La stratégie Pauvreté « percutée » par la crise sanitaire
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a auditionné Marine Jeantet, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Celle-ci présente la particularité d’avoir pris ses fonctions le 11 mars 2020, soit six jours avant le début du premier confinement. Pas facile. Ce qu’elle dit est plutôt déprimant et alarmant.
Jean-Noël Escudié revient sur cette audition et nous en propose la synthèse sur Localtis le site de la banque des territoires. « La déléguée interministérielle ne nie pas la probabilité d’une augmentation de la pauvreté. Mais elle insiste plutôt sur les inquiétudes liées à la sortie de la crise sanitaire. Elle a cité, par exemple, la constitution d’un « stock d’expulsions ». 30.000 procédures ont abouties et pourraient être prononcées à partir du 1er juin.
Le projet de revenu universel d’activité est en quelque sorte à l’arrêt. Il n’est plus la priorité et il n’y a pas de financement pour le mettre en place. Pour Marine Jeantet un RSA jeunes (ou toute autre allocation généralisée à tous les jeunes) « n’est pas justifié » car le coût serait de l’ordre de 13 à 14 milliards d’euros. Elle s’étend aussi sur les difficultés de relations entre l’Etat et les Départements chefs de file de l’action sociale. « On ne pourra pas obtenir les choses en deux ans, » précise-t-elle.
Finalement, a-t-elle une bonne nouvelle à apporter ? Pour l’instant ce n’est pas le cas et les plus pauvres devront attendre face à son recensement de tout ce qui ne va pas ou risque d’être abandonné. C’est déprimant ! (lire l’article de localtis) (découvrir la vidéo de l’audition sur le site de l’Assemblée Nationale)
« Ça explose » : à Strasbourg, les services de pédopsychiatrie arrivent à saturation
« Quand le malaise de la jeunesse déferle sur l’hôpital » : Le journaliste Antoine Cuny-Le Callet donne la parole à Arthur Helmbacher, qui a visité le service psychiatrique de l’hôpital universitaire de Strasbourg. Ce qu’il relate est inquiétant. « Après la vague de malades dans les services Covid en mars dernier, une déferlante comparable est en train de s’abattre sur les services psychiatriques en charge des enfants et des adolescents ».
Les appels sont nombreux et le téléphone sonne régulièrement. « On peut en avoir dix d’affilée, et plus urgents les uns que les autres », explique l’agent à l’accueil. Les jeunes sont particulièrement concernés. Les médecins parlent d’une « détresse inédite des enfants et des adolescents ». Il y aurait trois fois plus de prises en charge d’adolescents anorexiques et une augmentation de 20% des passages à l’acte suicidaire. Écoutez ce reportage d’Europe 1 :
(lire l’article sur le site d’Europe 1)
Le gouvernement lance un site pour aider les parents à protéger leurs enfants du porno
Selon un sondage de 2018, près d’un tiers des jeunes ont déjà vu du porno avant 12 ans, plus de 60% avant 15 ans et 82% avant 18 ans rappelle l’AFP dans un article publié par Le Figaro.fr. Une telle exposition précoce a des conséquences: plus de la moitié des mineurs avouent avoir été «choqués» la première fois qu’ils ont été confrontés à des contenus pornographiques. En outre, 44% des ados ayant déjà eu des rapports sexuels déclarent avoir essayé de reproduire des pratiques qu’ils ont vues dans des films X, et près d’un quart disent être complexés à cause du porno.
« Il faut aider les parents à mieux protéger leurs enfants », déclarent Adrien Taquet et Cédric O dans un entretien publié par 20 minutes. « Il y a un décalage entre la perception des parents explique le secrétaire d’État à la protection de l’enfance interrogé par Oihana Gabriel et Hakima Bounemoura. « Seulement 7 % d’entre eux pensent que leur enfant regarde du porno chaque semaine, alors qu’ils sont trois fois plus nombreux à le déclarer. Être exposé à ce type de contenu trop jeune est une forme de violence, ça façonne des représentations chez un enfant, dans son rapport à l’autre, dans la création de son identité sexuelle, et dans la nature des relations fondées sur la domination masculine.
C’est pour une grande part ce que je tente d’expliquer dans mon livre « Comprendre et maitriser les excès de la société numérique » (lire l’article du Figaro) (lire l’article de 20 minutes)
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- Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans | Le café pédagogique
Photo : capture d’écran de l’audition de Marine Jeantet, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, en commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle