Un quart des Français a du mal à payer ses factures à temps
Jean-Victor Semeraro Journaliste fiscalité, dépense publique du magazine Capital nous alerte sur un curieux paradoxe. Alors que la France annonce avec fierté la croissance de 7,1% du Produit intérieur Brut en 2021, “un Français sur quatre indique ne pas avoir payé au moins une facture à temps au cours des douze derniers mois”. C’est la 9e édition de l’European Consumer Report, qui rapporte cela.
« Dans 4 cas sur 10, la raison est évidente : la personne n’a tout simplement pas les moyens de régler la note ». Plus alarmant encore, “28% des Français déclarent disposer de moins de 10% de leurs revenus après avoir payé leurs factures. Ces problèmes majeurs de budget conduisent les ménages concernés à concentrer leurs efforts sur deux postes de dépenses prioritaires : le paiement du loyer et les factures d’énergie (gaz, eau, électricité). Bref, les services sociaux ont fort à faire actuellement (Lire l’article de Capital)
c’est maintenant officiel : 1,6 million de pauvres sont absents des statistiques
C’est le très sérieux Centre d’Observation de la Société qui nous le confirme : Après plusieurs années d’attente, l’Insee a enfin publié une estimation du nombre de personnes pauvres qui échappent à ses statistiques publiées chaque année. Officiellement, elles sont donc 1,6 million si on utilise le seuil situé à 60 % du niveau de vie médian.
Mais qui sont-ils ? Un tableau de l’INSEE nous le précise
SDF, personnes âgées, femmes inactives, travailleurs immigrés en foyer, détenus, étudiants, habitants de l’outre-mer… La France invisible des statistiques de la pauvreté a des visages très différents. Au total, selon l’Insee, on compterait non pas 8,5 millions, mais 10,1 millions de personnes pauvres en France (au seuil à 60 %). Ce chiffre est probablement encore sous-estimé d’au moins 100 000 personnes, mais il permet de mieux évaluer une réalité qui est souvent cachée. (lire l’article du Centre d’Observation de la Société)
Les «éloignés du numérique», ces autres victimes de la crise du Covid-19
Ce n’est pas faute d’avoir alerté sur cette réalité ! Libération publie un article de l’AFP qui confirme ce que de nombreux travailleurs sociaux ont dénoncé en long et en large : « la fracture numérique a été exacerbée avec les confinements successifs. « Soudainement, les guichets étaient fermés et les standards téléphoniques débordés », déplorent Nasta Belhumeur et Antoine Rode, chercheurs de l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services, dans une étude parue en juin sur les « éloignés du numérique face au nouveau fardeau administratif ».
«L’exclusion numérique» est devenue un facteur aggravant de l’exclusion sociale. Les Restos du cœur ont fait de la lutte contre cette inégalité une des priorités de leur 37e campagne. Patrice Douret, président de l’association, regrette : «La dématérialisation […] reste une véritable difficulté pour les personnes que l’on accueille : absence de contact physique au guichet, non-recours à l’équipement, à la connexion et crainte de ne pas bien faire.» (lire l’article de l’AFP sur Libération)
lire aussi
- Prestations sociales : le Conseil d’État propose 15 mesures pour harmoniser les conditions de ressources | Localtis
- Des rencontres de l’action sociale en Nouvelle-Aquitaine | L’Économiste
- Reportage. Vague de froid : le Samu Social au chevet des sans-abris | Allo Docteur
- « La Maison » : les premiers sans-abri accueillis dans des « tiny houses » et des caravanes à Tours | France Bleu
Photo créée par frimufilms – fr.freepik.com
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci !
Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Une réponse
Bonjour,
Il y a comme un paradoxe abyssal – en restant poli (sic) – à ce que la mise en lumière des difficultés de paiement des factures résultent d’une étude – european consumer report – portée par la société de recouvrement Intrium, ……
Cdt.