Deux assistantes sociales de Nevers racontent leur quotidien et « la dégradation des situations »
Anne Cellucci, et sa collègue Margot Casanave assistantes sociales au CCAS de Nevers reviennent d’abord sur la mort d’Audrey Adam tuée le 12 mai dernier dans l’exercice de ses fonctions : « Nous avons l’habitude que les personnes que nous rencontrons déversent leur mal-être sur nous. Mais là… C’est exceptionnel, et il faut que ça le reste » disent-elles
Ce qui « chagrine » le plus les deux assistantes sociales, ce ne sont pas spécialement les traitements désagréables qu’elles reçoivent, mais davantage « la dégradation des situations des gens que l’on reçoit. Ils vivent dans des conditions de plus en plus déplorables. De plus, il y a toujours autant de personnes à suivre. Si la société fonctionnait correctement, notre métier n’existerait pas ».
En fin d’article le journaliste Simon Dubos qui a recueilli ces propos, précise qu’il a eu du mal à avoir des témoignages. Il rapporte les propos d’un cadre d’action sociale qui lui a dit « qu’il ne vaut mieux pas parler des choses qui fâchent. S’il n’y a pas d’indignation dans la Nièvre, autant ne pas la créer. » (Ce n’est pas avec ce type d’argument donné à un journaliste que l’on peut avancer dans la reconnaissance de l’expertise des travailleurs sociaux.) (lire l’article du Journal du Centre)
RSA : «Il faut aller à la rencontre de ces gens qui ne veulent pas d’aide»
Dans sa rubrique « Solutions Solidaires » Libération donne la parole à Paul Carrère, vice-président du conseil départemental des Landes. Cet élu maire socialiste de Morcenx, rappelle combien le RSA permet de remettre le pied à l’étrier. En ce sens, il n’est pas un revenu qui favorise l’assistanat.
Il prend pour exemple les actions menées dans son Département : «On a réussi à réactiver une activité professionnelle pour 170 personnes en un an, ce qui représente 25 000 heures de travail. Il s’agit de contrats pour lesquels les gens ont travaillé entre 30 et 90 heures par mois». Résultat : le RSA leur permet d’avoir entre 480 et 500 euros par mois, et leurs emplois annexes entre 200 et 600 euros supplémentaires. l’objectif a été atteint. Il est démontré que le travail génère un vrai supplément, car le RSA, ne permet que de survivre précise cet élu interrogé par par Didier Arnaud (lire l’article de Libération)
Un « plan d’action pour la transformation de l’aide alimentaire et la lutte contre la précarité alimentaire ».
Adopté le 8 juillet dernier, ce plan d’action se fixe 8 objectifs. Il entend précise le journaliste Jean-Noël Escudié « améliorer le pilotage et l’articulation des politiques publiques, mutualiser les bonnes pratiques et favoriser le développement de filières solidaires, mieux impliquer les personnes concernées » tout en prenant en compte la dimension « santé » de l’accès à l’alimentation… Les 8 objectifs du plan sont les suivants
- Mieux caractériser la précarité alimentaire et les parcours des personnes qui vivent cette forme de précarité
- Clarifier la gouvernance nationale et territoriale de la politique de lutte contre la précarité alimentaire
- Mutualiser les connaissances afin de permettre l’essaimage des bonnes pratiques et inspirer de nouveaux modèles
- Rapprocher les acteurs de l’économie sociale et solidaires intervenant sur la chaine de production / transformation / transport / distribution et créer des partenariats pour des filières solidaires
- Co-construire avec les personnes concernées une politique de lutte contre la précarité alimentaire participative et inclusive
- Favoriser l’accès à une alimentation favorable à la santé (éviter la « mal-bouffe »)
- Diversifier les sources d’approvisionnement tout en intégrant les enjeux liés au développement durable
- Encourager et favoriser la création et le développement de toutes formes d’accès à l’alimentation, émancipatrices pour les personnes et durables
- télécharger le plan d’action pour la transformation de l’aide alimentaire
- lire : Olivier Véran lance le « plan d’action de transformation de l’aide alimentaire » | La Banque des Territoires
- lire le rapport de l’IGAS : « La lutte contre la précarité alimentaire – Evolution du soutien public à une politique sociale, agricole et de santé publique » et un résumé du rapport
photo GoogleMap Street View : Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la ville de Nevers