Les familles monoparentales en première ligne / La « gangrène gestionnaire » / Stress au Département des Yvelines

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Les familles monoparentales, en première ligne de la crise sociale et sanitaire

Perte de revenus, garde des enfants pendant le télétravail, fermeture des cantines… Pour les mères et pères isolés, la situation actuelle est une source importante de stress et de défis logistiques. Le journal Le Monde publie une série de témoignages de ces mères solos qui n’en peuvent plus. Parmi elles, Tamara  éducatrice spécialisée.

La femme de 39 ans, au regard fatigué reçoit les journalistes  chez elle, à Soustons  dans les Landes, à l’heure du déjeuner. Autour de la table, ses trois enfants – Léo, 14 ans, Noan, 10 ans, Rose, 2 ans. « Etre maman solo, c’est devoir être sur tous les fronts, tout le temps. C’est pas se dédoubler, c’est se détripler, se déquadrupler ! », explique Tamara.
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Quand la crise sanitaire est venue percuter les difficultés habituelles du quotidien, cette éducatrice spécialisée a paradoxalement découvert le « lâcher prise ». A l’arrivée du premier confinement, elle était « en plein burn-out parental ». Tamara « cumule tous les méfaits de la monoparentalité », dit d’elle son amie. Sa vie sociale est réduite à la portion congrue. La précarité, elle, est bien là. « Je compte tout le temps », reconnaît Tamara, qui a fréquenté Les Restos du cœur à quelques reprises. (lire l’article du Monde)


La « gangrène gestionnaire »

Lien social publie sur son site une tribune au vitriol signée Michelle MVF, assistante sociale. Elle dénonce ce new management dans les institutions incapable de prendre des décisions pour réellement résoudre les problèmes que rencontre la population exclue. Manque de tout : ressources, travail, logement, soutien psychologique…   Voici en quelques lignes le début de son propos :

« Nos politiques, nos élus délèguent aux gestionnaires, aux administrations, aux organisations le soin de s’occuper de la patate chaude, cette masse de pauvres, de laissés pour compte, de vieux, de handicapés, de fous, de chômeurs, de femmes battues, d’enfants maltraités, de délinquants, de jeunes sans avenir en vue…. Tous ces gens qui font tâche et qui coûtent cher. Et les administrations, les organisations font ce qu’elles savent faire : au lieu de chercher de vraies solutions, elles mettent en place des process, des reporting, le benchmarking…Et la tuyauterie prend le pas sur le réel.

Bien évidemment, cela n’est pas sans effets sur les pratiques professionnelles et la perte de sens au travail. précise Michelle qui constate que « les élus s’étonnent …/… que nous, fantassins du social, ne parvenions pas, à la seule force de nos petits bras musclés à  résoudre les problèmes malgré les obstacles semés sur notre route » (lire le billet de Michelle, assistante sociale aux petits bras musclés, sur le site de Lien Social)


Dans les Yvelines, la CGT réclame plus de moyen pour l’action sociale

Ce reportage du Parisien nous explique pourquoi et comment ce syndicat alerte les élus sur les difficultés à assurer les services à la population dans le domaine social et de la protection de l’enfance. « Il y a un sentiment de perte de sens du travail ça devient insupportable. » dit Tristan Fournet, élu CGT au sein du Conseil Départemental des Yvelines. Il a adressé une lettre ouverte aux élus.

La journaliste


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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle

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3 réponses

  1. Salut Didier,
    Il me parait important que les travailleurs sociaux ne reproduisent pas le sens tronqué de la formule « famille monoparentale ». En effet, ce n’est pas la famille qui est monoparentale mais le foyer. Le ou les enfants d’un couple séparé gardent dans la majorité des situations leurs deux parents certes résidant à distance dans des logements distincts. Et je ne parle pas de la parentèle qui compte également (solidarités familiales), mais les familles ne sont pas monoparentales. Quand il est convenu de travailler sur la parentalité et de prendre en compte chacun des deux parents de l’enfant, l’appellation « famille monoparentale » ne se focalise que sur l’un des deux et fait l’impasse sur l’autre.
    L’expression « famille monoparentale », recouvre de plus une grande pluralité de situations :
    – les mères célibataires
    – les mères adolescentes
    – les veufs et veuves précoces qui élèvent seuls leurs enfants
    – les parents séparés ou divorcés
    – les pères qui élèvent seuls des enfants
    Le foyer à 1 parent (one parent family comme l’appellent les anglais) paraît plus précis et évite la confusion. Et c’est bien de précision dont ont besoin les travailleurs sociaux pour analyser finement les situations familiales.
    A bientôt.
    Amicalement
    Gilles

    1. Bonjour Gilles,
      Effectivement, mais dans les revues de presse, je reprends les termes utilisés par les journaux en ligne sans les modifier.
      De mon côté, je suis embarrassé par le terme violences faites aux femmes. C’est certes précis, mais cela laisse supposer qu’il n’y a que des femmes qui subissent des violences. Je préfère le terme violences intrafamiliales quand ces violences ont lieu au sein de la cellule familiale. Mais sur les familles mono parentales, je lis rarement le terme de « foyer à un parent » même s’il est pus précis. Bref il n’est pas très usité…

  2. Bravo Michelle. Il en faut plus, il en faut beaucoup comme vous qui prennent la parole, et qui disent là où est le vrai problème. Dans leur immense majorité les travailleurs sociaux savent faire, et ils savent ce qu’il faut faire. Il ne leur manque que le soutien des élus, et des décideurs de tout poil.
    Bientôt les élections départementales: c’est le moment de rappeler que les départements sont les chefs de file de l’action sociale (et pas de l’action économique qui est de la compétence des Régions, et des Agglomérations)!

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