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Alertes sur l’enfance maltraitée à Toulouse, Paris et dans le Loiret, les travailleurs sociaux s’indignent

Trois morts en dix jours dans les rues de Toulouse, les travailleurs sociaux indignés

Le Journal La Dépêche explique l’origine de cette indignation en référence à un communiqué du « GPS » toulousain, le Groupement Pour la défense du travail Social.

« Le 115 de la ville de Toulouse est injoignable : en 2018, 95 % des appels ont été rejetés ou dissuadés (au-delà de 4 personnes en attente, les appels sont rejetés («toutes les lignes sont occupées, veuillez renouveler votre appel ultérieurement») sans même aboutir au message du permettant d’attendre une réponse ».

« Nous, travailleurs sociaux et médico-sociaux, dénonçons une politique de l’hébergement déshumanisée, une politique sociale du chiffre et du calcul qui laissent une grande partie de la population sdf sur le carreau (notamment les bébés de plus de 6 mois et les femmes enceintes de moins de 8 mois de grossesse). Des hommes meurent dans l’indifférence générale ».

« Nous ne pouvons pas tolérer une augmentation de la précarité sans l’application de réelles politiques publiques de lutte contre la pauvreté. Nous ne pouvons accepter le mépris des politiques de toute une marge de la population stigmatisée et rendue coupable de sa propre situation de pauvreté » conclut le communiqué ( prendre connaissance du communiqué complet du GPS de Toulouse)

700 enfants à la rue chaque soir à Paris, s’indignent les associations

douze organisations appellent à l’ouverture d’urgence de places d’hébergement. «En France, des milliers d’enfants sont à la rue ou dans des hébergements précaires», dénoncent les douze organisations signataires dont la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le Samu social de Paris ou encore Unicef France. L’AFP revient aussi sur la situation des enfants dans son  article publié par le Figaro.

Les associations  constatent Sur l’ensemble du territoire, «une dégradation de la situation des femmes et des familles avec enfants à la rue ou vivant dans des habitats précaires». Le 25 mars, un bébé d’un jour est mort dans la rue en Seine-Saint-Denis. Le 1er juillet, un enfant de 6 ans a été retrouvé mort en Guadeloupe. Plus récemment, le 4 novembre, une femme demandeuse d’asile à la rue alors qu’elle était enceinte de jumeaux a perdu un de ses bébés à Paris

En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine, 160 enfants se retrouvent chaque soir sans solution d’hébergement, et plus de 5000 enfants sont hébergés à l’hôtel… (lire l’article de f’AFP publié par Le Figaro)

Alerte dans le Loiret pour ne pas «maltraiter l’enfance maltraitée»

Quatre cent professionnels de la protection de l’enfance ont marché de la Maison de l’enfance d’Orléans jusqu’au Conseil départemental (CD) le 28 novembre,  pour ne pas « maltraiter l’enfance maltraitée ». Ils ont remis au président du CD une lettre ouverte de vingt-cinq pages. Ils posent des constats accablant sur les conditions d’accueil des enfants confiés à l’Aide sociale à l’Enfance. Et alertent : «150 placements sont non effectifs». Cette situation est le résultat d’un leurre : croire que l’on peut remplacer les accueils extérieurs aux familles par des placements à domicile. Chacune de ces mesures répond à un diagnostic qui lui est propre.

Toutes les familles ne présentent pas les compétences nécessaires à gérer leurs enfants avec un simple « béquillage » extérieur. Et vouloir remplacer l’une par l’autre répond plus à à un souci financier qu’à l’intérêt de l’enfant. La souffrance des professionnels qui constatent leur impuissance ne sera jamais aussi envahissante que celle de ces mineurs en danger qui ne peuvent être mis à l’abri. (Lire l’article de Lien Social)

et aussi

Alerte rouge : les familles – parents et enfants- abandonnées à elles-même

Le juge des enfants ‘à la retraite) Jean Pierre Rosenczveig s’interroge : »La priorité est-elle de «réformer» le droit pénal des mineurs et même de créer 70 postes de juges des enfants et les emplois de greffiers afférents alors même que la délinquance juvénile a baissé ces dernières années ? »

Dans ce contexte, plus grave encore, toutes les composantes du dispositif médico-social de soutien à la parentalité et à l’enfance sont en crise.

  • La PMI est désormais officiellement en crise (conf. le rapport parlementaire Peyron 2019)
  • La psychiatrie infantile de longue date est en difficulté et le demeure ; la pédiatrie elle-même souffre maintenant sur nombre de territoires.
  • 17 departements ont d’ores et déjà mis fin à la Prévention spécialisée avec ses Clubs et équipes d’éducateurs de rue profitant du fait que cette mission de l’ASE n’est pas obligatoire.

Conséquence prévisible : d’ici quelques années des enfants qui ne trouveront pas la protection familiale et sociale qui leur est due, en butte avec l’école, ne croiront plus dans la loi commune et se feront leur loi pour se construire leur univers. On les retrouvera flottant au fis de l’eau, hameçonnables par les mafieux ou les prédicateurs. (lire l’article de Jean Pierre Rosenczveig)

 

Note : Cette revue de presse a été rédigée pour l’essentiel par mon collègue Tom Léducspé. Merci à lui pour ce coup de main

Revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre

Photo : d.dubasque  campement sauvage périphérique nord de Paris

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Une réponse

  1. mais pour le secrétaire d’état chargé de la protection de l’enfance, le danger pour les enfants, ce sont les écrans.

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