10 journalistes en grève sur 11. Le bouclage n’a pas eu lieu. Le propriétaire des ASH a fait annoncer sa venue. Il sera présent demain jeudi. Les salariés espèrent que le dialogue sera constructif, plus que les menaces d’actions judiciaires pour « illicité de la grève ».
les syndicats ont précisé via twitter la situation du journal et les différents développements du conflit :
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« Les ASH sont un magazine de référence pour le secteur social et médico-social. Il a été cédé en juillet 2016 avec une dizaine d’autres titres de presse spécialisée pour 1 euro par le groupe Wolters Kluwer France (W KF). Celui-ci a versé 9,5 millions d’euros au nouveau propriétaire, François Grandidier, pour financer les potentiels départs de personnels et surtout investir dans le développement des titres.
Le manque de moyens matériels et humains organisé depuis plusieurs mois par la société Inf06tm (maison-mère des sociétés d’édition issues de WKF) s’apparente à un plan social déguisé, les départs n’étant pas remplacés. Cette situation met en péril la production des ASH dont I ‘activité est pourtant bénéficiaire.
A plusieurs reprises au cours des derniers mois, la rédaction a alerté son employeur du manque de plus en plus inquiétant de moyens humains, Un premier mouvement de grève avait été annoncé en septembre, puis finalement ajourné car, pour la première fois, la direction avait accepté de répondre par écrit à une série de questions sur I ‘avenir du journal. Cependant, depuis, rien n’a évolué en la faveur de la rédaction, bien au contraire.
Le 12 décembre, la rédaction publiait une motion de défiance à l’égard de sa direction, pour dénoncer la politique visant à laisser pourrir la situation. Car, dans ce contexte, de nouveaux départs de journalistes étaient annoncés…
Quelques jours plus tard, les quatre chefs de services (ou faisant office de, sans le statut…) rencontraient, à leur demande, la responsable RH pour réclamer I ’embauche urgente de trois personnes en CDI et la possibilité de faire appel à des pigistes supplémentaires. Enfin, le service de pré-presse ayant été démantelé du jour au lendemain sans informations aux différentes rédactions, ni anticipation en matière de production, les journalistes du service de secrétariat de rédaction et maquette des ASH ont adressé un courrier à la direction générale pour dénoncer les conditions inacceptables de travail clans lesquelles, Privés de pré-presse, ils se sont retrouvés pour « boucler » le magazine le 20 décembre.
A ce jour, aucune des trois formes de sollicitation n’a reçu de réponse directe de la part de la direction générale. Certes, l’éditeur délégué des ASH s’est fait l’écho de quelques décisions, changeantes : I’embauche de deux CDD « jusqu’à ce que la nouvelle formule du magazine soit lancée et que l’on puisse évaluer la main-d’oeuvre nécessaire », puis, en remplacement de cette « solution », la possibilité de faire appel à des pigistes. Une « solution » ne permettant pas de répondre efficacement aux besoins d’une veille permanente des sujets et d’une production quotidienne. Il a aussi été question de l’embauche d’un secrétaire général de rédaction (dont la fonction et I’utilité-même n’ont jamais été explicitées) puis d’un rédacteur en chef dont la venue a été annoncée au détour d’un mail le 28 décembre. Initialement programmée le 8 janvier, sa présentation à la rédaction a été avancée. Ainsi, ce 3 Janvier, il est venu se présenter à la rédaction en grève et a tenté de négocier avec elle la reprise du travail.
Les membres en grève de la rédaction lui ont indiqué qu’ils poursuivraient la grève jusqu’à ce que la direction s’ engage à leur donner de réels moyens pour produire le journal et en parallèle, une refonte de la formule du magazine, en toute sérénité et sans y perdre la santé.
Au mi-temps du second jour de grève, François Grandidier a fait annoncer sa venue le jeudi 4 janvier pour rencontrer les grévistes en matinée.