Orpea : Brigitte Bourguignon lance deux inspections
Le scandale des maltraitances dans les Epahd de luxe conduit le gouvernement à agir en urgence et l’Assemblée Nationale à auditionner les responsables du groupe ORPEA. Le Média Social publie 2 communiqués : le premier est celui de la ministre chargée de l’Autonomie Brigitte Bourguignon, le second est celui du groupe Orpea qui a été littéralement étrillé par le livre Les Fossoyeurs. Brigitte Bourguigon dont j’apprécie le propos explique qu’elle a fait part à la direction générale du groupe de l’indignation du gouvernement quant aux pratiques et dysfonctionnements graves et intolérables qui sont dénoncés dans cet ouvrage. Elle a exprimé dans les médias son dégout face aux profits du groupe et de son dirigeant Yves Le Masle qui a encaissé 588.157 euros suite à la vente de ses actions avant la parution du livre qui dénonce un véritable scandale.
Les pratiques du groupe ORPEA « jettent l’opprobre sur tout un secteur, ils inquiètent les résidents et leurs familles et ils contribuent à décourager des professionnels mobilisés en première ligne depuis le début de la crise sanitaire » écrit l’ancienne présidente du HCTS. À l’issue de son entretien, avec les dirigeants de la société, elle a décidé de lancer une double enquête confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection Générale des Finances (IGF) afin de faire la lumière sur les pratiques et dysfonctionnements de l’ensemble du groupe Orpéa. (L’enquête financière s’attachera à vérifier que l’« argent public n’a pas été utilisé pour servir d’autres intérêts que ceux pour lesquels ils sont versés : le soin et la dépendance des personnes »). Des contrôles inopinés seront en outre organisés conjointement par les services des Agences régionales de santé et des autres services de contrôle de l’État dans les établissements d’Orpéa, au-delà de celui des Bords de Seine ;
La ministre annonce aussi qu’elle va consulter dans les prochains jours les représentants des familles, les élus départementaux, les acteurs du secteur et les partenaires sociaux, afin d’examiner les différents leviers permettant de prévenir à l’avenir des situations comparables. Ces leviers porteront notamment sur un renforcement des contrôles, une meilleure prise en compte de la parole des résidents et de leurs familles dans le fonctionnement des EHPAD, D’ici fin février, le gouvernement présentera les évolutions à mettre en œuvre en ce sens conclut-elle.
De son côté le conseil d’administration d’Orpea contre attaque. Dans son communiqué il annonce mandater les cabinets internationaux Grant Thornton et Alvarez & Marsal pour mener les missions d’évaluation et d’audit, annoncées après la publication du livre de Victor Castanet. « Ils auront pour mission d’évaluer en toute indépendance les allégations publiées dans ce livre ». Nombreux, dont la ministre chargée de l’autonomie se disent scandalisés par le déni des dirigeants du groupe qui ne reconnaissent pas les maltraitances et tentent d’en minimiser les effets (lire l’article du Média Social)
Lire aussi :
- « Après l’affaire Orpea, le point sur le financement des Ehpad » | Le Media Social (abonnés)
- Brigitte Bourguignon dit son « dégoût » pour les pratiques attribuées au groupe Orpea et lance deux enquêtes | Le journal l’Alsace
- Scandale Orpea : Bourguignon dénonce le «cynisme pur» des dirigeants, qui ne «se remettent pas en question» | Le Figaro
Services publics : quand dématérialisation rime avec marchandisation
La dématérialisation des services publics ne pose pas seulement la question de l’exclusion numérique nous dit Laura Fernandez Rodriguez dans la Gazette des Communes. Elle fait aussi émerger de nouveaux acteurs, privés, qui se posent en intermédiaires entre les usagers et les administrations. Le journal a enquêté sur l’apparition de ces intermédiaires d’un nouveau genre, qui s’immiscent au cœur du service public : parmi eux, on retrouve notamment le site « Mes-allocs », « Wizbii », « Toutes mes aides »…
«On ne devrait pas pouvoir faire de l’argent sur le dos des personnes pauvres et de la Sécurité sociale», se désole Joran Le Gall. Le président de l’ANAS dénonce ces acteurs privés qui proposent des services payants pour permettre aux usagers d’accéder aux aides sociales auxquelles ils sont éligibles.
Le mode opératoire de ces acteurs privés est sensiblement le même et se décline en deux temps : d’abord mettre à disposition un simulateur agrégeant des aides sociales, à l’utilisation gratuite, basé sur le logiciel « Open Fisca », une API mise à disposition par l’Etat depuis 2014. Puis proposer de réaliser les démarches administratives à la place de l’usager afin de les lui faire percevoir, moyennant rétribution. (lire l’article et la série d’enquêtes de la Gazette des Communes)
«Aujourd’hui, des adolescentes de tous les milieux tombent dans la prostitution»
C’est un constat sans appel que dresse le quotidien Libération. Gurvan Kristanadjaja et Marie Piquemal ont interrogé Mélanie Dupont, psychologue à l’unité médico-judiciaire de Paris. Elle reçoit en consultation de plus en plus d’adolescentes touchées par la prostitution. Ce sont dit-elle, des situations parfois complexes, où il devient très difficile d’aider ces jeunes filles.
Tout est facilité aujourd’hui, avec Internet et les réseaux sociaux. Quelques clics suffisent. Ce qui désarçonne, c’est la banalisation de l’acte. Beaucoup d’adolescentes disent avoir fait ce choix-là, ne pas subir. Elles emploient rarement le terme «prostitution», elles parlent plutôt d’«escorting», de «michetonnage». Elles disent le faire de leur plein gré, parce qu’elles en ont l’envie.
Problème : on ne sait pas combien de mineures se prostituent aujourd’hui en France. Aucune étude d’ampleur n’a été faite. Les seules données disponibles sont les chiffres de la police. Qui comportent un biais : ne sont comptabilisés que les plaintes et signalements. Selon l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains [OCRTEH, ndlr], la hausse serait de 600 % entre 2012 et 2020. (lire l’article de Libération)
lire aussi :
- Violences conjugales : depuis hier mardi, avertir la victime de la sortie de prison du conjoint sera obligatoire | Sud Ouest
- Un appel à participation internationale à l’intention des travailleurs sociaux | Une assistante de service social à Montréal
- Handicap : « Des amis pareillement atteints » | Le blog de Jean Yves Le Capitaine
- Descendu sur la place publique, le médico-social est l’affaire de tous | Le Poing
et puis…
Mon coup de cœur pour cette affiche :
Amis parisiens, notez bien cette date !
Photo : Brigitte Bouguignon sur LCI (capture d’écran vidéo YouTube)
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle
Une réponse
« Affaire ORPEA ».
Si nous présumons que des inspections IGAS et IGF seront plus pertinentes et plus convaincantes que le Rapport Parlementaire N° 769 de Mesdames Caroline FIAT et Monique IBORRA de 2018, alors cela signifie que les rapports parlementaires ne servent à rien, et qu’il faut donc définitivement mettre fin au système démocratique fondé sur des élus habilités à contrôler le fonctionnement des institutions.
Ce sera autant d’économisé.
Un Gouvernement d’Experts, eux mêmes secondés par des Experts rémunérés fera très bien l’affaire, et même mieux….
C’est dommage, car le Rapport de Caroline FIAT et de Monique IBORRA allait bien au delà de l’affaire ORPEA, et concernait le fonctionnement de tous les EHPAD. Tous, financés selon le mode tripartite; tous concernés par les mêmes problématiques, par les mêmes carences.
ORPEA est il l’arbre qui cache la forêt? Les rapports IGAS et IGF serviront ils à autre chose que désigner un coupable bien commode?
Cette affaire dévoile bien, y compris dans le genre de réponse choisi par Madame Bourguignon, ce qui est actuellement notre problème central d’abstention lors des scrutins qu’ils soient locaux ou nationaux: à quoi sert d’élire des représentants ( comme nos députées Fiat et Iborra) si leurs travaux ne servent à rien? Autant rester à la maison, et laisser les clés du camion à des personnes non-élues, qui décident ce qu’elles veulent à notre place.
Monsieur Roger Burnel ( feu Président de l’UNAF) disait: « Nous avons su ajouter des années à la vie. Maintenant il faut rajouter de la vie aux années. »