Les entretiens du livre blanc du travail social : 3ème séance le 20 avril
Le Haut Conseil du travail social vous a déjà invité à participer à deux reprises à une série passionnante d’entretiens-auditions que certains d’entre vous ont pu suivre en ligne en visioconférence. Ces échanges, rappelons-le, ont pour but de nourrir le « Livre Blanc du travail social », qui sera présenté en juillet à la Première Ministre et au Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées. Une 3ᵉ série d’auditions est programmée le 20 avril prochain.
Le programme est « alléchant » le HCTS accueillera des intervenants de renom tels que Bruno Palier, Serge Paugam, Pascale Molinier, Olivier Giraud et la philosophe Cynthia Fleury. Cette troisième journée débutera à 9h30, jeudi 20 avril. La séance est intitulée « Le travail social au prisme des politiques publiques : Quelle valorisation des investissements dans les métiers de l’humain, du ‘care’ et du lien? ».
N’hésitez pas à vous inscrire pour participer aux échanges (via les commentaires en ligne). Vous pourrez ainsi contribuer à l’élaboration de recommandations concrètes face aux défis actuels du secteur social et médico-social. Vous le savez actuellement, les recrutements sont difficiles, et on assiste à une « rotation élevée » des intervenants sociaux. Certains parlent d’une crise des vocations chez les jeunes générations. (je suis personnellement réservé sur ce sujet)
Inscrivez-vous ici dès maintenant. (programme téléchargeable) et profitez de cet événement gratuit et ouvert à tous. N’oubliez pas de partager cette invitation avec vos réseaux pour un impact encore plus grand. (s’inscrire)
RSA sous condition : la lettre ouverte d’ATD Quart Monde aux départements expérimentateurs
ATD Quart Monde exprime son inquiétude quant à la conditionnalité du RSA dans une lettre adressée aux présidents des Conseils départementaux. Ce courrier est adressé en référence au lancement de l’expérimentation « accompagnement rénové » des allocataires du RSA. L’association souligne que l’accompagnement doit être fondé sur la confiance et la reconnaissance des talents des personnes, et non sur la contrainte et la peur. Elle plaide pour que le RSA devienne un socle incompressible et inaliénable, dissocié des dispositifs d’accompagnement.
L’association s’inquiète également du principe et de la nature des 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité exigées dans l’expérimentation. Elle s’oppose aux sanctions possibles en cas de non-suivi de la nouvelle réglementation. Le flou entourant le référentiel d’activité pourrait renforcer les situations de « sous-emploi » et mener les plus pauvres à devenir les variables d’ajustement du marché du travail.
Pour ATD Quart Monde, le retour à l’emploi n’est pas la seule voie pour sortir de la pauvreté. Les allocataires du RSA attendent surtout un accompagnement social adapté pour accéder au logement, à l’éducation, à la santé et à d’autres droits fondamentaux.
L’association insiste sur le fait que le RSA doit garantir une sécurité de base inconditionnelle. Elle appelle à repenser l’expérimentation pour mieux respecter les besoins et les projets des allocataires, tout en assurant un accompagnement de qualité. (lire la lettre sur la Gazette des Communes)
Une proposition de loi visant à garantir la possibilité de déposer une demande papier auprès de l’administration
Voilà une démarche qu’il convient de saluer et de soutenir. Cette proposition de loi est portée par Géraldine Bannier députée Modem de Mayenne. Le numérique s’est imposé comme un moyen de communication au service de l’administration et du public. Cependant, il est essentiel de prendre en compte la fracture numérique qui touche certains citoyens, qu’ils soient éloignés des outils numériques, n’ayant pas accès à Internet, souffrant de handicaps ou ayant des difficultés d’apprentissage. Ainsi, garantir l’accès à l’administration et au service public pour tous est un enjeu majeur.
La proposition de loi vise à garantir la possibilité pour les citoyens de continuer à déposer des demandes sous format papier auprès de l’administration, qu’elles soient tapées ou manuscrites. Cette préoccupation prend le contre-pied de la tendance à s’assurer de la validité des documents déposés par voie numérique, en s’interrogeant sur la validité des demandes déposées en mode « papier » à l’ère du numérique.
L’article unique de cette proposition de loi prévoit d’ajouter un article au code des relations entre le public et l’administration. Il est rédigé ainsi : Art. L. 111‑4. du code des relations entre le public et l’administration. « Le public a la garantie de pouvoir déposer des demandes auprès de l’administration sous la forme d’imprimé papier, dactylographié ou manuscrit. » On ne saurait être plus clair et il sera intéressant de voir si une telle proposition pleine de bon sens sera votée. (lire l’exposé des motifs sur le site de l’Assemblée Nationale)
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- « Complexité », « manque d’accompagnement », nos lecteurs témoignent de la difficulté à obtenir des prestations sociales | 20 Minutes : Chaque année près de 10 milliards d’euros d’aides sociales ne sont pas réclamés. Selon la Drees, pour près de 40 % des Français, cela est dû à un manque d’informations. Le manque d’accompagnement et la complexité des démarches numériques sont aussi pointés du doigt par les lecteurs de 20 Minutes.
Bonus
La France s’est-elle appauvrie ?
Ce Podcast de France Culture tente de répondre à la question. Il donne la parole au sociologue Nicolas Duvoux, spécialiste des questions de pauvreté, d’inégalités sociales et des politiques publiques à Florence Jany-Catrice professeure d’économie et à l’économiste Pascale Novelli. Que nous disent-ils ?
Florence Jany-Catrice, économiste, estime que la rhétorique sur l’appauvrissement de la France peut être discutée, soulignant que le PIB du pays n’a jamais été aussi élevé. Mais elle rappelle aussi que le PIB par habitant ne reflète pas la répartition de la richesse.
Nicolas Duvoux, explique que si les inégalités n’ont pas explosé, c’est la manière dont elles se traduisent en perte de contrôle sur la vie de certaines catégories de population qui alimente la colère sociale. Pascale Novelli observe de son côté une augmentation de la stigmatisation des personnes en situation de pauvreté et une aggravation de la précarité sur le terrain.
Selon Florence Jany-Catrice, la pauvreté est multiple et ne se limite pas à la dimension monétaire. Elle reconnaît les améliorations dans la prise en compte de cette multidimensionnalité dans les statistiques publiques, mais souligne l’importance de les mettre en avant dans la communication publique et politique. Pascale Novelli insiste sur la nécessité de mesurer la pauvreté le mieux possible pour lutter contre elle, en prenant en compte des facteurs tels que l’isolement, la maltraitance institutionnelle et sociale, ou la non-reconnaissance des compétences acquises. (lire l’article et écouter le Podcast de France Culture)
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- Crèches : Véran dénonce l’« erreur historique » de métiers dévalorisés | Le Progrès : Le porte-parole du gouvernement a dénoncé l’« erreur historique » d’avoir laissé pendant « 40, 50 ans » les métiers du soin au sens large « insuffisamment valorisés » menant aujourd’hui à un « manque de personnels » qui explique des maltraitances, comme dans les crèches.
- A Mayotte, les migrants clandestins exclus des centres de protection maternelle et infantile | Libération : Le conseil départemental de l’île a acté ce jeudi que les sans papiers ne pourront plus bénéficier des services de santé offerts par les PMI à partir de juillet. L’Aide médicale d’Etat (AME) n’existait déjà pas à Mayotte.
- La prison c’est pas l’hôtel | Arte Radio (Podcast) : Claire, psychologue, témoigne sur la réalité de la vie en détention, loin des regards de la République. Comment effectuer un travail thérapeutique avec des hommes qui ne reçoivent pas à manger tous les jours ? N’ont droit qu’à trois douches par semaine ? Sont forcés de vivre parmi les cafards ? À la violence des conditions de détention s’ajoute celle subie par les soignants.
- Nathalie Bassière : « Moi AVS » | Cafepedagogique : témoignage « j’ai la chance d’avoir un métier qui a du sens. Nous, AVS, sommes la clé de voûte permettant à l’élève en situation de handicap. Les élèves que j’accompagne ayant beaucoup d’attentes, mon investissement est intense pour pouvoir répondre à leurs besoins » extraits.
- À Pôle emploi, le rôle méconnu des psychologues du travail | La Dépêche : En France, un à deux psychologues du travail exercent au sein de chaque agence Pôle emploi. Et interviennent aussi bien auprès des demandeurs d’emploi qu’en interne, auprès des conseillers.
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Photo : source freepik.com que j’ai modifié pour intégrer le logo du HCTS