Rentrée scolaire : la Défenseure des droits alerte sur l’accès à l’éducation des enfants en situation de handicap
En 2021, 20% des saisines du Défenseur des droits relatives aux droits de l’enfant concernent des difficultés d’accès à l’éducation d’enfants en situation de handicap – la plupart d’entre elles relevant de l’accompagnement de ces élèves en milieu scolaire. Ainsi, si l’impulsion politique visant à rendre l’école plus inclusive est à saluer, Claire Hédon constate que l’accompagnement humain proposé via les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) demeure trop souvent l’unique moyen d’inclusion.
Au lieu de s’adapter à l’enfant, le système scolaire demande à l’enfant de s’adapter. L’augmentation des moyens humains et financiers, déployés en faveur de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, ne peut faire perdre de vue le nombre croissant d’enfants dont les besoins sont ignorés, notamment sur les temps périscolaires. La Défenseure des droits déplore que la gestion des ressources humaines prévale – une nouvelle fois – à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le communiqué de la Défenseure des Droits est accompagné de plusieurs témoignages, tous révélateurs de la situation que vivent de nombreux enfants qui soufrent d’un ou de plusieurs handicaps :
- Matthias, | Défenseur des Droits
- Kenzi, | Défenseur des Droits
- Nino est en situation de handicap et a besoin d’un accompagnant (AESH) mais l’école ne le met pas en place. Sa mère a fait appel au Défenseur des droits. | Défenseur des Droits
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- Éducation : la Défenseure des droits demande à l’école de mieux s’adapter aux enfants en situation de handicap | France Info
- La Défenseure des droits alerte sur un manque de prise en charge des élèves en situation de handicap à l’école | Neon
- Écouter et voir le podcast de l’interview de Claire Hédon sur France Inter hier matin | Radio France
Protection de l’enfance : les professionnels disent « non » aux « lieux de redressement »
C’est le Média Social qui l’indique : Les récentes déclarations de Gerald Darmanin qui propose que soit mis en place un « centre d’encadrement militaire pour rééduquer » les délinquants sur l’île de Mayotte ne passent pas auprès des associations de protection de l’Enfance et des syndicats. Les communiqués de la CNAPE et SNPES-PJJ de la FSU en atteste. J’ajouterais, qu’à l’image de son illustre prédécesseur Nicolas Sarkozy qui avait proposé une mesure similaire lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin fait semblant d’oublier qu’une telle mesure relève conjointement du Ministère de la Justice et de celui des Armées. Sans doute un détail.
La CNAPE affirme dans son communiqué que ces lieux seront à l’évidence inadaptés pour répondre aux divers besoins d’accompagnement de ces enfants. Afin de prévenir et traiter durablement la délinquance juvénile, la CNAPE plaide pour la mise en œuvre, sans plus tarder, d’une
politique de scolarisation de tous les enfants vivant à Mayotte. Plus encore, il s’agit de remédier durablement à sa situation économique et sociale qui affecte en premier lieu les enfants.
La FSU, qui rappelle au passage qu’elle est 1ère organisation syndicale à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, dénonce avec force ces projets qui vont à l’encontre des valeurs portées par les professionnel(le)s. Est-ce la mission de l’armée d’encadrer des jeunes
en rupture sociale et scolaire ? interroge le syndicat. « Clairement non. Est-ce cela l’ambition affichée pour la jeunesse ? Alors que le travail social traverse une période compliquée, ces discours ne vont rien arranger. En évoquant la possibilité de confier des missions d’encadrement des jeunes à des militaires, dont ils ne veulent pas par ailleurs, on ne fait que dégrader l’image même du travail social et éducatif. Corollairement, on laisse aussi
sous-entendre une forme d’incompétence des personnels éducatifs qualifiés.
Le syndicat rappelle que « sans aucune concertation, la PJJ a déjà mis en application un protocole de partenariat avec les armées l’an dernier qui avait été rejeté par les organisations syndicales et les professionnel(le)s de la PJJ. Une expérimentation a débuté dans le Grand Ouest avec la création d’un centre renforcé à Évreux en partenariat avec l’association Irwin, elle-même portée par d’anciens légionnaires… Le SNPES/PJJ/FSU a dénoncé ces expérimentations construites sans aucune analyse de terrain sérieuse. Elles mettent en lumière la profonde ignorance du travail éducatif mené par les professionnel.le de la PJJ et de l’histoire même de cette institution. Ces projets vont à l’encontre de toutes les réflexions et études menées par les chercheurs et chercheuses autour de la question des adolescent(e)s en difficulté. (Lire la brève du Média Social) (télécharger le communiqué de la CNAPE) (télécharger le communiqué du SNPES-PJJ de la FSU sur le site du Media Social)
« Je serais allée à l’usine si j’avais voulu faire du travail à la chaîne » : dans les Ehpad, réfléchir à l’attractivité des métiers devient vital
Cet article de l’Obs nous explique que les raisons de la crise du recrutement dans les Ehpad en France sont multiples. Mais, précise la journaliste Lili Pillot, le Covid a aggravé la situation et ajouté un paramètre : la nouvelle réflexion sur le sens du travail. C’est l’un des principaux facteurs qui explique la crise des ressources humaines que connaissent aujourd’hui les maisons de retraite.
Dit plus crûment, « Je ne suis pas une torche-cul » explique une des salariées en Ehpad à la journaliste. Elle a également ressenti ce mal-être professionnel. « On est réduit à faire du lavage de fesses. Normalement, l’aspect psychologique fait entièrement partie du métier. Mais on n’a plus le temps. Les aides soignantes refusent désormais d’aller travailler en Ehpad ou à l’hôpital pour être limitées « à un simple travail mécanique, avec des gestes répétitifs, sans avoir le temps de réfléchir ».
« Pour tous ces salariés, le constat est clair : en plus du peu de reconnaissance professionnelle et des bas salaires, les conditions de travail se sont largement dégradées ». Si les candidats manquent, c’est aussi parce que les mentalités changent, explique une directrice de l’Ehpad à la journaliste. « Les jeunes générations et une partie de la population [envisagent] leur vie différemment et ne veulent plus de contraintes dans leurs horaires »
Les solutions ? Pour séduire de nouveaux candidats, écrit la journaliste, il faudra aussi améliorer les conditions de travail et les visibiliser, tout en accordant plus de reconnaissance au personnel soignant. Pas sûr que cela suffise (lire l’article de l’Obs)
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Bonus : à votre avis, combien gagnent les habitants de la planète ? (Vidéo de l’observatoire des inégalités)
La photo en une est issue du site de la Défenseure des Droits : Matthias, élève en CM2, est atteint d’un handicap moteur et se déplace en fauteuil roulant. Dans son école, le chemin menant à la cantine ainsi que celui de l’accueil périscolaire n’était pas adapté et la mairie refusait de l’accueillir à la fois à la cantine et à l’accueil périscolaire.
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.