J’ai eu l’occasion de travailler à de multiples reprise avec l’ANSA, l’agence nouvelle des solidarités active. En effet cette association loi 1901 est connue pour accompagner des travaux d’envergure nationale sur des sujets liés à l’action sociale. Loin d’être dans l’entre soi, ses promoteurs ont construit une méthodologie d’analyse et prône depuis plusieurs années maintenant la co-construction des politiques publiques avec les personnes concernées ainsi qu’avec les acteurs de terrain tels les travailleurs sociaux.
En 2018 l’agence avait engagé un travail auquel je m’étais associé dans le cadre d’un labo numérique et inclusion (je n’aime pas ce mot mais bon). L’ANSA avait réalisé à cette occasion une cartographie des situations à risque vis à vis du numérique qui est encore en ligne ici
La structure vient de tenir son son assemblée Générale, et c’est l’occasion de regarder de plus près ce sur quoi l’ANSA a travaillé en 2019.
6 axes d’intervention
« Ils sont définis en réponse à un large ensemble de situations individuelles et de problématiques recouvrant les différentes formes de la pauvreté et de l’exclusion » est-il précisé. En effet puisqu’il s’agit pour les 4 premiers axes des sujets qui concernent directement les acteurs de l’action sociale.
Il y a 1- la lutte contre les précarités, 2-l’accès aux droits et à l’autonomie, 3- l’insertion sociale et professionnelle ainsi que 4- l’égalité des chances et le pouvoir d’agir des personnes. Dans cet objectif l’association a accompagné l’élaboration des feuilles de route de la stratégie nationale pauvreté
Tout ne devant pas partir de Paris, il s’est agit d’accompagner les expérimentations en régions aux coté des préfets délégués à la mission pauvreté
Une action qui va dans l’idée que l’on ne peut rien construire de façon efficace sans « interactions » entre les acteurs territoriaux et les acteurs nationaux. Cela peut paraitre une évidence mais vu de Paris cette idée, si elle parait acquise, n’est pas systématiquement mise en place. L’association défend aussi le pouvoir d’agir aussi bien des personnes concernées qui vivent l’exclusion mais aussi les professionnels de terrain. Elle voit bien ce qui marche et là où sont les difficultés.
deux autres axes d’intervention concernent le travail engagé auprès des structures dans le secteur mutualiste. Cet façon d’accompagner des projets et d’aider à leurs évaluations concerne là aussi aussi bien les structures nationales que régionales ou locales à l’échelle des villes ou des départements. On ne le sait pas, mais l’ANSA peut ainsi proposer des audits « participatifs » et accompagner des évolutions comme le font certains cabinets privés qui ont investi le secteur associatif.
Alors me direz-vous où est le lézard ? Comme certains à une époque, je pensais que l’ANSA était une technostructure un peu impersonnelle tournée vers le business et le management. Et surprise, au fil des ans, j’ai découvert des professionnels engagés, passionnés même par leurs missions, connaissant bien la question sociale et les enjeux liés au pratiques de travail social.
Dis moi comment tu vis et je te dirais qui tu es
Il y a de choses qui ne trompent pas. Le financement d’une structure est souvent révélateur de ses dépendances voire de son « idéologie ». Quand on gère une association, on sait qu’il ne faut pas dépendre d’un seul financeur au risque de perdre son autonomie. L’ANSA l’a bien compris et ses sources de revenus sont particulièrement diversifiés comme le montre ce tableau
L’indépendance est à ce prix et cela vaut aussi en période difficile. Comme toutes les associations, la structure se démène pour équilibrer son budget afin que son expertise soit reconnue et sa façon de travailler soit.. financée.
« Coopérer sera notre maître mot »
Dans son rapport d’introduction, l’ANSA ne pouvait que faire référence à la crise actuelle qui touche la population mais aussi les institutions « Cette crise est révélatrice de ces fragilités multiples qui, cumulées, entraînent presque inexorablement vers des situations de pauvreté dont il est si difficile de sortir » expliquent François Énaud, Michèle Pasteur, respectivement président et directrice de l’association. Mais ajoutent-ils aussitôt cette crise « … est aussi et heureusement le révélateur de la formidable capacité de tant de personnes et d’acteurs, publics et privés, associatifs et entrepreneuriaux, à se mobiliser pour déployer toutes les solidarités possibles ». et de conclure « Coopérer sera notre maître mot pour ces prochains mois, tant nous partageons la conviction que l’ampleur des défis sociaux, leur complexité, et leur urgence requièrent de mobiliser toutes les énergies d’engagement et de
solidarité. »
Puissent ces propos être entendus…
Note : je n’ai aucun intérêt particulier ni financier avec l’ANSA seulement la connaissance de certains de ses acteurs avec qui j’ai des échanges intéressants et instructifs
Photo : l’équipe des salariés et de la Direction de l’association telle qu’elle est présentée dans son rapport d’activité. (photo ANSA)