Un appel à manifester le 16 septembre pour la « déconjugalisation » de l’AAH
Vous le savez, le montant de l’Allocation Adulte Handicapé est calculé en fonction des ressources du couple. Ainsi, 270 000 personnes en situation de handicap en couple perçoivent une AAH réduite ou en sont complètement privées au regard des ressources de leur conjoint. Cette situation rend les personnes handicapées qui vivent en couple complètement dépendantes de leur conjoint, ce qui est particulièrement injuste. Ce Droit à l’AAH est conditionnel ce que dénonce la défenseure des Droits qui demande à « changer de modèle ».
Une proposition de loi permettant d’individualiser le calcul de l’AAH a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale en février 2020 puis au Sénat en mars 2021. Une pétition en ligne sur le site du Sénat a obtenu plus de 100 000 signatures en début d’année. Malgré cette forte mobilisation et l’accord de l’ensemble des partis politiques, le gouvernement a, en deuxième lecture, de nouveau modifié la proposition de loi en substituant à l’individualisation une mesure alternative d’augmentation du plafond de ressources.
C’est pourquoi l’Association des Paralysés de France mobilise et lance un appel à manifester dans toute la France pour demander que l’attribution de l’allocation ne soit plus conditionnée aux revenus du conjoint. Des initiatives sont en préparation telles celle en Gironde et en Haute Garonne où 3 fausses cérémonies de mariage seront mises en scène, pour mettre en avant les difficultés qu’implique de vivre à deux pour les personnes en situation de handicap, qui perdent tout ou partie de leur AAH et de leur indépendance.
Sans-abri : le gouvernement annonce une réforme de l’hébergement d’urgence
Le gouvernement nous habitue à recevoir des annonces sur ce qu’il va faire, les travailleurs sociaux apprécient plutôt les actes quand ils sont posés. En tout cas cette fois-ci, il nous est promis une réforme de l’hébergement d’urgence dans le but d’arrêter la gestion « au coup par coup » au rythme des subventions attribuées en fonction de l’actualité sociale et même parfois du thermomètre.
Vous le savez, depuis plusieurs années, l’État créait des places d’hébergement d’urgence chaque hiver avant de les refermer le printemps venu avec la fin de la trêve hivernale. Cela n’a pas été le cas cette année à cause de la crise liée au Covid-19. La ministre du Logement Emmanuelle Wargon a estimé dans un communiqué publié lundi « nécessaire de mettre définitivement fin à la gestion dans l’urgence et de construire une politique structurelle, avec une visibilité sur le long terme, en lien avec les associations », qu’elle a reçues le même jour précise un article de l’AFP publié par Le Figaro. En clair les associations verraient leur financement sécurisé sur plusieurs années (lire l’article de l’AFP publié par le Figaro)
Boris, licencié pour rien
Boris, éducateur spécialisé, a été licencié en septembre 2020 pour avoir évoqué le manque d’autonomie dans l’accompagnement des jeunes et le sentiment d’être infantilisé dans l’organisation de son travail. Contre la répression salariale, et pour un « travail social juste, émancipateur », un ensemble de salarié(e)s du secteur social et médico-social appellent à une manifestation de soutien le 22 septembre au Tribunal de Melun.
Cet éducateur spécialisé en SESSAD dans le 93 a été licencié pour faute grave pour s’être exprimé en réunion d’équipe afin de défendre ses conditions d’accompagnement des enfants et de leurs familles. C’est l’incompréhension totale pour l’équipe pluridisciplinaire dans laquelle il travaille. Il est pourtant considéré comme « un professionnel engagé tant auprès des jeunes dont il est référent et de leurs familles qu’au sein de l’équipe du SESSAD » (lire ici le détail de cette affaire)
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Merci à Michèle Flandre pour la sélection d’articles qu’elle m’a transmis