Adrien Taquet a fait un point hier sur la situation du secteur de la protection de l’enfance et les dispositifs mis en place pour répondre à la crise actuelle. Il surtout recensé les actions qu’il a engagé pour tenter de résoudre les difficultés rencontrées sur le terrain. 6 points sont particulièrement développés. Les voici en résumé.
1. Des consignes transmises à l’ensemble des professionnels de protection de l’enfance
Le Secrétaire d’État a publié une fiche de consignes vendredi dernier. Elle s’adresse aux établissements, services et lieux de vie mettant en œuvre des mesures de protection de l’enfance. Ce document précise que la continuité de l’accueil des enfants, les droits fondamentaux des enfants et des parents doivent être intégrés, dans le cadre d’un plan de continuité d’activité, que l’enfant ou le jeune soit pris en charge dans un établissement ou bénéficie d’une mesure d’assistance éducative à domicile. S’ensuit une série de recommandations : (télécharger la fiche de consignes)
Une fiche de consignes spécifiques à l’attention des assistants familiaux a aussi été diffusée. Elle s’adresse aux familles accueillant des enfants et des jeunes au titre de la protection de l’enfance : (télécharger la fiche ici) .
2. Un courrier aux présidents de conseils départementaux
Adrien Taquet a multiplié des contacts directs avec l’Association des Départements de France. Il a toutefois préféré s’adresser à chacun des présidents des exécutifs départementaux via un courrier que vous pouvez télécharger ici
3. L’accueil et la scolarisation des enfants des professionnels de la protection de l’enfance
Depuis lundi, les professionnels exerçant dans les établissements et services départementaux, publics et associatifs de protection de l’enfance et de protection maternelle et infantile (PMI) font partie des professionnels désignés prioritaires pour bénéficier de la garde d’enfants, de l’accès aux écoles et collèges, de l’accueil en crèche et de la scolarisation de leurs enfants. La consigne a été reçue via courrier électronique dimanche par l’ensemble des recteurs et rectrices d’académie pour prise d’effet dès hier lundi.
4. La mise à l’abri et prise en charge des mineurs et jeunes majeurs non accompagnés
Les députés ont voté l’interdiction de sortie des dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance de chaque enfant atteignant sa majorité durant la période de crise du Covid-19.
Les débats ont également permis de réaffirmer que tout jeune évalué mineur ou majeur sera mis à l’abri, soit par une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance, soit via un hébergement d’urgence, durant cette même période de crise exceptionnelle.
5. La continuité du service 119 signalement enfance en danger
Il est rappelé que les mesures de confinement, indispensables à l’endiguement de l’épidémie de COVID 19, exposent les mineurs aux violences intrafamiliales et conjugales de façon plus importante. Or « les possibilités de s’extraire de ces situations par le biais de l’école et des activités extrascolaires ou de se confier à un tiers sont limitées. »
Le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, continue à être joignable 24/24 et 7jr/7 ; les appels d’enfants restent prioritaires. L’ensemble des écoutants du 119 restent mobilisés pendant la crise. Il n’y aura pas d’interruption du service. (il y en a eu une la semaine dernière). Une campagne de sensibilisation à la question des violences faites aux enfants du ministère des Solidarités et de la Santé sera réactivée cette semaine, visant notamment à mieux faire connaitre le 119.
Les associations qui sont parfois virulentes à l’encontre des travailleurs sociaux quand un drame survient sont mises à contribution.( La Voix De l’Enfant, l’enfant Bleu – Enfants maltraités, Colosse aux pieds d’argile et Stop maltraitance / Enfance et Partage ) Les contacts pour les joindre sont donnés dans le communiqué
6. Les étudiants travailleurs sociaux sont mobilisé avec la mise en place d’une plateforme citoyenne, et la réserve civique.
Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé la constitution d’une réserve sociale, avec la mobilisation des étudiants en travail social volontaires, pour prêter main forte aux établissements sociaux et médico-sociaux dont les établissements de protection de l’enfance (MECS) feront partie. Il pourront être en stage ou en CDD, et continuer à assurer la continuité de la prise en charge de leurs publics.
« Cette mobilisation peut concerner 40 000 étudiants en travail social qui ne sont pas actuellement en stage et qui pourront s’engager pour soutenir l’activité des établissements sociaux et médico-sociaux.
les établissements concernés sont
Les EHPAD et établissements d’accueil de personnes en situation de handicap.
Les établissements d’hébergement : Centre d’hébergement d’urgence (CHU), les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et les accueils de jour.
Les établissements de protection de l’enfance et d’accueil d’enfants en situation de handicap : Maisons d’enfants à caractère social (MECS) et Instituts médico-éducatifs (IME)
Les établissements d’accueil du jeune enfant : crèches réquisitionnées, micro-crèches.
Cette réserve sociale est d’ores et déjà en cours de constitution et a vocation à contribuer activement au maintien de l’action sociale et médico-sociale. (lire ici le communiqué de Christelle Dubos « mobilisation des étudiants des centres de formation en travail social« )
(lire le communiqué du 24 mars du secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance)
Photo (compte twitter Adrien Taquet). Le secrétaire d’Etat en charge de la protection de L’enfance lors de sa visite au service d’accueil d’urgence d’Arnouville géré par le groupe SOS, en février 2019
2 Responses
Les familles d’accueil sont encore les invisibles, nous sommes comme le disait si bien monsieur Taquet dans l’angle mort de la république…
Avec souvent des injonctions contradictoires et aucun moyen de protection mis à disposition… invisibles et muets… rien à envier aux professionnels des epadh…
Bonjour
Merci pour ces mesures que l’État prend pour assurer la prise en charge de nos mineurs confiés.
Toutefois il me paraît important de rappeler que si ces enfants sont protégés c’est le plus souvent grâce au travail des assistants sociaux départementaux.
Je suis cadre dans un service departemental d’action sociale de proximité. Tout les jours nous sommes mobilisés pour venir en aide aux plus fragiles mais surtout en première ligne dans l’évaluation des situations d’enfants en danger ou en risque de l’être.
Aujourd’hui sur une équipe de 10 assistants de service social je n’ai qu’une professionnelle sur le terrain.
Il aurait été bien vu que nos assistants sociaux soient intégrés dans les professionnels prioritaires.
Le 119 maintien son activité. Je rappelle que la majorité de ses appels sont transmis aux services.sociaux de proximité des départements pour évaluation. Mais il y a aussi tous les autres (gendarmerie, école, institutions medicosociales etc)
Nous continurons de faire au mieux avec des acteurs de.la prevention et protection de l’enfance engagés .
Merci une nouvelle fois de na pas nous oublier.
Bon courage à toutes et à tous