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Défendons la prévention spécialisée / Jeunes : pourquoi des sports à risques / Grands précaires à prendre en compte

Le Collectif National de défense de la Prévention Spécialisé fait appel à votre soutien.

« La Prévention Spécialisée ne doit pas disparaitre ! ». Ce n’est pas une évidence pour tout le monde, nous explique le collectif de la Prev’ qui diffuse actuellement un appel pour rappeler que « La mission de Prévention Spécialisée est un vrai baromètre de l’état du travail social en France que nous savons en crise ». « Partout où elle est attaquée, c’est le lien social qui est attaqué. Les éducateurs de rue contribuent dans le champ de la protection de l’enfance à une politique de prévention essentielle qui est désormais menacée par des politiques publiques centrées sur des aspects sécuritaires ou curatifs ».

Le collectif national prend exemple sur ce qui se passe dans le Département de l’Ardèche. La « prev » est littéralement menacée de disparition au mois de juin 2022. « Dans certains territoires, l’État et les collectivités ont développé des services de prévention vidés de leur sens jusque dans leur appellation en considérant qu’il s’agit de « bataillons de prévention » dont la seule finalité est la lutte contre la délinquance juvénile.

Il s’agit d’un glissement de la protection de l’enfance vers la prévention de la délinquance. Nous le réaffirmons ici, les jeunes accompagnés par la prévention spécialisée, dont ceux issus des quartiers populaires ou des zones rurales, sont avant tout des ressources pour notre société et non un problème! Encore faut-il leur laisser cette chance-là. » précise l’appel.

Un « éduc de prev » qui disparaît, c’est au bas mot 50 jeunes laissés pour compte. La disparition des éducs de rue dans un département tel celui de l’Ardèche amène le collectif à penser que c’est l’ensemble des éducateurs de rue qui pourraient à terme disparaître. Est-il raisonnable de penser que la société puisse se passer des missions de prévention spécialisée dans un contexte de crise sans précédent ? Elle a  pourtant frappé la jeunesse de plein fouet et fragilisé l’ensemble des liens sociaux. Vous êtes invité(e) à prendre connaissance de cet appel et à le signer en signe de soutien en cliquant sur ce lien.

 


Pourquoi les sports à risque attirent-ils autant les jeunes ?

C’est la question à laquelle David Le Breton professeur de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Strasbourg tente de répondre sur le site The Conversation. L’engagement passionné dans ces activités sportives à risques est une manière de se sentir vivant à travers un rapport physique et intense au monde, explique-t-il. « En ce sens, elles ont une parenté avec les conduites à risque. Certes, ces dernières sont la réponse à une souffrance, là où les premières sont plutôt une recherche d’intensité d’être, mais les unes et les autres sont sur le fil du rasoir, et, à travers une mise à l’épreuve par des voies différentes, elles demandent parfois à la mort, une réponse sur le sens et la légitimité de l’existence ».

« Le jeune éprouve dans ses réalisations physiques ou sportives un sentiment d’évidence, de création et de détermination personnelle. La peur ainsi surmontée induit la jubilation d’avoir réussi, et de posséder une étoffe qui n’est pas commune, » écrit-il. Ces activités sont fortement investies par les garçons dans une quête de limites, une recherche éperdue de sensations et de reconnaissance.

« Dans leur discipline, les jeunes sont souverains et s’épanouissent dans le fait de plier la résistance des éléments, de dompter la pesanteur. Ce sont des pratiques de vertige, ou plutôt de jeu avec le vertige, qu’il s’agisse de l’air, de la terre, de la neige ou de la mer, la recherche est celle de la maîtrise du déséquilibre. Manière tâtonnante et intense de chercher sa place dans le monde conclut-il. Tout cela est fort bien décrit mais cette description ne vaut-elle pas aussi pour les jeunes adultes qui continuent à s’investir dans des sports de l’extrème ? En tout cas vous pouvez écouter David Le Breton ici :

 


« La prise en compte des grands précaires : quelles problématiques et quels enjeux pour les grandes villes ? »

Cette tribune de l’Association des cadres territoriaux de l’action sociale publiée par la Gazette Santé Social mérite votre attention. Comme l’indique l’ACTAS, Le développement démographique et économique des grandes villes, y compris pendant la crise sanitaire, attire des populations nouvelles, cadres comme plus précaires.

« Du Moyen âge à la période contemporaine, en passant par la Révolution française, les problèmes de grande pauvreté et d’errance se sont posés. Tout un arsenal de mesures a été éprouvé pour venir à bout de ces phénomènes, sans jamais y parvenir vraiment », écrit Julien Damon dans son article « Les SDF en France : difficultés de définition et de prise en charge.

La connaissance des publics dits précaires reste balbutiante. L’ACTAS considère qu’il y a cinq principaux enjeux qui ressortent de leurs constats : ainsi, il est nécessaire de…

  1. Mieux connaître les publics concernés
  2. Valoriser les efforts faits pour mieux assurer la domiciliation
  3. Mieux communiquer auprès des habitants, dans une complémentarité citoyens professionnels, en valorisant notamment les actions mises en œuvre tout en donnant les outils de compréhension de la grande précarité et d’intervention individuelle
  4. Mieux intégrer la question de la grande précarité dans les politiques globales de droit commun pour simplifier les dispositifs
  5. Légitimer les villes comme acteur de coordination des actions lorsqu’elle le souhaite, dans le cadre de moyens nouveaux

 

(Lire la Tribune publiée par la Gazette des Communes)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

 

Photo par Blake Cheek sur Unsplash

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