Comment des éducatrices ont contribué à sauver deux enfants et leur mère de l’emprise d’un père violent
C’est un témoignage édifiant que nous relate Ivan du Roy pour le site Basta! Ce « récit d’un naufrage évité » grâce à l’intervention des éducatrices et travailleuses sociales – Aurélie, Malika, Nadia et Virginie – (les prénoms sont modifiés). Elles se sont relayées depuis trois ans pour suivre Émilie (6ans) et sa famille.
Ce long récit permet de bien comprendre comment les travailleurs sociaux de protection de l’enfance interviennent face à des signalements qui s’accumulent. Le reportage permet de bien différencier la place du juge de celle des professionnels d’accompagnement. On suit au long cours année après année le parcours de la famille soutenue par une association qui exécute une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert.
On voit comment les deux éducatrices qui suivent alors la famille déploient toute leur ingéniosité pour rassurer la mère de l’enfant, construire une relation de confiance, commencer à « discuter en profondeur » des problèmes familiaux et de la manière d’en sortir. Bref, « travailler auprès d’elle la façon de se protéger et de protéger son enfant ».
On perçoit à travers ce reportage, toutes les vicissitudes liées à une situation complexe où chacun agit selon son intérêt. « Aujourd’hui, cette mère est incroyable avec ses enfants », explique l’une des 2 éducatrices Malika. Depuis son déménagement, « on voit qu’elle s’épanouit, le fait d’être mère la répare un peu. » Bravo aux professionnelles qui ont su expliquer le sens de leur travail, Bravo au journaliste qui a rédigé ce récit loin de tout sensationnalisme (lire l’article de Basta!)
Étudier en prison aide à sortir des circuits de délinquance
C’est pour vous sans doute une évidence, mais cette réalité va à rebours des discours sécuritaires foisonnants en période de précampagne électorale, explique Patrizia Pacini Volpe dans un article publié par le site The Conversation. Elle a conduit des recherches pendant 4 ans dans les prisons de France et d’Italie. Ces études mises en évidence par le courant d’études de la Convict Criminology ont montré contrairement à l’opinion apparemment la plus répandue, que l’étude en prison produit des effets immédiats et à long terme.
La reprise d’étude a des effets immédiats. Ceux-ci se retrouvent dans le domaine de la santé mentale et physique de la personne détenue. Par les nombreux témoignages de médecins, psychologues et psychiatres pénitentiaires, il ressort que les détenus ont moins recours aux médicaments parce que ce vide qui produit de l’angoisse et de la consternation est compensé.
La reprise d’études en prison, en particulier le parcours universitaire, est considérée à divers titres par l’administration pénitentiaire comme un caprice culturel qui profite à quelques heureux élus. Elle considère que c’est une perte de temps, en particulier pour les surveillants. La possibilité d’étudier n’est pas donnée à tous : ce sont les éducateurs du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) qui font une sélection préalable parmi ceux qui peuvent accéder aux cours, or souvent les détenus n’ont même pas connaissance de ces dispositifs. Cet article donne à voir tous les bienfaits de la reprise des études en milieu carcéral mais aussi les freins à son développement. (Lire l’article de The Conversation)
« Il est temps que l’on parle des vieux » : l’appel du Conseil national autoproclamé de la vieillesse
Michel Wieviorka, sociologue, membre du Conseil national autoproclamé de la vieillesse, était l’invité de RMC la semaine dernière. Cette structure a été créée en décembre, avec pour but la création d’une instance officielle qui conseillerait le gouvernement sur les questions de politiques publiques adaptées aux personnes âgées. « On est dans un pays où le pouvoir n’aime pas tellement les corps intermédiaires, les médiations entre lui et les associations. Le président actuel avait promis la création d’un conseil de ce genre. À ce jour, la promesse n’a pas été tenue. » dit-il
Ce conseil, comme l’explique Michel Wieviorka, ne demande pas d’être plus considéré que les autres catégories d’âge, pas plus, mais pas moins. « Je ne dis pas que la société est indifférente, au contraire. Elle se pose des questions. Le problème, c’est que les vieux ne sont pas dans les radars » explique-t-il. (lire l’article sur le site de BFMTV)
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