Le saviez-vous ? 22% des jeunes majeurs disent avoir été la cible de harcèlement en ligne. Chez les 18-24 ans, la part des personnes cibles d’insultes ou de propos grossiers s’élève à 27%. – soit plus d’un quart des jeunes. Et, plus d’un jeune majeur sur cinq (22%) déclare avoir déjà été victime de cyberharcèlement (1). Cette tendance se développe via les réseaux sociaux et certains préfèrent se déconnecter plutôt que de subir des messages agressifs ou insultants.
La violence à travers Internet et les réseaux sociaux est une réalité qui est encore trop peu abordée alors que le phénomène se développe et se déploie dans le monde entier. La récente affaire de « la ligue du lol » a mis en lumière cette réalité favorisée par l’utilisation des réseaux sociaux. L’usage de la netiquette semble être tombée dans les oubliettes. Le terme cyberviolence désigne désormais une violence spécifique exprimée via internet, sur les téléphones portables. Elle peut prendre la forme de menaces, d’insultes ou d’intimidation mais aussi de harcèlement.
L’envoi de textos à caractère sexuel, quand ils ne sont pas consentis, est aussi une forme de cyberviolence, de même que le fait de publier ou partager des photos ou vidéos à caractère sexuel dans le but de se venger de quelqu’un et sans son accord. D’après un rapport de l’ONU, les violences en ligne touchent une très grande majorité de femmes dans le monde.
Mais beaucoup de victimes, confrontées à ce problème, ne savent pas comment réagir. Cette étude un peu ancienne déjà montre également qu’en Europe, 1 femme sur 5 a subi une forme de violence grave sur internet en raison de son genre depuis l’âge de 15 ans. D’autres chiffres mis en avant par le rapport montrent que les femmes ont 27 fois plus de chances d’être abusées en ligne que les hommes, qui constituent 61% des agresseurs. (Ce qui veut dire aussi que 39% sont des femmes)
Les conséquences des violences en ligne ne sont pas virtuelles, elles sont bien réelles
Un groupe de féministes contre le cyberharcèlement propose une série de recommandations pour mieux lutter contre ce phénomène. Vous pouvez les trouver ici : il s’agit d’informer, de responsabiliser, de former les professionnels, de soigner et enfin de comprendre et quantifier. Parmi ces recommandations le groupe suggère de « mettre en œuvre un grand plan d’information et de formation national à destination : du personnel éducatif et des travailleurs sociaux afin d’ouvrir et d’animer le dialogue sur ces sujets ; des gendarmes et des officiers de police pour améliorer l’accueil des victimes lors du dépôt de plainte ; des magistrats et du corps juridique en général afin que les maisons de justice soient préparées à recevoir des victimes et du personnel médical et hospitalier pour que les traumatismes dus aux violences subies en ligne soient pris en charge
« Les conséquences des violences en ligne ne sont pas virtuelles, elles sont bien réelles, et, afin de faire d’Internet un espace sécurisé pour les femmes et les filles, il est plus que temps de se mobiliser afin que les mentalités évoluent, que les cyberviolences soient prises au sérieux, que l’on cesse de blâmer les victimes et que l’on mette fin à l’impunité des responsables de ces violences ».
Il reste donc beaucoup à écrire et à comprendre sur ce sujet.
Vous pouvez à ce sujet consulter une étude intitulée « La violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’Union européenne«
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(1) Etude Ifop réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 13 au 14 février 2019 auprès d‘un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.