10.000 dossiers d’allocataires de la CAF en accès libre
La Caf a récemment été pointée du doigt suite à son utilisation d’un algorithme de notation des allocataires à des fins de contrôle social (voir ici et ici.) Cette fois-ci c’est plus grave. La cellule investigation de Radio France a découvert que les données personnelles de 10.204 allocataires de la Caisse ont été mises en ligne sur internet. Elles étaient accessibles à n’importe qui. Comment cela est-il possible ?
C’est un des prestataires de la CAF, chargé de former ses agents qui a mis en ligne ces données, croyant qu’elles étaient « fictives ». Dans un article, la Quadrature du Net explique qu’il s’agit d’une fuite majeure (Plus de 180 données par allocataires dévoilées) : état civil, situation familiale, données médicales et multiples informations sur les enfants ont été dévoilées. Or rien ne justifie l’utilisation de données personnelles des allocataires. Les exercices auraient pu être réalisés avec des jeux de données complètement anodins et anonymisés. Or ce n’était pas le cas.
C’est à se demander comment des cadres de la CAF ont pu agir de façon si peu professionnelle, ceci en totale contradiction avec le règlement général de protection des données (RGPD) auquel nous sommes tous soumis. Contacté par Radio France, le prestataire a lui-même dit qu’il pensait que les données envoyées étaient « fictives ». Or ce n’était pas le cas. Certes, la CAF avait pris la « précaution » d’enlever du jeu de données les noms et prénoms des allocataires ainsi que le code postal. Mais une simple recherche à partir du reste de l’adresse (numéro et nom de rue), sur un site comme les Pages jaunes, a permis d’identifier de nombreuses personnes.
Bref, nous sommes là face à un travail d’amateurs méconnaissant les règles minimales de sécurité sur l’accès aux données. On aurait pu imaginer, a minima, que le prestataire les chiffrerait avant de les mettre en ligne pour les élèves de la formation à qui il aurait communiqué le mot de passe protégeant le fichier. Mais même cette mesure de précaution élémentaire a été écartée, expliquait hier la Quadrature du Net. C’est affligeant. (lire l’article de la Quadrature du Net)
Un autre article cette fois-ci de Libération nous apprend que la Caisse nationale des allocations familiales a attribué d’énormes marchés en novembre à des consultants extérieurs. Elle justifie cela pour sa maintenance informatique, un secteur qui échappe aux restrictions imposées par le gouvernement suite à l’affaire McKinsey. Le journaliste Laurent Léger précise qu’il existe désormais un accord-cadre qui prévoit notamment la limitation à 2 millions d’euros lorsqu’une société privée intervient auprès de l’État ou une instance publique. Mais la CNAF n’est pas concernée. L’institution a « discrètement » attribué 477 millions d’euros de contrats pour maintenir à flots son infrastructure informatique. Cinq entreprises de conseil se sont partagé le pactole dont Capgemini (158 millions d’euros). (lire l’article de Libération – abonnés)
lire aussi :
- Les données personnelles de 10 000 allocataires de la CAF mises en ligne sur internet | France Info
- CAF : les données personnelles de plus de 10000 allocataires de Gironde dévoilées en ligne | Le Parisien
- Négligences à la CAF : 10 000 dossiers d’allocataires en accès libre | La Quadrature du Net
- La branche famille de la Sécu attribue 477 millions d’euros de nouveaux contrats à des cabinets de conseil | Libération
Le coliving : des habitats partagés pour les parents solos
Après le covoiturage, le coworking et j’en passe, voici venu le temps du « coliving » s’adressant en priorité aux familles monoparentales. Le « coliving » est une forme d’habitat partagé dans une maison ou un immeuble entre différents membres d’une communauté. Les habitants disposent d’espaces privés à usage personnel et des espaces collectifs dédiés à une utilisation commune des lieux. Il offre aussi des services mutualisés en fonction du profil des habitants de la communauté. Cette mutualisation a pour principal intérêt de réduire les coûts.
Le site e-writers publie des articles rédigés par des étudiants. Il s’agit ici d’un écrit de Marion Hamel qui explique que cette manière de vivre s’adresse principalement à la jeunesse issue des années 2000. Elle est habituée au partage de services comme l’utilisation des tiers-lieux, ou le covoiturage. Elle peut être destinée aux séniors, mais également aux familles monoparentales qui représentaient, selon l’Insee, près de 25 % en 2020 de la totalité des familles avec enfants âgés de moins de 18 ans.
Cet article tente de définir les avantages du co-living monoparental. Il y a des espaces délimités : chaque famille bénéficie personnellement de chambres adaptées à la situation du parent célibataire, d’une salle de bain et d’une cuisine. C’est un peu différent pour les enfants : ils disposent de salles de jeux et de mobiliers adaptés. Ils jouent ensemble, ce qui permet d’éviter l’utilisation excessive des écrans. Certains services de garde ou d’ateliers encadrés par des professionnels peuvent occuper ces lieux. Les parents ont aussi la possibilité de proposer des activités. De plus, les bambins de tous âges sont conviés à participer aux tâches quotidiennes de leur habitat, ce qui favorise leur autonomie. Les avantages de cette pratique sont multiples. Je vous invite à les découvrir en lisant l’article qui en parle plutôt bien (lire l’article de e-writers)
Des services en ligne se développent pour favoriser ces colocations particulières. Il ya par exemple Colocation Famille Monoparentale
Logement Pour Parents Solos. Pour ma part, je préfère de loin le projet Chorus porté par l’association Habitat et Humanisme. C’est de la colocation intergénérationnelle loin du business et des colocs privées façon start-up qui vous en mettent plein la vue.
Lire aussi sur ce sujet
- Commune, le premier coliving pour familles monoparentales verra le jour à Paris en 2023 | Les Échos
- Qu’est-ce que le coliving ? | Le Figaro Immobilier
Subventions aux associations : lignes directrices 2023
Le ministère des Solidarités ainsi que celui de la Santé viennent de publier ses priorités pour subventionner les associations . Cela concerne celles qui agissent dans les champs du travail social, de l’égalité entre les femmes et les hommes, du soutien aux personnes âgées et handicapées ainsi que de l’enfance. Elles ont été synthétisées dans des documents portant sur quatre domaines distincts :
- La petite enfance, la protection de l’enfance et le soutien à la parentalité ;
- La promotion du travail social ;
- Le soutien aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap ;
- L’égalité entre les femmes et les hommes.
Les organisations qui souhaitent solliciter une subvention en 2023 dans ces domaines devront déposer une pré-demande avant le 15 février 2023. Mais attention il faut en respecter des modalités précises. Elles sont indiquées dans les documents mis en ligne (lire le communiqué du Ministère)
N’hésitez pas à lire aussi :
- Protection de l’enfance : de nouveaux outils pour harmoniser les pratiques | Banque des Territoires
- Droit à l’image de l’enfant : que dit la loi ? | Le journaldesfemmes.fr
- « Les métiers du lien sont incompatibles avec la pression à l’immédiateté » | LVSL
- Les éducateurs PJJ doivent justifier de leur santé mentale | Le média Social
- Retraites. Une initiative pour accompagner les travailleurs handicapés primée par la Sécurité Sociale | France 3 Bretagne
- Seine-Saint-Denis : La mère d’un enfant handicapé attaque l’État en justice | 20 Minutes
- Le Breton Yann Jondot, ambassadeur des personnes handicapées, roule partout | Unidivers.fr
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Photo : Pexels Andrea Piacquadio