C’est aujourd’hui la journée mondiale du travail social. « Ça ne mange pas de pain » écrit le magazine les ASH. Voyons dans cet article ce que représente cette journée avec un regard sur différentes manifestations en France.
Cette journée a été créée en 1983, à l’initiative de la Fédération Internationale du travail social, (IFSW). Portée par les associations professionnelles de travailleurs sociaux dans tous les pays du monde, elle a pour but de mettre en évidence l’utilité du travail des professionnels de l’action sociale pour l’avenir des sociétés et de défendre la justice sociale et les droits humains.
L’Association internationale des écoles de travail social (IASSW) est aussi très active pour promouvoir cette journée. Le message en français de sa présidente, Annamaria Campanini s’interroge alors que la guerre fait rage au centre de l’Europe.
Il n’est pas facile de parler dans le contexte actuel de « construire un nouveau monde éco-social qui ne laisse personne de côté. » C’est pourtant le thème de cette journée programmée longtemps avant les évènements dramatiques qui se déroulent en Ukraine.
Construire un monde éco-responsable
Ce thème a été choisi parce qu’il correspond au sujet retenu par le forum mondial des peuples qui se tiendra du 29 juin au 2 juillet prochain. Il faut changer de paradigme au sortir de la pandémie mondiale et des conflits armés qui se développent sur la planète : comment construire un monde qui quitte le modèle actuel pour aller vers plus de coopération, d’entraide et de solidarité dans le respect d’un développement soutenable pour la planète ? Le défi est majeur à l’heure des bouleversements climatiques, des déplacements massifs de populations.
Plusieurs initiatives prises en France à l’occasion de cette journée.
Nous en retiendrons trois, très différentes, qui nous montrent que le travail social a de multiples facettes et qu’il ne faut en négliger aucune.
- La première est institutionnelle à l’exemple de l’initiative du Haut Conseil du travail social qui a choisi ce jour pour organiser une web conférence débutant à 9h00 ce matin. Elle présente aux participants le livre vert du travail social du HCTS. Trois tables rondes doivent débattre sur des « enjeux cruciaux pour le travail social d’aujourd’hui et de demain et pour l’attractivité des métiers de l’accompagnement humain » :
- Le développement du pouvoir d’agir des personnes
- La formation des professionnels du travail social
- Les conditions d’exercice de leurs métiers
Il est aussi programmé une intervention et des échanges avec le ministre des Solidarités et de la santé, Olivier Véran, de 11h30 à 12h30.
- La seconde rencontre est professionnelle à l’image de l’Association Nationale des Assistants Sociaux dont la section Île-de-France organise un « évènement visio » à 18h30 ce soir. « Nous aborderons bien sûr le contexte géopolitique actuel et les conséquences sur les populations » explique les organisateurs qui ont invité une formatrice doctorante Isabelle Vaha pour parler du traumatisme des enfants en temps de guerre. Pour vous inscrire cliquez sur ce lien vers le formulaire d’inscription en ligne.
- La troisième manifestation est sociale et revendicative. C’est à Bordeaux que cela se passe à l’initiative des syndicats CGT, SUD et FO. « Le travail social, ce n’est pas la fête pour tout le monde » annonce le tract de mobilisation. Le rassemblement a lieu ce jour à 11h30. Il est demandé aux manifestants de venir avec « des casseroles, des poêles, des sifflets, etc. pour se faire entendre dans un joyeux brouhaha. Parmi le public invité, les exclus de la prime du « Ségur social ». Le tract ci-dessous vous dit tout ou presque sur l’état d’esprit de nombreux travailleurs sociaux qui se considèrent toujours comme des « invisibles ».
D’autres initiatives ont été prises à l’occasion de cette journée. Des centres de formations ont prévu des temps d’échange dans leurs établissements,(comme ici) sans oublier l’UNAFORIS qui avait initialement lancé un concours auprès des étudiants
Concluons avec cette question que m’a posé Brigitte Begue, journaliste des ASH. Une journée du travail social une fois par an, est-ce bien utile ? Pas vraiment, ai-je envie de lui répondre, ici sur ce blog, le travail social, c’est tous les jours de la semaine ou presque ! En tout cas la une des ASH m’a bien fait rire !
