- Sous les pavés, le service social : En mai 1968, les assistants sociaux, eux aussi, demandaient l’impossible. Olivier Bonnin journaliste pour le Guide Familial est allé voir de plus près ce qui se passait en 68 avec les assistantes sociales gagnées à la cause du mouvement. « Rassemblés dans des «commissions mixtes» mêlant élèves et professionnels, ils (elles) osaient imaginer un service social cogéré avec les usagers, revendiquer leur indépendance… et même réclamer un « salaire décent ». Retour d’A.G.: Comment « permettre au service social de remplir son rôle de critique permanente de la société » ? La question est tapée à la machine, dans un rapport de 15 pages, remis en juin 1968, par des élèves assistantes sociales. Depuis mai, elles se rassemblent dans une « commission mixte » avec des professionnelles. Alors que les pavés volent, et que les murs ont la parole, elles lancent leurs propres « prospectives », sur le rôle et le statut de l’assistante sociale. Le groupe de recherche sur l’histoire du service social a publié sur son site une série de documents. Ils nous montrent que les assistantes sociales n’étaient pas complètement en dehors du mouvement. J’aime bien cette phrase dans le rapport des assistantes sociales de l’année 68 : « Rémunération : ce que l’on attend d’une profession, c’est qu’elle rende heureux, mais également qu’elle fasse vivre. Donc, assurer dans les statuts un salaire décent ». Logique, non ?
- Protection de l’enfance : le bilan d’activité du CNPE. le site l’assmat nous rappelle que le rapport d’activité du Conseil National de la Protection de l’Enfance bilan publié le 11 avril 2018 est passé quasiment inaperçu. « En 2017, au terme de sa première année d’existence, le CNPE a émis onze avis et deux recommandations. Il a ainsi proposé d’améliorer le projet de vie de l’enfant pupille de l’État en cas de projet d’adoption, de renforcer les partenariats entre les professionnels sur les territoires, de mettre en place des indicateurs de vulnérabilité de l’enfant pour mieux repérer les situations à risque. (Télécharger le rapport)
- « Tailler dans les aides sociales » : Yves Faucoup, confronte sur son blog les propos du ministre de l’économie sur sa volonté de diminuer les aides sociales. « Agnès Buzyn a dit qu’elle n’était pas d’accord avec Bruno Le Maire. Elle a confié s’en être entretenue avec lui : il l’a rassurée prétendant qu’il voulait parler seulement de la baisse des aides à l’emploi. C’était peut-être une façon de tester les réactions sur une refonte des aides aux chômeurs. Les dénégations du ministre de l’économie au texte exact qu’il a prononcé sur Europe 1, où l’on voit bien qu’il visait les aides sociales individuelles peut interroger. Soit il essaie de se rattraper, soit il ne connaît pas le sens des mots, soit il est en service commandé pour tester les réactions à des propos qui vont forcément inquiéter sinon paniquer. En fin de son billet Yves Faucoup publie le témoignage intéressant d’un de ses lecteurs qui vit avec l’ASS, l’allocation de solidarité spécifique.
et aussi
- Les travailleurs sociaux de Rouen, ces « héros de la République », en « colère » et « fatigués » : Cette information date de début mai mais elle mérite que l’on s’y attarde. Dans son rapport sur les banlieues remis au gouvernement jeudi 26 avril 2018, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo a salué le travail des « 35 000 professionnels de l’action sociale dans les quartiers prioritaires » qui « sont des héros de la République, une richesse extraordinaire pour la Nation ». Seulement, à Rouen (Seine-Maritime), ces « héros » commencent à tirer sur la corde. « Fatigués » pour certains, encore « combatifs », pour d’autres, mais tous « en colère ». Ces professionnels n’ont pas attendu les rapports d’experts pour agir et aujourd’hui s’inquiètent de la baisse des subventions et de la disparition d’associations sur des territoires toujours gangrenés par la pauvreté. « Les administrations s’éloignent des publics et nous devons faire l’interface ».
- Val-d’Oise: Un réseau de prostitution dans des foyers d’aide sociale à l’enfance. « Ce qui est marquant dans ce dossier, c’est qu’il s’agit à la fois d’un dossier tristement classique de proxénétisme dit « de banlieue », mais il prend naissance dans des foyers de l’Aide sociale à l’enfance, là où justement ces jeunes sont placés pour être protégés », déplore Me Noémie Saidi-Cottier, qui défend l’association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE).
photo : Mai 68 aux Beaux-Arts ou la politique par l’image sur Public Sénat
revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre