Paris : la journée mondiale du refus de la misère
Plus de 60 associations se sont retrouvées samedi au Trocadéro à Paris pour célébrer la journée mondiale du refus de La misère.
Ce 17 Octobre, était une journée pour changer de regard à Paris et un peu partout en France. Nous le savons un regard peu blesser et humilier mais il peut aussi permettre de redonner de la confiance… C’est là le début d’une série de prises de paroles prononcées hier en fin d’après midi à Paris par les représentants des associations les plus investies dans la lutte contre la pauvreté.
Le thème de la journée portait sur la justice sociale et environnementale car les deux sont liés. Marie-Aleth Grard, présidented’ATDQuartMonde a d’abord pris la parole rappelant que la misère se perpétue de générations en générations.. Fatia qui vit l’exclusion a ensuite pris la parole à Quentin Parrinello responsable du plaidoyer et de la lutte contre l’évasion fiscale de l’association OXFAM..
Vous pouvez suivre ici cette manifestation telle qu’elle s’est déroulée.
Les personnes âgées isolées de plus en plus fragilisées par la crise sanitaire
720 000 personnes âgées n’ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement, et 650 000 personnes âgées n’ont trouvé personne à qui parler selon un rapport publié par l’association « Les Petits frères des pauvres » publié en juin dernier.
France Culture a interviewé Jean-Louis Wathy, délégué général chez les petits frères des pauvres. Il explique que les pouvoirs publics et la société peinent à comprendre que les personnes âgées sont dans une temporalité différente : “Une personne âgée est dans un chemin de fin vie, le temps n’a plus la même valeur. La durée courte est un temps très important. Elle ne se projette pas dans deux ans. Quand on dit que ça pourra aller mieux dans un an, que l’on va passer une mauvaise année, que ça ira mieux après l’été… Une personne très âgée ne se projette pas après l’été prochain. Elle se projette à deux, trois ou six mois. Et cet horizon est sombre.”
Il affirme avoir observé une augmentation des syndromes de glissement : « il s’agit d’une dégradation de l’état de santé avec la perte de l’envie de vivre, au point de se laisser mourir » et dit-il » Il y a eu énormément de décès dus à des syndromes de glissements, et non à cause du Covid-19 en lui-même.” (lire l’article de France Culture)
«Les allocataires du RSA veulent sortir des minima sociaux pour retrouver une dignité, pas pour gagner un peu plus»
Nicolas Duvoux, Professeur de sociologie à l’université de Paris-8 est interrogé par Tonino Serafini journaliste à Libération en réaction de l’annonce par le chef de l’Etat des mesures pour les allocataires du RSA et de l’APL. Pour lui « Ces mesures font apparaître un décalage de traitement important du gouvernement selon la situation des gens : il apporte un soutien massif et durable aux salariés en emploi (au travers de l’activité partielle notamment), mais des aides très ponctuelles pour les ménages pauvres et modestes souvent sans emploi ou privés d’emploi par la conjoncture exceptionnelle que nous traversons ».
Que dire face à ce choix de « lutte contre la pauvreté, par le retour (au) travail » ? Ce n’est pas nouveau mais c’est hors sol « Il est tout à fait évident que notre société va devoir affronter – pendant les mois et sans doute les années à venir – une baisse de l’activité économique et une mise à l’écart du marché de l’emploi d’une partie significative de la population. Non seulement il sera difficile pour les allocataires du RSA de trouver du travail, mais des salariés aujourd’hui en emploi vont se retrouver au chômage.
La crise frappe davantage les pauvres et les précaires, dans le domaine sanitaire comme dans ses conséquences économiques. Dans les faits, les personnes sans-abri ne peuvent pas se conformer aux règles édictées d’interdiction de sortie après 21h00, car elles sont de fait déjà dehors. « Il serait insupportable qu’elles subissent une double peine, privées de logement et de solutions à leurs problèmes, tout en étant hors-la-loi avec le couvre-feu » (lire l’article de Libération)
Alpes-Maritimes • Un Esat au secours des sinistrés
Lien Social vous propose un reportage agrémenté de photos qui met en lumière « les 76 travailleurs de l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) le Prieuré. Ils gèrent habituellement un hôtel-restaurant de standing installé dans un ancien monastère, qui comme les autres villages de la vallée de la Royat ont été coupés du monde à la suite des intempéries.
Plutôt que de rentrer chez eux comme il leur a été proposé, il ont choisi de continuer de travailler mais cette fois-ci pour nourrir la populations. Le directeur, Olivier Baillot interrogé par Lien Social explique que « L’Esat est devenu le lieu de ravitaillement et de réconfort pour les habitants, ils peuvent venir y chercher la nourriture livrée par hélicoptère mais beaucoup préfèrent manger sur place et 100 repas quotidiens sont cuisinés par nos usagers et salariés »,
En restant ici et en aidant aussi à déblayer les rues, « Ils ont toute leur place, handicapés ou pas il n’y a plus de différence, là on peut vraiment parler d’inclusion ». …/… Désormais, l’Esat est au centre de la vie collective du village. Ce n’est pas beau ça ? (lire ce super article de Lien Social)
Photo : prise samedi sur le Trocadéro à Paris et publié sur le compte Twitter d’ATD Quart Monde