats, qui portent un discours de lutte contre les inégalités, sont perçus plus positivement et suscitent plus souvent la sympathie de l’opinion publique. Ils ont donc plus de chance d’obtenir des résultats » conclut-il (lire l’article de Ouest France)

 


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