Le Dry January a commencé ce 1er janvier. C’est l’occasion de parler d’alcool, cette drogue pas comme les autres.
En 2019 débutait la première opération internationale « dry january » dont le financement institutionnel en France avait été annulé après les pressions des lobbies viticoles. Le secteur de la production de vins et spiritueux est actuellement en plein marasme avec la crise du Covid-19. Il n’empêche. À cette occasion la presse généraliste tente de rappeler ce que provoque l’alcool dans notre pays…
« Un mois sans alcool : à quoi va ressembler le défi « Dry January », par temps de Covid-19 ? » se demande aujourd’hui Ouest France. Le quotidien donne la parole à Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération Addiction, qui copilote cette opération. « Si notre sociabilité est réduite, de nombreuses occasions de boire de l’alcool disparaissent » dit-elle « Mais à l’inverse, le premier confinement a également montré son impact sur la consommation d’alcool, avec une augmentation conséquente pour certains » (lire l’article de Ouest France)
« Celui qui boit est le héros »
Je reste assez surpris de voir combien dans les séries, les personnages principaux boivent sans retenue. C’est d’ailleurs sans le moindre effet sur leur comportement. Tant de scènes tournées où ils se versent un verre me parait suspect. Les analyses de contenu le confirment. Elles montrent que près de 90 % des films mettent en scène des évènements impliquant de l’alcool, lequel est en outre souvent introduit de manière flatteuse : les personnages qui boivent (43 %) y sont dépeints comme étant physiquement et socialement attractifs.
Les séries télés nous incitent à boire nous explique aussi chiffres à l’appui le site The Conversation. Cet article signé Oulmann Zerhouni Maître de conférences HDR, Université Paris Nanterre, Elisa Sarda Maître de conférence, Université de Nantes et Laurent Bègue-Shankland, Professeur de psychologie sociale, membre de l’Institut universitaire de France (IUF) vaut le détour : de nombreuses données épidémiologiques vont dans le sens d’un lien entre exposition à l’alcool dans les médias et augmentation de la consommation d’alcool.
Une étude menée auprès d’un échantillon de 38 000 adolescents a par exemple conclu voir des acteurs boire peut donner envie d’en faire autant. Ce modèle désinhibe et provoque un changement d’attitude à l’égard de l’alcool selon des expériences menées en laboratoire.
Pensons simplement à James Bond, facétieusement appelé « l’homme au foie d’or » par les auteurs d’une publication médicale comptabilisant les formidables volumes de boissons éthyliques consommées par le célèbre espion nous explique buddyloans.com qui a mis en image cette incroyable consommation.
Mais il n’y a pas que James Bond qui boit.
- Topito nous donne le Top 10 des boissons emblématiques des séries TV qui donnent soif
- Le site belge proximus.be a quant à lui recensé les 10 personnages de séries qui boivent beaucoup trop
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Comment voulez-vous que l’on s’en sorte avec de tels modèles ? Demain nous verrons aussi comment et pourquoi l’alcool se conjugue aussi au féminin
photos :
Photo extraite du film James Bond 007 contre Dr No (Dr. No) (Sean Connery ) 1963 le héros est présenté sous les traits d’un fin connaisseur en alcools un brin tatillon.