Les professionnels du social face à une pénurie de bras
Cette tension concerne les Pays de la Loire, mais ce problème est général sur tout le territoire. Le secteur du médico-social peine plus que jamais à recruter. Dans les Pays de la Loire, 1 300 postes sont à pourvoir urgemment. Plusieurs associations s’unissent pour alerter « avant qu’il n’y ait des drames » précise la journaliste Marie Courvoisier dans Ouest-France.
Les dirigeants des associations s’inquiètent et tirent la sonnette d’alarme : « Manque de reconnaissance, recrutements à la peine, absentéisme à la hausse… Les équipes sont épuisées et « se disent méprisées, un mot qu’on n’avait jamais entendu dans notre secteur », alerte Katy Lemoigne, qui dirige une association de protection de l’enfance en Mayenne ». Des dirigeants qui ne mâchent pas leurs mots : « Le problème n’est pas nouveau, mais a été aggravé par la crise sanitaire et par « le scandale du Ségur de la santé, injuste pour certains métiers oubliés qui n’ont pas été revalorisés », pointe Marc Marhadour, délégué régional de l’organisation professionnelle Nexem.
Il y a en premier lieu un manque de reconnaissance financière : Jean-Yves Gélinier, directeur d’une maison d’accueil spécialisée donne cet exemple : « deux anciens stagiaires, aides-soignants diplômés, devenus maçons pour gagner quelques centaines d’euros par mois en plus et faire vivre leurs familles ». À force de tirer ces métiers vers le bas, les conséquences sont dramatiques et les personnes âgées et personnes handicapées qui ont besoin de soutien. (lire l’article de Ouest-France)
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François Ruffin met à l’honneur les femmes invisibles des métiers du lien
Le Média Social nous invite à ne pas manquer la sortie dans les salles mercredi prochain du film de François Ruffin intitulé « Debout les femmes« . Ce film met en lumière et valorise les invisibles en donnant la parole à des professionnelles du lien, AVS et AESH, pour que cette fonction essentielle soit enfin reconnue.
Le député de la France Insoumise prend un plaisir à rappeler qu’en pleine crise de la Covid, le président de la République déclarait : « Il faudra se rappeler que notre pays tient tout entier sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » …/… « Parce que le Président, lui, l’a déjà oublié. Et il voudrait qu’on l’oublie tous… » précise-t-il. Ce manque de reconnaissance explique sans doute pour une grande part cette pénurie de bras et de présence des intervenants à domicile.
Ce film est un bel hommage à ces invisibles qui apportent réconfort et services à ceux qui en ont le plus besoin.
(lire l’article du Média Social) (lire l’article de radio France Bleu)
Faire face à la prostitution des mineures
C’est un phénomène qui se développe à bas bruit. Bénédicte Lavaud-Legendre, juriste, professeures à l’université de Bordeaux, chercheuse au CNRS explique ce qu’il en est : « Cette prostitution qu’on peut dire 2.0 renvoie à des jeunes filles adolescentes qui vont se prostituer via un recrutement par internet, avec l’aide de jeunes garçons plus âgés qu’elles, bien souvent aussi de jeunes filles, […] qui vont les entraîner dans des hôtels et les inciter à se prostituer dans le cadre « d’un plan« qui va durer trois, quatre, cinq jours pendant lesquels, elles vont être enfermées dans un hôtel et ne vont faire que se prostituer. Elles ont l’impression d’être traitées comme des princesses. On leur apporte à manger, des stupéfiants, de l’alcool, mais en réalité, elles sont purement et simplement séquestrées ».
Pour elle « Il y a un grand défi pour les institutions, pour la justice, pour l’aide sociale à l’enfance, pour la médecine ». Quand on a besoin d’un rendez-vous avec un addictologue, il n’est pas question d’attendre 15 jours ! Et là, je pense qu’il y a un vrai défi dans les mesures qui sont mises en place face à ce facteur temporel. L’autre facteur qui doit être pris en considération, c’est la nécessité de coopération entre les professionnels parce que les problématiques sont considérables et sont liées à la santé, à la criminalité, aux dangers réels, à l’éducation, à la scolarité, à l’addiction, etc. Vous pouvez écouter l’émission ici :
Le journaliste Antoine Garapon journaliste pour France Culture a aussi réalisé une bibliographie très intéressante. En voici un extrait (la totalité est sur le site de France Culture)
- Blog de Bénédicte Lavaud-Legendre Carnet de recherche sur la traite des êtres humains.
- Rapport de recherche « Prostitution des mineures, Quelles réalités sociales et juridiques ? » par Bénédicte Lavaud-Legendre, Cécile Plessard, et Gaëlle Encrenaz.
- Observatoire National de la Protection de l’Enfance ONPE, Protéger les enfants et les adolescents de la prostitution, Volet 1 « Comprendre, Voir, (se) Mobiliser« , avril 2021 – (Publication du colloque).
- Rapport du groupe de travail interministériel sur la prostitution des mineures.
- Vidéos du colloque « Prostitution des mineures, trouver la juste distance« .
- Outils à disposition des professionnels pour évoquer les questions du consentement, de la sexualité, de l’estime de soi, etc.
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- Guérir des traumatismes engendrés par les violences sexuelles, c’est possible | Le Journal du Pays Yonnais (Véronique Agrapart, sexologue et sage-femme, propose des thérapies pour les victimes de violences sexuelles)
- « J’ai dû vendre ma console pour qu’on dorme deux nuits à l’hôtel » | StreetPress (un reportage via l’association des anciens de l’ASE Repairs 95)
- « Bandit, voyou, voleur, chenapan » – au secours Prévert, ils sont devenus fous | Blog Vivre Debout par Georges-André (au sujet du nouveau Code de Justice pénale des Mineurs (CJPM) entré en vigueur le 1er octobre après un parcours législatif express)
- Aveyron : les agents du conseil départemental veulent faire entendre leurs revendications | Centre Presse Aveyron (les travailleurs sociaux ont réclamé et obtenu l’ouverture d’un dialogue avec le président du Département autour de leurs attentes sur leurs conditions de travail)
- Je suis maman aidante familiale et je ne cocherai jamais la case « sans profession » | Blog HuffPost Life ( » J’appelle tout ça un travail, un vrai travail. Non reconnu, non rémunéré. Ignoré ou dénigré. Alors m*rde. J’en ai marre de me faire regarder de haut. Par Anne D.)
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci !
Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Photo : capture d’écran de la bande-annonce du film « Debout les femmes ! »