TSA-quotidien est allé rencontré Christelle Dubos, ancienne Conseillère en Economie Sociale et Familiale nommée récemment secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la santé et des solidarités. Ses réponses aux questions sont fort intéressantes. Ainsi par exemple elle explique pourquoi elle a fait référence au terme générique de travailleur social pour parler de sa profession. C’est parce que dit-elle « Assistante sociale ou éducateur, les gens savent ce que c’est. Conseillère ESF cela reste un peu particulier, et j’utilise donc ce terme générique de « travailleur social»… Elle ajoute que « Pour un CESF, travailler le collectif est important. Et tout au long de mon parcours, quand je suis rentrée dans des accompagnements individuels, j’y ai tout de suite apporté du collectif, non seulement par le travail en équipe, mais aussi pour sortir le bénéficiaire de son quotidien. Mais évidemment, tout accompagnement relève du travail social, dans sa globalité. Et pour moi travailler avec des éducateurs ou des assistants sociaux a toujours été un enrichissement. Chacun a sa spécificité, et il est important d’avoir ces regards croisés ». On ne peut que se réjouir de ce type de propos et l’on perçoit bien sa connaissance du secteur.
Olivier Bonnin nous apprend aussi que Christelle Dubos va rencontrer très prochainement l’ensemble des représentants des travailleurs sociaux. « Le travail sera fait en concertation » conclut-elle. Faut-il préciser que nous n’avions pas connu cette forme de reconnaissance depuis de nombreuses années ?
Cet entretien me conduit à présenter la profession de conseillère en économie sociale et familiale car finalement comme le dit en substance Christelle Dubos, la CESF reste peu connue du grand public.
Les textes officiels indiquent que « le conseiller en économie sociale familiale (CESF) est un travailleur social qualifié dont le cœur de métier est fondé sur une expertise dans les domaines de la vie quotidienne : consommation, habitat, insertion sociale et professionnelle, alimentation- santé. » Il n’intervient pas dans le domaine de la protection de l’enfance même si elle est par la suite, il peut être confronté à ces situations. Il lui faut alors acquérir une formation complémentaire et faire appel aux dispositifs déjà existants. Il n’existe toutefois pas de dispositif spécifique national en matière de protection des personnes âgées même si certains Départements ont intégré cette dimension en créant des instances de coordination et d’évaluation.
La Conseillère comme les autres travailleurs sociaux est conduite à se former tout au long de sa vie professionnelle. Elle développe un savoir d’expérience qui s’appuie sur ses observations dans le quotidien de son travail. Elle travaille en réseau et fait appel au partenariat. Elle anime des ateliers et travaille en collectif. Mais ce mode d’intervention semble parfois plus proche de l’animation que de l’intervention sociale d’intérêt collectif et du développement local même si certaines d’entre elles développent des compétences dans ces domaines. Comme les autres professionnels du travail social, la conseillère est confrontée à des questions nouvelles telles les pratiques liées aux usages des outils numériques par les personnes qu’elles accompagnent.
La profession est représentée par une Fédération qui regroupe un réseau d’associations régionales : France ESF. En 2017 la fédération a fêté ses 20 années d’existence. aujourd’hui elle reste dynamique et organise des journées d’études, elle participe aux instances nationales du Travail Social tel le HCTS, mais aussi aux groupes de travail nationaux qui traitent de l’évolution de la profession
Certains élus apprécient beaucoup les interventions des conseillères en économie sociale et familiales et disent que c’est une profession centrée sur les aspects pratiques de la vie quotidienne qui leur parait moins marquée par les engagements sociaux et les tensions portées par les éducateurs et des assistants de service social. Pour faire court certains élus considèrent avoir à faire là à des professionnelles centrées sur leurs tâches en étant peu revendicatives. Certains les cantonnent à des fonctions d’exécutantes bien que cela commence à changer. En effet comme pour les autre professions du travail social, les conseillères sont confrontées à la pauvreté, aux moyens qui se raréfient et aux faibles perspectives d’évolution de parcours au sein de leur métier. Dans les journées d’études France ESF, elles posent la question du sens de leurs interventions et s’interrogent sur les évolutions de la société et de la politique d’action sociale.
C’est une profession qui a su évoluer et s’adapter au fil des années mais qui reste victime de certains clichés : elle est perçue comme cantonnée à l’enseignement ménager alors que cela fait longtemps qu’elle a dépassé cette dimension pour se centrer sur les besoins des personnes rencontrées sans imposer des méthodes anciennes. Elles disposent pour cela d’une méthodologie d’intervention. Elles maitrisent notamment la méthodologie de projet, l’approche partenariale, l’accès aux droits. Comme le précise l’ouvrage Méthodologie en économie sociale et familiale « l’économie sociale familiale repose sur une conjugaison de relations entre le public, les organismes de tutelles, les partenaires, les financeurs et les professionnels. A cette multiplicité d’intervenants s’ajoute une multiplicité de disciplines (éducation sanitaire, vie familiale et sociale…) dans des domaines très variés : surendettement, logement, organismes de consommation…
Enfin terminons cette rapide présentation avec ce rappel des actions de France ESF en cours :
• la réingénierie du diplôme C.ESF,
• Educfi, des outils à disposition des intervenants sociaux
• le travail social à l’ère du numérique
• le développement social
• les PCB (Points Conseil Budget)
Si vous souhaitez en savoir plus, sur le travail de la Conseillère ESF en il vous faut lire le livre de François ABALLEA, Isabelle BENJAMIN et François MENARD » Le métier de conseiller(ère) en économie sociale familiale. Professionnalité et enjeux paru aux éditions La Découverte, 2e édition, 2003
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Une réponse
quel dommage :
– de laisser autant fautes d’orthographe sur ce document !!!
– d’écrire la fonction : « conseiller en économie sociale et familiale » alors que l’appellation exacte est « conseiller en économie sociale familiale » ; l’ajout du ET change tout à fait le sens de cet intitulé et ne correspond donc pas à cette profession …je suis étonnée que Mme Dubos ne vous en ait pas fait la remarque avant de publier votre article