Nous avons désormais un certain recul sur les effet de la loi du 5 mars 2007 relative à la protection de l’enfance. Pourtant le débat sur cette question est régulièrement remis sur le tapis à la suite de faits divers dramatiques qui révèlent au public un décès ou des maltraitances avérées sur des mineurs. L’émotion bien compréhensible ne doit pas effacer la raison et l’analyse. Régulièrement, des invectives accusent les travailleurs sociaux d’avoir manqué à leur devoir élémentaire de protection des plus fragiles. On ne le répétera jamais assez, malgré toute l’attention portée par les professionnel en charge de la protection de l’enfance, le risque zéro n’existe pas ! Quand on observe les drames survenus ces dernières années, peu ou pas de travailleurs sociaux ont failli à leur mission. Mais nous sommes dans une société qui cherche systématiquement des coupables, et, à ce petit jeu, les professionnels sont de parfaits bouc émissaires d’autant qu’ils évitent de prendre la parole dans le respect des instructions judiciaires en cours et du secret professionnel auquel ils sont astreints. Tout cela est susceptible de générer un stress professionnel qui n’est pas sans conséquences.
J’avais rédigé l’article qui suit pour la revue française de service social en ayant en tête les douloureuses affaires survenues en Loire Atlantique et en Maine et Loire. Il est construit selon le plan suivant :
- Protection de l’enfance : Une prévention par la détection ?
- Une définition de l’information préoccupante sujette à de multiples interprétations et une logique sécuritaire qui provoque des effets indésirables
- Les mineurs sont-ils finalement mieux protégés ?
- Les travailleurs sociaux face à la gestion du risque et à la connaissance des réalités vécues par les familles : quelles stratégies mettre en œuvre ?
Attention : depuis la parution de ce texte une définition de l’information préoccupante a été « officialisée » par un groupe de travail en avril 2012 « La définition de l’information préoccupante, non prévue par la loi, a fait l’objet d’un travail de concertation dans le cadre des Etats généraux de l’enfance fragilisée (EGE), qui ont rassemblé des organismes nationaux, des élus et professionnels des départements, ainsi que des associations et personnalités qualifiées ». Il est regrettable que les travailleurs sociaux et notamment leurs organisations professionnelles n’aient pas initialement été associées à ce travail. En effet cette définition n’est pas satisfaisante et permet encore de très larges interprétations. (Je tenterais de m’en expliquer dans un futur article). Cette définition a toutefois le mérite d’exister alors qu’elle n’était pas initialement prévue dans la loi…
En tout cas le sujet de la protection de l’enfance reste un sujet sensible et délicat, à traiter avec attention et précaution. C’est, je l’espère le sens du texte que je vous propose en cliquant sur le lien suivant : dd.Protection de l’enfance ou protection des institutions
Credit photo : http://www.photo-libre.fr/
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