C’est un sujet sur lequel il vaut mieux éviter de plaisanter ou ou encore lancer des idées reçues. Le très sérieux Centre d’Observation de la Société nous informe qu’une personne sur dix a vécu lors de l’année 2017 au moins une période de dépression, selon une étude de Santé publique France menée auprès des 18-75 ans. C’est un chiffre conséquent. Selon l’organisme, les troubles dépressifs seraient responsables de 35 à 45 % des arrêts de travail et de la moitié des suicides. Les femmes sont plus touchées que les hommes (13 % contre 6,4 %).
Les travailleurs sociaux rencontrent souvent des personnes déprimées et dont l’état peut être identifié comme dépressif. Pour autant ils ne sont pas médecins et ne peuvrent véritablement diagnostiquer ce qui est une maladie. Ils doivent être alertés sur certains signes. Cela peut leur permettre d’inviter ou d’inciter la personne à consulter rapidement afin qu’elle puisse mieux prendre soin d’elle. Cela concerne aussi les proches de personnes dépressives. Rappelons à ce sujet qu’il reste très difficile de vivre dans la durée auprès d’une personne qui est touchée par la dépression.
Comment définir la dépression ou du moins un état dépressif ?
Selon Santé publique France, la dépression est définie par le fait d’avoir vécu une période d’au moins deux semaines consécutives en se « sentant triste » ou en « ayant perdu intérêt pour la plupart des choses ». Elle se caractérise donc par une forme de tristesse ou une perte d’intérêt et de plaisir, associées à des sentiments de culpabilité et de dévalorisation de soi. Le sommeil ou l’appétit sont perturbés, et la personne fait état de problèmes de concentration ou encore d’idées suicidaires. Ces symptômes sont intenses, durables et entraînent un retentissement important sur les activités et le fonctionnement des individus.
Pourquoi est-on dépressif ?
Il ne s’agit pas de renvoyer chaque personne à sa propre responsabilité ni à son histoire. Mais les chercheurs estiment que même si nous sommes dans des formes de subjectivités, la dépression arrive lorsque l’on a des « horizons de vie qui se bouchent, ruinant des espoirs personnels. Qu’il s’agisse d’emploi, de famille, de relations amicales, c’est moins la place que l’on occupe elle-même que le sentiment de ne pas être à la place où l’on est ».
Les limites de l’étude.
Elle s’appuie sur les déclarations des personnes elles-mêmes. Or il est possible de vivre un état dépressif sans du tout en avoir conscience. C’est alors l’environnement, les proches qui constatent cet état, mais souvent, il faut du temps pour comprendre de quoi il s’agit. Il me semble que l’étude associe la déprime à la dépression mais cette dernière est un état bien plus grave. Or souvent quand c’est grave, on ne peut plus vraiment agir soi-même. Ce sont les autres qui s’inquiètent pour vous.
Pour pouvoir parler de dépression, et donc de maladie, il faut que les perturbations de l’humeur soient multiples et caractérisées. La dépression provoque des symptômes qui se manifestent avec plusieurs aspects concomitants
- la durée : (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines.
- la gène occasionnée est importante dans un ou plusieurs domaines de la vie quotidienne (difficulté ou incapacité de se lever, d’aller à son travail, de sortir faire ses courses…).
La dépression est en quelque sorte une « souffrance morale permanente, plus insupportable que toute autre souffrance déjà endurée. Autre différence avec les émotions habituelles de la vie, les personnes
ont l’impression d’être coupées de leur entourage ».
Cetains chercheurs nous parlent par exemple de la dépression souriante. C’est quand la joie est forcée et que le sourire ou le rire sont là pour masquer ce qui ne va pas. On peut avoir l’air heureux tout en souffrant intérieurement de symptômes dépressifs. Ce phénomène est de plus en plus répandu nous explique Olivia Remes de l’University de Cambridge. Ses travaux ont été repris par le site d’expertise universitaire The Conversation.
Prendre en compte ce phénomène dans le cadre de son travail
Au delà cette étude qui n’est pas des plus rassurantes, il nous faut savoir déceler et pouvoir prendre en compte un état dépressif d’une personne accompagnée mais aussi parfois d’un(e) collègue. C’est nécessaire quand on est travailleur social. Or parfois nous oublions que certains comportement illogiques que l’on a du mal à expliquer ne viennent pas d’une incapacité ou d’une forme de paresse. Non, il faut penser aussi au risque de dépression et pouvoir le prendre en considération.
Pour mieux prendre en compte cette réalité et les risques qui s’y rapportent, je vous invite à prendre connaissance de ce guide publié par l’INPES, L’institut national pour la prévention et l’éducation pour la santé. Son titre est clair : » la Dépression, en savoir plus pour en sortir »
sources :
« La dépression frappe un Français sur dix »
Dépression nerveuse : 10 symptômes qui ne trompent pas
Note : cet article a été programmé à l’avance car je suis absent, sans connexion internet jusqu’au 10 mai. Je ne pourrai mettre en ligne vos éventuels commentaires qu’à mon retour. Merci de votre compréhension
Photo : Pixabay
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