Comment votre smartphone peut devenir votre pire ennemi

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Selon un sondage Ifop réalisé en avril 2023 pour le Journal du Geek, 4 Français sur 10 ont déjà fouillé le smartphone de leur partenaire. Plus précisément, 67 % des femmes de moins de 35 ans avouent l’avoir déjà fait. Et parmi ces « espions », 50 % ont découvert des secrets.

Au-delà de la simple curiosité, cette pratique peut avoir des conséquences juridiques graves. Imaginons, par exemple, une jeune femme nommée Clara qui, par simple curiosité, décide de fouiller le téléphone de son compagnon pendant qu’il est sous la douche. Elle découvre des messages qu’elle n’aurait jamais dû voir, des conversations avec d’autres femmes qui sont ses collègues de travail qui utilisent un langage familier. La confiance est brisée, et les conséquences peuvent être désastreuses pour leur relation.

Protection de la vie privée : un droit fondamental

Il est nécessaire de rappeler que la Convention européenne des droits de l’homme, dans son article 8, stipule que chaque individu a droit au respect de sa vie privée, de son domicile et de sa correspondance. Cela vaut pour chaque membre d’une famille. Ainsi, fouiller le téléphone de son conjoint peut être considéré comme une violation de ce droit. Prenons l’exemple d’un homme marié depuis 10 ans. Il a toujours respecté la vie privée de sa femme, mais un jour, il ressent le besoin de vérifier son téléphone. En le faisant, il viole non seulement la confiance de sa femme, mais aussi ses droits fondamentaux.

La curiosité mal placée peut avoir des conséquences juridiques

Quand tout va bien dans le couple tout cela ne parait pas si grave bien que celà soit un sérieux accroc au contrat de confiance entre deux personnes qui s’aiment. Mais imaginez ce même couple en cours de rupture et les écarts peuvent vite déraper. Aussi est-il nécessaire de savoir à quoi chacun s’expose.

Devant une juridiction civile, fouiller le téléphone de son conjoint peut être considéré comme une faute conjugale grave. Si cette pratique est répétée, elle peut être qualifiée d’ « espionnage conjugal », pouvant entraîner des faits de harcèlement. La personne espionnée peut alors poursuivre son partenaire et lui réclamer des dommages et intérêts. Imaginons une femme nommée Léa, qui découvre que son mari a installé un logiciel espion sur son téléphone. Elle se sent trahie, humiliée et décide de porter l’affaire devant les tribunaux. Elle pourrait obtenir réparation pour cette violation de sa vie privée.

Sur le plan pénal, la loi est encore plus stricte. Depuis 2020, la loi contre les violences conjugales punit l’espionnage numérique d’un an de prison et 45.000 euros d’amende. De plus, l’article 323-1 du Code pénal punit l’accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données de trois ans d’emprisonnement et de 100.000 € d’amende. Imaginons une autre situation où une femme, Marie, découvre que son ex-petit ami a accédé à ses données personnelles, ses photos, ses messages, sans son consentement. Elle pourrait le poursuivre en justice et il pourrait potentiellement être condamné à une peine de prison.

La surveillance du conjoint est un délit aggravé en cas de violences conjugales

Selon le centre Hubertine Auclert, 9 femmes victimes de violences conjugales sur 10 subissent des cyberviolences de la part de leur ex-conjoint ou partenaire. Je n’imaginais pas un tel résultat. Ces cyberviolences peuvent prendre de multiples forme. Il y a bien sûr la surveillance du contenu du téléphone, mais aussi l’exigence de certains de disposer des mots de passe de son conjoint. La diffusion de photos personnelles est également interdite encore plus s’il s’agit de photos à caractère sexuel.

Prenons l’exemple de Françoise R. qui a témoigné pour 20 minutes. Elle vivait sous l’emprise de son ex-conjoint qui espionne ses moindres faits et gestes sur Internet et les réseaux sociaux. Il lui envoyait régulièrement des mails et SMS pour lui dire qu’il voyait tout ce qu’elle faisait. Elle s’est vite sentie traquée, en danger, et ne sachant pas comment protéger sa vie numérique.

Cette histoire recueillie par Hakima Bounemoura fait froid dans le dos quand on sait que ces pratiques sont courantes. Le Web déborde d’histoires de cyber-harcèlement, les raids numériques se sont multipliés ces dernières années. Le grand public a entendu parler de ce phénomène Internet dans la presse à travers les histoires de Nadia Daam, Nikita Bellucci ou, plus récemment, de Bilal Hassani, mais elles sont nombreuses, moins célèbres, à en être victimes.

Que faire si vous suspectez être victime de cette cyber-surveillance ?

Il vous faut apprendre à identifier les comportements suspects en sachant que des logiciels espions peuvent être implantés dans votre téléphone. Connaissez vos droits et la loi à ce sujet. Par exemple, si vous recevez des messages menaçants ou si vous remarquez que quelqu’un a accédé à vos comptes sans votre autorisation, sachez que ce sont des signes de cyberviolences.

Selon le degré d’insécurité subie, il vous faut a minima vérifier votre smartphone et le réinitialiser. Mieux encore et plus radical, vous pouvez acheter un autre smartphone ainsi que votre abonnement qui vous procure une nouvelle carte SIM. Mais attention, si vous retournez sur vos réseaux sociaux via ce nouveau smartphone, il est possible que vous soyez identifiée, car ce n’est pas toujours votre smartphone qui vous piste, cela peut aussi être vos échanges sur les réseaux sociaux.

Vérifiez vos paramètres de géolocalisation, changez vos mots de passe, sécurisez vos conversations et, si nécessaire, passez vos réseaux sociaux en privé. Par exemple, si vous remarquez que votre téléphone chauffe anormalement ou que sa batterie se décharge rapidement, cela pourrait être un signe qu’un logiciel espion a été installé.

Il est généralement difficile de prouver les atteintes à la vie privée surtout si votre conjoint  vous surveille à votre insu sans rien dire. C’est pourquoi pour lutter contre ces pratiques dangereuses, le parquet de Paris a mis en place un nouveau dispositif, qui permet de détecter les logiciels espions. Si le test en concluant, il devient un outil précieux pour faire avancer l’enquête. « L’un des éléments des violences dans le couple, c’est la difficulté, parfois, d’apporter des éléments matériels. Là, c’est imparable », commente Carole Damiani, directrice de l’association Paris Aide aux Victimes

Nhésitez pas à demander de l’aide : En cas de doute, contactez des professionnels discrètement. Des associations spécialisées peuvent vous aider à détecter et à vous protéger contre les cyberviolences. Par exemple, l’association En avant toute(s) propose un chat sécurisé pour discuter avec des professionnels formés.

Si vous lisez cet article alors que la tentation de fouiller dans le téléphone de votre partenaire vous effleure, pensez aux conséquences juridiques, mais aussi aux conséquences émotionnelles. Cette pratique, en plus d’être illégale, peut provoquer des disputes ou même une rupture. La confiance est un pilier essentiel dans une relation, et il est crucial de la préserver. Si vous suspectez être victime de cyberviolences, n’hésitez pas à demander de l’aide et à prendre les mesures nécessaires pour protéger votre vie privée. Votre sécurité et votre bien-être sont primordiaux.

 


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3 réponses

    1. Bonjour,
      il est toujours difficile de répondre à une question simple quand elle est aussi large. Bon ceci dit sachez qu’il est possible de porter plainte des années après les événements qui ont conduit au divorce. En fait, cela dépend du type d’infraction et du délai de prescription applicable. Le délai de prescription pour les infractions pénales varie en fonction de la gravité de l’infraction. Par exemple, le délai de prescription pour un crime (comme un meurtre ou un viol) est de 20 ans à compter de la date des faits. Pour un délit (comme des violences conjugales ou une escroquerie), le délai de prescription est de 6 ans. Pour une contravention (comme une injure ou une diffamation), le délai de prescription est d’un an.
      il existe des exceptions à ces délais de prescription. Par exemple, si l’infraction a été commise sur un mineur, le délai de prescription ne commence à courir qu’à partir de la majorité de la victime. De plus, si l’auteur de l’infraction a dissimulé sa présence ou a empêché la victime de porter plainte, le délai de prescription peut être prolongé. Si la plainte concerne des questions civiles, comme le non-paiement d’une pension alimentaire, le délai de prescription est de 5 ans à compter de la date à laquelle la pension aurait dû être payée.
      Dans tous les cas, je ne peux que vous recommander de consulter un avocat spécialisé dans le droit de la famille pour obtenir des conseils spécifiques à votre situation et connaître les délais de prescription applicables. Il existe dans de nombreuses villes des permanences gratuites pour un premier rendez-vous. Certains avocats ne facturent pas la toute première demande de conseils, mais cela est loin d’être systématique.

      Cordialement DD

  1. Tu me remercieras plus tard. Il peut vous aider à espionner le téléphone de votre mari, suivez Vladimirhacks sur Instagram depuis la France. il peut le surprendre en train de tricher et de mentir

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