Les personnes handicapées : plus pauvres, plus isolées, plus déprimées
Libération commente la récente étude de la DRESS parue jeudi dernier. Elle s’intitule « Comment vivent les personnes handicapées – Les conditions de vie des personnes déclarant de fortes restrictions d’activité. » Cette enquête rappelle une dure réalité : les citoyens en situation de handicap ont un moins bon niveau de vie, sont davantage au chômage et ont moins de contacts sociaux que le reste de la population.
Plusieurs constats sont établis : La population handicapée est plus âgée et plus féminine que par le passé. Elle vit plus souvent seule et se trouve moins diplômée et plus éloignée du marché de l’emploi. Les ménages de personnes handicapées perçoivent plus souvent des prestations liées à la maladie ou l’invalidité. Leur niveau de vie est inférieur comparé aux ménages similaires non handicapés. Elles sont aussi près de deux fois plus nombreuses à vivre dans un ménage pauvre en terme de conditions de vie
Conséquence : les personnes handicapées se privent plus que les autres car elles sont avant tout confrontés à des insuffisances de ressources et des restrictions de consommation. Comme elles sont fragiles et plus souvent malades elle font apel à des consultations médicales plus nombreuses et plus fréquente (excepté chez le dentiste)
Les personnes handicapées se déclarent moins satisfaites de leur vie en général et elles ont d’avantage d’émotions négatives que le reste de la population. Ce n’est pas étonnant au regard de ce qu’elles subissent…
- Télécharger le rapport de la DRESS
- Télécharger les données de l’enquête (données statistiques sous fichier Excel)
- lire l’article de Libération
« Il n’est plus possible de continuer à dire qu’on ne peut pas donner un revenu minimum à des jeunes » affirme la défenseure des droits
C’est ce qu’a affirmé Claire Hédon lors de son audition devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale le 27 janvier dernier. Le magazine Alternatives Économiques reprend son propos sur la situation des jeunes. Elle persiste à affirmer qu’il n’est plus possible de laisser les jeunes sans aucun revenu.
La défenseure des Droits revient aussi sur les effets de la Garantie Jeune, ce dispositif géré par les Missions Locales. Bien qu’intéressant, ce dispositif « court sur une durée beaucoup trop courte pour réinsérer des jeunes en grande difficulté. Une durée d’un an ou un an et demi n’est en effet pas suffisante ». Elle pense que les acteurs sociaux « ont évidemment tendance à éviter de prendre les jeunes les plus en difficulté, ceux dont on sait à l’avance qu’il faudra plus de dix-huit mois pour leur trouver un emploi ». Il y aurait donc un tri à la source ?
Elle rappelle enfin qu’on ne peut pas faire porter aux seuls jeunes la responsabilité de trouver un travail lorsque celui-ci se fait rare à cause de la crise. D’où son insistance sur la nécessité de mettre en place d’un RSA Jeunes doublé d’un accompagnement à l’insertion professionnelle. (lire l’article d’Alternatives Economiques)
- Sur ce même sujet lire : « Jeunesse : écoutez sa détresse, Monsieur le Président ! » | Le média Social + Lettre de l’UNIOPSS à Emmanuel Macron
Les familles précaires et les personnes sans domicile fixe sont les grands oubliés des politiques de prévention
La Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés Non Lucratifs a réalisé une enquête avec l’Institut BVA. Elle porte sur la prévention de personnes et familles vulnérables. Les résultats ne sont pas à la hauteur des enjeux.
55 % des Français interrogés estiment que la situation s’est dégradée depuis 3 ans pour les personnes SDF, les familles en situation de précarité. Pire en matière de prévention, 80 % de nos concitoyens considèrent que les actions et moyens de prévention de la santé destinées aux personnes sans domicile fixe sont inadaptés. Ce chiffre atteint 70 % pour les familles en situation de précarité.
Vous pouvez disposer des résultats ici de cette « triple enquête ». Elle a été réalisée auprès
- d’un échantillon de Français interrogé par Internet du 30 octobre au 3 novembre 2020
- d’un échantillon de 274 Directeurs d’établissements adhérents à la FEHAP interrogés par Internet du 4 au 14 janvier 2021
- d’un échantillon de 365 personnels soignants (infirmiers.ères et aides-soignant.e.s), adhérents de la MNH, interrogés par Internet du 4 au 14 janvier 2021
Télécharger l’infographie BVA – FEHAP
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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle
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