Écoles de formation en travail social cherchent étudiants désespérément
Ce titre de la Gazette des Communes est explicite ! Rien ne va plus dans les écoles de formation au travail social. La baisse des candidatures s’amplifie et les abandons en cours d’étude se multiplient. Ces évolutions risquent d’aggraver encore la crise du recrutement qui touche le secteur nous explique Mariette Kammerer, qui a interrogé Diane Bossière, directrice générale de l’Unaforis.
Parcoursup semble être à la source de cette désaffection. « Non seulement il y a une baisse des inscrits, mais les candidatures ne sont pas solides : « Une partie des admis ne commence même pas la formation ou abandonne dans les premiers mois » constate Diane Bossière. « Il faudrait améliorer l’orientation en amont et la communication sur ces métiers pour que les jeunes fassent un choix plus éclairé ».
Par rapport à 2020, les vœux confirmés sur Parcoursup ont baissé, selon le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation :
- – 38% pour la formation d’éducateur spécialisé,
- – 40% pour celle d’éducateur de jeunes enfants,
- – 32% pour celle d’assistant de service social,
- et jusqu’à – 79% pour le diplôme moins connu d’éducateur technique spécialisé.
Cherchez l’erreur (lire l’article de la Gazette des Communes)
Les effets limités de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté
Un article de Libération a dévoilé en avant-première des éléments du troisième rapport annuel du Comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. On ne peut pas dire qu’il y a de quoi pavoiser. Sur les 35 mesures de la stratégie annoncée par Emmanuel Macron en 2018, seulement quatre ont été intégralement mises en œuvre, indique la journaliste Camille Montagnon. Cela concerne la revalorisation de la prime d’activité, la mise en œuvre de la complémentaire santé solidaire, son renouvellement pour les allocataires du revenu de solidarité active et le déploiement des 400 points conseil budget, destinées «à accompagner toute personne rencontrant des difficultés budgétaires».
Le comité de suivi présidé par «constate qu’il n’y a pas d’amélioration des indicateurs d’inégalités en matière de petite enfance et de réussite éducative». Le dispositif de crèches à vocation d’insertion professionnelle reste «d’une ampleur très limitée». Idem pour les personnes en hébergement d’urgence, dont le nombre n’a pas diminué, preuve «des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du plan Logement d’abord» qui n’a pas fait ses preuves.
90% du budget de lutte contre la pauvreté a été affecté à la prime d’activité. Cette prime en direction des travailleurs les plus modestes a réduit la pauvreté de 0,6 à 0,7 point en 2019. Pas de quoi se réjouir pour autant, tempèrent les experts, puisque cette diminution a été contrebalancée par des mesures parallèles comme les gels et la sous-indexation des prestations, qui ont altéré le niveau de vie des plus modestes. Finalement, les plus exclus, celles et ceux qui ne travaillent pas, se sont appauvris. À quand des mesures pour lutter contre efficacement contre la grande exclusion ?
Le président du Comité d’évaluation, Louis Schweitzer, s’inquiète aussi sur les mesures à venir : «Le panier des personnes en situation de pauvreté est plus impacté par la hausse des prix. Donc je ne suis pas rassuré sur le fait que la loi la compense complètement. C’est insuffisant, surtout au vu de l’inflation actuelle.» (lire l’article de Libération)
Le ventre vide, le cœur gros et deux euros
En France, une personne sur cinq ne mange pas à sa faim. 21% des Français ont du mal à prendre trois repas par jour, faute de moyens financiers. L’excellente émission de France Culture « les pieds sur terre » nous fait découvrir cette triste réalité avec un reportage signé
Sans emploi et logée dans un hôtel social, une mère parvient à peine à nourrir suffisamment ses trois enfants. Depuis son divorce, elle avait trouvé un travail en CDI, mais s’étant vue refuser le renouvellement de ses papiers, elle a été licenciée. Alors elle subsiste avec 372 euros par mois. (Elle reçoit 2 euros par jour et par enfant). Tous les jeudis, elle se rend aux Restos du Cœur.
Jocelyne, puéricultrice doit régulièrement faire face à des cas d’extrême précarité. Pour venir en aide à cette mère en détresse, elle en venue à dépasser le cadre de sa profession. « Elle n’a pas d’argent pour nourrir ses enfants. J’ai décidé de leur acheter des gâteaux, des jus de fruits, des compotes. Je lui ai donné 5 euros pour acheter du pain. À ce moment, j’agissais moins en puéricultrice qu’en maman ». Combien de travailleurs sociaux, sans rien dire à personne font acte de charité face à des situations humainement difficilement soutenables ?
Cette émission de France Culture publiée en 2019 a été mis à jour : La jeune femme qui témoigne va mieux, mais son moral est en « dents de scie ». Elle est hébergée dans une structure collective avec ses trois enfants, toujours accompagnée de son assistante sociale et d’une puéricultrice. Elle a obtenu le renouvellement de son titre de séjour le 4 janvier 2022, mais attend encore que sa situation administrative se débloque. Elle pourra prétendre au RSA, mais elle est, pour le moment, limitée aux allocations familiales. Aujourd’hui, elle touche environ 600 euros par mois. (écouter le reportage de l’émission de France Culture – 32mn)
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Une réponse
La crise de recrutement certes, et nous le savons. Ce qui est aussi a craindre, c’est la survie des organismes de formation et la condition de leur fonctionnement, déjà problématique ces dernières années.