Écoutants du 115 : « On prend la détresse des gens en pleine figure »
À Paris, le 115 ne prend plus que 20 à 30% des appels de détresse. Une attente insupportable pour les personnes qui patientent au bout du fil, dont 50% de familles. Une situation compliquée aussi pour les écoutants du 115 qui manquent de moyens et de logements à disposition. « Nous avons nos limites, explique Jean-Sébastien Daniel. Les équipes sont fatiguées même si elles font du mieux qu’elles peuvent ». Réza, travaille au 115 depuis cet été : « Je me rappelle encore de mon premier appel. La famille avait fui un pays en guerre et la femme, qui avait été violée à de nombreuses reprises, était complètement détruite. Je l’ai écoutée et j’ai du mettre l’appel en pause quelques secondes pour aller respirer et prendre un verre d’eau. » La détresse, on la reçoit en pleine figure. Et nous ne sommes pas sur place, nous ne pouvons pas prendre une personne dans nos bras et lui dire que ça ira. » (lire l’article sur le site de France Inter)
Le gouvernement va se pencher sur les méthodes de comptage des appels non pourvus du 115
Le Journal du Dimanche nous apprend que les données, collectées via un nouveau logiciel, sont désormais recueillies par l’Etat, qui ne communique rien pour l’instant. Un groupe de travail national doit se réunir le 1er mars prochain pour clarifier l’indicateur de « demande d’hébergement non pourvue ». « La tension en termes de demandes est toujours très forte, les refus du 115 très élevés, particulièrement dans les grandes villes », observe Florent Guéguen, le directeur général de la FAS. Et si personne n’accuse cette année le ministre de vouloir minorer le nombre de SDF, on observe encore, par endroits, de curieuses pratiques. (lire l’article du JDD)
Avec le revenu universel d’activité, Christelle Dubos espère un « grand bond en avant »
« Je pense qu’il faut être disruptif. » Pas de doute, c’est bien une élue de la République en marche qui s’exprime, ce 14 février, devant l’Association des journalistes de l’information sociale. Ancienne conseillère en économie sociale familiale, Christelle Dubos a été nommée en octobre comme secrétaire d’Etat au ministère des Solidarités et de la santé ; elle espère désormais pouvoir « être révolutionnaire pour les citoyens ». Olivier Bonnin était présent à cette conférence de presse et ce qu’il nous en dit est intéressant. Christelle Dubos espère un « grand bond en avant » avec le revenu universel d’activité (RUA), promis par Emmanuel Macron en septembre, au titre de sa stratégie de lutte contre la pauvreté. Avec une telle prestation unique, qui fusionnerait plusieurs aides sociales, il s’agira de lutter contre le non-recours, mais aussi d’aboutir, plaide-t-elle, à la « protection sociale du XXIeme siècle ». Mais quelles allocations remplacera-t-elle exactement ? « On réfléchit », répond Christelle Dubos, évoquant le RSA, les APL, la prime d’activité – et pourquoi pas l’AAH, ou l’Aspa… Et quelles seront les conditions posées pour obtenir ce revenu ? « On parlera d’activité, pas forcément de retour à l’emploi », esquisse la secrétaire d’Etat… (lire l’article du Guide Familial)
« Dans la terrible jungle » : tranches de vie en IME
Lien Social nous présente un film documentaire « touchant, burlesque, poétique, Dans la terrible jungle dévoile, entre documentaire et fiction, la vie quotidienne de quinze adolescents déficients visuels multi handicapés qui vivent à l’Institut médico-éducatif La pépinière à Loos (Nord). Deux jeunes cinéastes ont posé leur caméra dans son grand domaine arboré. Les jeunes héros chantent, dansent, travaillent dans les ateliers horticulture, espaces verts, conditionnement, etc. Le film nous fait partager les confidences en duo sur l’amour, les fringues et l’avenir qui doit composer avec le handicap ; des répétitions du groupe de musique en salle ou dans l’herbe particulièrement savoureuses ; un débat franc sur la vie collective avec les éducateurs. (lire l’article sur Lien Social)
et aussi
Une marque de vêtements parisienne choisit un SDF comme égérie
Pour sa première campagne d’affichage, AIM Experience s’est choisi une égérie très éloignée des codes traditionnels de la mode. Spécialisée dans la confection de parka haut de gamme, la marque a choisi Marko, SDF et artiste de rue qui vit dans le 6ème arrondissement de Paris depuis une dizaine d’années. Celui-ci apparaît deux semaines durant, parka sur les épaules et pinceau à la main, sur quelque 3600 affiches placardées dans Paris jusqu’à la semaine prochaine. Le SDF a été payé 500 euros pour l’exploitation de sa photo. Comme il ne possède aucun compte en banque, sa rémunération a nécessité un dispositif spécifique. il lui a été versé une partie en liquide et le reste sous forme de crédit à la supérette du quartier. « Dans le secteur associatif, l’initiative est considérée avec une certaine prudence. «Rendre visible les invisibles et casser les standards est toujours bénéfique pour la société, même dans le cadre d’une campagne de communication», explique Thibault Leblond, travailleur social pour l’association Aux captifs la libération, qui oeuvre aux côtés des sans-abri depuis de longues années ». (lire l’article du Figaro)
sélection des articles réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre